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Interview d’une FUGUEUSE Romane Jolly et son père Michaël Youn

10 000 mineurs se prostituent en France ! C’est le chiffre glaçant que nous annonce Michaël Youn lors du point presse sur la série FUGUEUSE : PROSTITUÉE PAR AMOUR au festival de la fiction TV de La Rochelle. L’acteur est aux côtés de Romane Jolly, la fugueuse, Jérôme Corneau, le réalisateur, Manon Dyllis, la scénariste et le comédien Axel Naroditzky. Dans cette série TF1 adaptée d’une série québécoise, Michaël Youn joue un père de famille désemparé devant sa fille adolescente qui tombe peu à peu dans la prostitution. C’est Romane Jolly qui joue le rôle de Léa, cette jeune adolescente fugueuse et dont c’est le premier rôle principal dans une série. L’équipe de la série vous livre les secrets de la série Fugueuse.

 

INTERVIEW DE L’ÉQUIPE DE LA SÉRIE FUGUEUSE

La différence avec la FUGUEUSE québécoise ?

Il faut savoir que la série québécoise Fugueuse comporte deux saisons de 10 épisodes. La première saison a été diffusée au Québec en 2018 et la suivante en 2020.

romane jolly fugueuse Les acteurs n’ont pas souhaité voir l’original pour travailler leur rôle.

Romane Jolly : « Je n’ai pas forcément envie de copier ou de m’inspirer de trop près de ce qu’avait fait Ludivine (Reding). Donc, j’ai préféré garder un petit peu mes distances […] On a conversé quand elle a su que c’était moi. Elle m’a envoyé un message sur Instagram en me disant C’est une super aventure, je te souhaite la même chose ».

Michaël Youn : « On est parti sur une base de scénario qui a été retravaillée. Et puis, parce que Jérôme (Corneau) a eu envie de raconter une histoire à sa façon et nous de même. On avait envie de pouvoir créer. On n’a pas besoin de cette référence là pour le coup ».

 

Quant à Manon Dyllis, elle explique son travail d’adaptation.

Manon Dyllis : « Il y a plusieurs choses déjà la série québécoise à 10 épisodes et nous, on nous en a demandé six donc il fallait quand même faire des choix. Et puis après, il y a aussi tout l’aspect un peu nord américain qu’il fallait adapter. Que ce soit le système judiciaire ou des choses comme ça, on adapte ce qui se passe réellement en France. Et puis après, il y a eu des choix plus artistiques au niveau des personnages, notamment des antagonistes. Il y a une situation de départ pas tout à fait la même puisque dans la série québécoise, c’est vraiment un piège qui se referme sur la petite, mais c’est très prémédité. C’est un réseau de prostitution sur les réseaux. Alors que nous on a décidé que finalement de rendre les personnages antagonistes un peu plus gris qu’on puisse les comprendre. Pourquoi ils en arrivent là eux-même ? Et donc il y a eu un travail aussi à ce niveau-là ».

 

Comment réagir face à ce sujet de la prostitution des mineurs ?

Comment on se prépare au rôle du père dont la fille se prostitue ? Avez-vous rencontré des parents dans ce cas ou vous êtes-vous documenter sur le sujet ?

Michaël Youn : « Non, je ne suis papa, donc, alors ma fille est quand même un peu plus jeune que que Romane, mais j’ai un grand aussi qui a eu quelques problèmes récemment.  Pour jouer le rôle d’un père qui est confronté à ça, je n’avais pas besoin de me documenter. J’avais l’impression que j’avais plus besoin d’aller chercher quelle allait être ma réaction, comment j’allais réagir. J’avais plutôt envie de tirer le personnage vers moi. C’est tellement de la science fiction, en plus d’imaginer qu’une famille, c’est ce qu’on avait voulu avec Jérôme. Une famille sans histoire, une famille avec des dysfonctionnements, mais une famille comme toutes les familles. Il y a des problèmes pour que Léa en arrive là. Non, perso, je suis pas allé chercher. J’estimais que j’avais envie de voir comment j’allais le ressentir ».

 

Même si on peut percevoir le personnage de Michael Youn comme un père sevère. Il n’est pas du tout d’accord avec cette analyse.

Michaël Youn : « Je n’ai pas l’impression d’être sévère. Il est un peu dur par moments. Il est colérique. Il est maladroit. Il ne veut pas voir que sa fille est en train de, est une jeune femme et qu’elle est en train de devenir une femme. Et il veut conserver son son bébé. Tout simplement. Il ne veut pas nier sa sexualité et nier sa libido. Et et donc oui, à ce niveau là, effectivement, il est sévère, il est très maladroit ».

 

Une fiction pour faire réagir l’opinion ?

C’est audacieux pour TF1 de mettre cette fiction en prime time comme le souligne Michaël Youn mais aussi moi-même et mes camarades journalistes. La prostitution des mineurs est un sujet dur mais qui doit être mis en lumière pour peut-être trouver des solutions ?

Michaël Youn rappelle que l’importance du sujet et dit :

Michaël Youn : « Vous savez combien il y a de mineurs prostitués en France ? Plus de 10 000. Donc  ce n’est pas un épiphénomène. Ce qui se passe dans Fugueuse avec les réseaux sociaux, ça devient de plus en plus facile. Les proxénètes ne sont pas exactement comme dans fugueuse, mais dans le proxénétisme. Ils sont à la City à fabriquer des startups et des sites qui rapportent des centaines de millions d’euros, mais tout en ayant l’âge  des personnes qui s’inscrivent et qui utilisent ces sites pour se prostituer. Mais on est dans un vrai problème sociétal qui prend de plus en plus d’ampleur. On pourrait croire que non et c’est de pire en pire. Et d’ailleurs, ça ouvert quelques portes la diffusion de cette série sur sur TF1. Il va y avoir une soirée derrière avec un sujet présenté par Harry Roselmack sur la prostitution des adolescents et des adolescentes ».

 

Il y a un petit espoir de l’équipe de la série que ce sujet soit entendu et que des solutions puissent être apportées.

Jérôme Corneau : « On espère que ce soit un signal d’alarme ou un avertissement. C’est pour ça que l’idée d’essayer de s’adresser à deux cibles particulières  aux parents, mais aussi aux jeunes. C’est pour ça que le film a une double de couleur avec les deux points de vue et j’espère que ce sera pour TF1 dans une lucarne magnifique et de pouvoir adresser au plus grand monde, au plus grand nombre, les jeunes. Ce serait assez merveilleux qu’ils puissent être un peu plus alarmé, même si effectivement, là, c’est une manipulation. Il y a des cas de manipulation, mais il y a aussi des cas de prostitution volontaire, mais qui sont finalement un peu aussi sous influence, même si c’est au début c’est pour de l’argent ou des choses comme ça. Donc, si le but de cette série, c’est vraiment effectivement en premier lieu d’essayer de faire résonner et d’alerter.

Michael Youn : « C’est pas une série qui va pouvoir non plus vraiment changer, je pense. Il y a tellement de problèmes liés à l’anonymat sur les gens sur les réseaux sociaux que de toute façon, je pense qu’il faut que le monde aille vers la fin de l’anonymat sur eux, sur les réseaux, et ça changera déjà pas mal de choses. Mais c’est énorme. C’est une première étape, c’est une petite pierre ».

 

Fugueuse : Prostituée par AmourTF1

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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