A la fin de la saison 1 d’Acquitted, les choses étaient claires. William, le père de Karine est également son assassin. Eva et Askel se retrouvaient devant la maison assis l’un à côté de l’autre attendant que William appuie sur la gâchette du fusil…. On a tous entendu le bruit ! On a tous compris que William était le coupable.
Et si vous, comme moi, on s’était trompé ? William a-t-il véritablement fait des aveux ? A vrai dire, c’est surtout Eva et Askel qui ont parlé à ce moment-là. Et c’est Askel qui a tendu le fusil à William… Êtes-vous certain de vous souvenir correctement de cette scène.
Ces questions que je vous pose, sont celles que la série pose en début de saison 2. Grâce à Canal Plus, j’ai eu la chance de voir en VF (de bonne qualité mais sachant que je comprends rien au norvégien, je trouve que c’est cohérent) les deux premiers épisodes de la saison 2 d’Acquitted. Et j’avoue que je suis un peu perdue car au final pour moi, l’affaire était close et en même temps, assez bluffée par la pirouette scénaristique.
Dans Acquitted, il suffit d’un doute pour créer une histoire
En effet, j’ai un petit doute. Il est léger, certes, mais il est là quand même, car William n’a pas fait des aveux en bonne et due forme, en ce sens, il a dit que Karine avait glissée sur les rochers… Pas plus. si je me souviens bien ? Vous confirmez ? Puis, Askel est le genre de héros auquel, on a dû mal à accorder sa confiance comme le dit sa mère, il a quelque chose dans le regard qui n’inspire pas la confiance. D’ailleurs, à cet égard, félicitons le jeu d’acteur de Nicolai Cleve Broch dans ce rôle. Ainsi, quand la police enquête de nouveau et que William nie les aveux que soi-disant il aurait fait à Askel et Eva. Et que cette dernière appuie finalement cette théorie. Comment ne pas douter ne serait-ce qu’un tout petit peu ?
Eva : Est-ce qu’on est certain ? J’arrête pas de me demander si c’est bien ce qu’il voulait dire ?Askel : Mais comment ça ? Tu l’as entendu aussi.
Eva : Il n’a jamais dit que c’était lui qui l’avait tué. Non.
Askel : Mais, Eva, on a compris la même chose.
Eva : On était désorienté et on était dans un état second toi et moi.
Cependant, on suppose que l’entretien entre Eva et William a été décisif. Il a eu un impact sur Eva parce qu’au départ, elle était certaine : son mari est le coupable. Elle se souvient même de la tête de William, le jour de la mort de leur fille Karine. Il était perturbé quand il est revenu chez eux. Eva avait alors reconstitué le puzzle. Puis, elle échange avec William et elle change de version…
L’épisode 2 suggère une hypothèse de ce retournement de situation. Une hypothèse pas jolie jolie pour la réputation de la famille Hansteen et encore moins pour ce terrible William. Un personnage que l’on découvre comme abusif. Toujours vivant, il cause encore plus de problème que s’il avait été mort. Qaunt à Askel, il est reparti dans une quête de vérité pour encore prouver son innocence et justifier son acquittement.
Cela paraît invraisemblable ! William qui rate son suicide, nie ses aveux et Askel qui se retrouve de nouveau dans la tourmente. J’ai trouvé ça farfelu au départ et puis, j’ai réfléchi à notre réalité, à certains affaires judiciaires abracadabrantesques. Celles dont on a l’impression qu’elles ne peuvent qu’exister en fiction et pourtant, elles sont bien réelles. Prenez l’affaire O.J Simpson et la série American Crime Story : The People v. O.J Simpson, le doute subsiste quand même encore et toujours et même après le dernier épisode. Quoi qu’il en soit la personne acquittée sauf preuve irréfutable comme des preuves scientifiques, le doute reste une variable à prendre en compte quand il s’agit de justice humaine. Les scénaristes d’Acquitted savent jouer avec celui-ci habilement ! Même pas besoin d’inventer une autre histoire dans l’histoire principale en saison 2(comme a pu le faire Broadchurch ou Tunnel ou The Missing par exemple) pour continuer l’affaire.
Le souvenir d’une scène, celle de la confrontation William, Eva et Askel, est remis en question parce que la mémoire humaine sélectionne, déforme aussi parfois la réalité pour mieux s’en accommoder. Le génie des scénaristes d’Acquitted s’appuyait sur cette faille de l’être humain, l’exploiter et prolonger une affaire déjà passionnante en saison 1.
