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Frank Spotnitz revisite le mythe des Médicis, Maîtres de Florence

Médicis, Maîtres de Florence est non seulement une série signée Frank Spotnitz (X-Files, Crossing Lines, The Man in The High Castle) mais c’est aussi la première création originale de SFR play. L’opérateur mobile se lance dans la compétition de création de contenu et il a fait appel à un maître de la série en engageant Frank Spotnitz. Au MIPdrama screenings, l’auteur* avait livré quelques informations sur la série qu’il essayait de vendre aux acheteurs présents, mais, j’ai pu le rencontrer autour d’une table ronde pour discuter plus en profondeur du projet Médicis, Maître de Florence.

Interview Frank Spotnitz

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favicon14Vous avez dit au MIPdrama, que vous n’étiez pas un adepte des séries historiques donc afin de rendre cette série à votre goût, vous avez décidé d’intégrer une histoire de meurtre : comment fait-on pour intégrer cette histoire de meurtre dans une Histoire déjà existante ?

Frank Spotnitz : « C’est la première question que je me suis posé avec Nicholas Meyer qui a écrit les premiers épisodes avec moi, on en a beaucoup parlé. Comment vous captivez les gens qui ne sont pas intéressés par les Médicis et les inciter à regarder la série ? Vous ne pouvez partir du principe qu’ils vont s’intéresser à l’histoire d’une famille de banquiers au XVème siècle. Pourquoi voudraient-ils regarder cette série ? Et comment vous pouvez construire une série de telle manière que si vous n’êtes pas intéressé par les Médicis, vous avez envie de la voir ? Les deux films qui ont été une source d’inspiration, ont été sans surprise : Le Parrain et Amadeus (1984). Amadeus est une sorte de fiction spéculative. Amadeus imagine que Salieri (musicien réputé et compositeur officiel de la Cour) voulait assassiner Mozart. On ne sait pas si c’est vrai et il ne l’a peut-être pas fait. Mais, c’est une manière d’entrer dans l’histoire de Mozart. Alors, on a imaginé et si Giovanni de Médicis, le patriarche de la famille, était assassiné ? On a regardé dans tous les livres d’histoire que l’on a pu trouver et on nous dit pas comment il meurt du moins nous n’avons pas trouvé. On savait qu’il avait des menaces de mort donc c’est possible qu’il est été assassiné. Il n’y a pas de document indiquant comment il est mort. Donc, on a décidé que pour notre série, on allait dire qu’il a été assassiné et que ça était passé sous silence. Cela pose la question du ‘Et si’ au début de la série afin de diriger l’intrigue et une manière d’organiser l’histoire des Médicis parce que quand vous découvrez que Giovanni a été tué, vous vous dites : qui l’a tué ? Qui aurait un motif ? Et vous comprenez ce que les Médicis représentés et qui sont leurs ennemis. Plus, je faisais des recherches sur les Médicis, plus j’étais fasciné par cette famille. Je savais avant de faire des recherches qu’il étaient à l’origine d’une grande partie de la Renaissance en particulier pour l’art Donatello, Michel-Ange, Marchelli, ce sont des artistes qui ont sponsorisé. Quand ils sont devenus les banquiers du Pape, ils sont devenus si puissants, ils étaient alors capable de sponsoriser le commerce et les échanges ce qui a créée de la mobilité sociale et dans notre interprétation de l’Histoire, c’est le début de la classe moyenne. Pour la première fois, si vous êtes né dans une certaine classe, si vous avez une bonne idée, vous pouvez prendre un crédit et avoir une chance d’avancer dans l’échelle sociale grâce à la banque. J’ai trouvé que c’était un thème intéressant à explorer et en particulier en 2016 où on vit une autre période entre les nantis et les démunis en montrant cette famille qui crée de l’opportunité pour les gens qui n’en auraient pas eu autrement ».

favicon14Cosimo est un homme passionné par l’art, là où son père réfléchit plus en terme de business. Les deux personnages se confrontent souvent sur ce sujet. Est-ce important pour vous d’évoquer cette opposition commune entre art et argent ?

