Aujourd’hui, de bon matin, en faisant ma veille séries sur Twitter, j’apprends l’annulation de la série American Crime. Donc, la troisième saison que je viens de rattraper et finir ce même jour est la dernière de la série. Cette annonce d’annulation, je l’ai vécue comme une déception parce que American Crime fait partie de ces séries que j’apprécie, celles qui me font connaître l’Amérique et réfléchir sur elle.

Le jeu des audiences

Mais chaque année, c’est le jeu des audiences et parfois, le couperet tombe sur votre série favorite. Le final de la saison 3 d’American Crime est celui qui a enregistré la moins bonne audience : 2 millions de téléspectateurs contre 3.70 millions pour la saison 2 et 4.21 millions pour la saison 1. En saison 3, la série n’arrive pas à renouer avec les 3 millions de téléspectateurs et les épisodes sont pour la plupart en dessous des 2 millions de téléspectateurs excepté l’épisode 1 à 2.67 millions de téléspectateurs et le dernier qui fait pile les 2 millions. Des scores peu encourageants et qui justifie sûrement la décision de la chaîne ABC à ne pas renouveler la série pour une saison 4.

Le dernier épisode, la fin d’une série

Donc, je dois me contenter de l’épisode 8 de la saison 3 comme conclusion de la série toute entière. Alors, vous allez me dire c’est une anthologie donc ce n’est pas si grave parce que l’intrigue de la saison 3 se conclue avec une réelle fin au récit commencé. Sauf qu’en regardant ce dernier épisode, j’ai un sentiment amer celui du besoin d’une saison 4 et de la déception de cette saison 3 qui reflète mal à mon goût la richesse de cette série.

Pour moi, la saison 2 reste la plus brillante des trois et la une m’a bien plu. La 3 même si j’avais évoqué un bon début dans ma critique du premier épisode, je reconnais que sur la longueur la saison présente des faiblesses. Comme si trop d’acteurs devenaient récurrents et que cela implique trop d’histoires qui n’arrivent pas à se recouper habilement comme ce fut le cas dans les saisons précédentes. Comme si John Ridley, créateur de la série, c’était retrouvé avec trop de bons acteurs en plus de Felicity Huffman, Regina King, Benito Martinez, Timothy Hutton, Richard Cabral qui se sentaient obliger d’offrir un rôle important à tous sauf que ça ne marche pas et rend l’intrigue confuse voire difficile à suivre.

Par exemple, l’histoire de Benito Martinez à la recherche de son fils Teo était intéressante mais une fois, la vengeance assouvie sur Isaac, le personnage de Richard Cabral, Benito Martinez n’apparaît plus à l’écran après l’épisode 4. Et on découvre que le corps retrouvé en épisode 1 est celui de Teo. L’histoire du travail à la ferme est vite oublié et repris par le personnage de Jeannette sous une autre forme.

Mais quand l’un s’en va, un autre arrive. Si Benito Martinez n’apparaîtra plus à l’écran avec son personnage de Dominic Calderon, c’est Mickaëlle X. Bizet qui prend le relais avec son personnage de Gabrielle Durand. Un protagoniste tout aussi poignant d’origine haïtienne et donc qui parle français et force l’actrice Lili Taylor a nous faire entendre sa douce voix en français mais pour parler d’un sujet grave l’esclavage moderne.

Pendant cette saison, les deux actrices talentueuses Felicity Huffman et Regina King (qui a obtenu un Emmy Award pour la saison 1) n’ont pas hérité d’histoires assez puissantes sur cette thématique du travail pour révéler leurs talents. Felicity Huffman avec Jeanette présente une histoire pas très claire mêlant le business familial et sa soeur quant Regina King dans le rôle de Kimara, elle a une intrigue intéressante sur son désir d’enfant en parallèle avec l’aide qu’elle apporte à la jeune Shay mais les deux histoires finissent un peu en queue de poisson.

Le dernier épisode de cette bonne série American Crime s’achève sur des procès où la justice sera rendue. Les victimes qui ne sont plus là sont les témoins de l’au-delà. La dernière sentence prononcée est la suivante :

We are here today for the purpose of seeing that justice is done and done for all.

Nous sommes ici présent aujourd’hui dans le but de voir la justice s’accomplir et pour tous.

La justice, le coeur d’American Crime, une série qui fait réfléchir l’Amérique sur elle-même. Merci John Ridley pour l’avoir imaginée.