Frank Spotnitz : « Je trouve ça très moderne et ça résonne avec aujourd’hui. Et je vois ça avec mes propres enfants, on leur enseigne l’art, ils veulent faire de l’argent. Qu’en est-il de l’art ? Qu’en est-il de l’éducation ? C’est quelque chose qui m’a touché avec Cosimo car l’art et la béauté lui importe et ils sacrifient pour ces choses. Il veut être un artiste et on l’oblige à devenir un banquier. Quand il devient banquier, il a l’argent de son père et il l’utilise pour l’art et la beauté. Marcher dans les rues de Paris et vous le verrez, la beauté importe et ça vaut prend aux tripes. Ça enrichie votre vie parce que la vie ce n’est pas juste faire de l’argent. C’est quelque chose à défendre. Cosimo se sacrifie pour ça et j’ai trouvé ça touchant comme un rappel de ce pourquoi notre civilisation doit se battre, pas juste faire de l’argent ».

favicon14Avez-vous trouvé des documents expliquant cet amour pour l’argent de Cosimo plus que celui pour l’argent ?

Frank Spotnitz : « On a imaginé pourquoi il a fait ça parce qu’il n’y a pas d’explication du moins j’en ai pas trouvé. C’est une des choses que j’ai découvert en faisant une série historique, ce qu je n’ai jamais réellement fait auparavant, The Man In The High Castle ne compte pas. Vous lisez tous ces livres et il y a de grands trous avec des choses non expliquées. Pourquoi a-t-il fait ça ? Qui est-elle ? Contessina, sa femme, on sait peu de choses sur elle. Mais, vous devez créer des personnages à partir de ces gens. Remplir les blancs et imaginer des explications. Mais, selon moi, plus vous pouvez préserver l’histoire réelle, plus fun c’est. C’est plus satisfaisant de connecter les points avec la vérité ».

favicon14Vous êtes passionné dans tous vos nombreux projets que vous réalisez bien souvent en même temps : c’est votre tour de magie ?

Frank Spotnitz : « Tout ce que je fais, je dois l’adorer. Vous espérez que cet amour et passion survivront jusqu’au produit final. Je vois mon job comme définir quelque chose de très clair afin que les autres puissent montrer leurs talents. Si vous faites ça, vous êtes meilleur car vous permettez aux autres d’exprimer le leur ».

Pour les adeptes des Médicis, Maîtres de Florence, sachez que Frank Spotnitz écrit déjà la saison 2.

*Pour précision, Frank Spotnitz a co-écrit la série avec Nicolas Meyer (Star Trek : Discovery, Houdini, Crossing Lines).

Médicis, Maîtres de Florence la série

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Synopsis : Et si le patriarche Giovanni de Médicis, banquier des Papes, avait été assassiné ? Un retour dans le passé est nécessaire pour retrouver l’assassin. C’est Cosimo de Médicis, artiste contrarié qui succède à son père à la tête de la banque familiale, devra ainsi agir régulièrement contre sa nature pour préserver la suprématie de sa famille.

Durée : 60 min
Saison 1 = 8 épisodes
Pays : Italie et UK
Diffusion : SFR Play

Le saviez-vous ?

Médicis, Maîtres de Florence c’est :
  • 23 semaines de tournage
  • 120 comédiens
  • 2 300 figurants
  • 2 500 costumes

Pourquoi regarder Médicis, Maîtres de Florence ?

  • Plongée en pleine Renaissance
  • Découverte de la famille Médicis
  • Un polar dans une série historique

Une idée de Médicis, Maîtres de Florence

Les décors sont somptueux tournés dans des décors réels de Florence (Duomo e Battistero, Piazza del Duomo) à Rome (Palazzo della Cancelleria, Ponte Milvio) en passant par Tivoli (Villa Adriana, Villa D’Este). La plongée dans l’univers des Médicis et son prestige est assurée. Le casting est également étoilé avec un Dustin Hoffman parfait dans le rôle du patriarche Gioviaanni et Richard Madden, dans son fils rebelle, Cosimo. Le reste des acteurs remplissent leurs rôles correctement.

Même si la mort de Giovanni intrigue dans un premier temps, la série ne parvient pas à captiver assez dès les premiers instants malgré des personnages historiques intéressants mais pas aussi attachants que souhaités. En plus, l’esthétique de la série semble familière donc une légère impression de déjà vu. Avantage, le côté polar peut attirer des réticents à la série historique mais pas certain que l’inverse soit vérifiable ? Cependant, on apprend des choses sur l’histoire des Médicis et ça c’est non négligeable. Si on omet l’enquête pour meurtre fictive mais aussi bon moyen de mener l’histoire, la série est véritablement bien documentée et permet de parfaire ses connaissances sur les Médicis et l’ascension de cette famille de banquiers en Europe.

Degré de Lubie

Médicis, Maîtres de Florence
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Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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