Une médaille pour Catherine Cawood, s’il vous plaît !
Il aura fallu deux ans d’attente pour la saison 2 de Happy Valley mais ça valait le coup. La créatrice Sally Wainwright revient avec une saison 2 peut-être moins intense que la première mais très soignée. Le défi de la saison 2 est remporté haut la main. Ce deuxième opus de la vie de Catherine Cawood bouleverse tout autant que le premier.
Sommaire
Les sœurs Cawood de retour
Une drôle d’entrée en matière pour ce début de saison 2 aux sons des sœurs Cawood qui rigolent à gorges déployées. Pourquoi ? Une histoire abracadabrantesque racontée par Catherine sur un mouton qui s’est enfuit et qu’elle a dû exécuter avec une pierre afin d’abréger ses souffrances. Curieuse histoire mais le genre de chose que l’on doit gérer quand on est policière dans une bourgade du nom de Happy Valley. Retrouver les sœurs Cawood en plein début de saison complices est une mise en bouche parfaite pour introduire la suite des aventures.
Des soeurs attachantes qu’on a plaisir à revoir car le duo d’actrice Sarah Lancashire et Sibohan Fineran fonctionne toujours. Même dans les périodes sombres, les deux femmes sont solidaires.
De victime à femme
Le prédateur n’est jamais loin
Si l’affaire Tommy Lee Royce paraissait close en fin de saison 1, ce dernier ne cesse de faire souffrir la famille Cawood. Même enfermé dans sa prison, le violeur de Becky, fille de Catherine, rôde toujours via des agents comme cette Frances, femme déséquilibrée amoureuse du détenu. Catherine n’a cessé de le répéter cet homme est un manipulateur et il sait user de cette arme auprès de jeunes femmes crédules. Toutes fiancées au même homme…
Son objectif : récupérer son fils Ryan et éloigner à jamais sa grand-mère de lui. Frances a réussi à installer le doute et l’interrogation dans l’esprit du jeune enfant. Il pose beaucoup de questions sur son père alors que la règle au sein du foyer Cawood est de ne jamais évoquer le géniteur du garçon.
De plus, quand le cadavre de la mère de Tommy Lee Royce est retrouvé et que Catherine a menacé par téléphone celle-ci, les deux protagonistes s’affrontent à nouveau. Alors est-ce que Tommy est sincèrement ému par le décès de sa mère ? ou est-ce un prétexte pour accuser celle qui déteste le plus au monde ? En tout cas, Catherine s’en moque tant que celui-ci souffre et qu’elle sait qu’elle n’a pas tué cette femme.
Tommy Lee Royce est moins présent dans cette saison 2 et toutes les interventions de James Norton, son interprète, aussi brèves, sont angoissantes. A tel point que même si le criminel est moins à l’écran qu’en saison 1, sa présence hante les esprits et fait office de menace en permanence. Et particulièrement pour Catherine qui lui doit son chagrin éternel :
Psych : How did it change you?
Catherine : I’m sad. I never used to be sad. I mean, I could be sad. But it wasn’t like it was a permanent state of It didn’t define who I am.
Psy : Comment cela vous a-t-il changé ?
Catherine : Je suis triste. Je n’avais pas l’habitude d’être triste. Je veux dire, je pouvais être triste. Mais, ce n’était pas un état permanent et ça ne définissait pas qui je suis.
Chantage et petits meurtres
L’autre histoire est la résolution d’une série de meurtres mais là encore Sally Wainwright ne fait pas dans le simple. Elle nous présente les protagonistes et conclut son histoire dans une situation si particulière que l’on éprouve là aussi une forme de compassion. Même si Alison Carr réalise le pire, pas évident de la juger… D’autant plus quand on apprend son historique familial. Elle a tout fait pour son fils Daryl et se résoudre à l’échec et quel échec terrible, son geste a une forme de logique en soit. Certes, pas la meilleure des solutions et pas la plus évidente à mettre en oeuvre. Ce désespoir d’une mère est tout aussi bouleversant que l’impasse dans laquelle se trouve John.
Le dernier épisode montre le visage triste de Catherine Cawood regardant la vallée… Cette saison 2 de Happy Valley est poignante et prouve qu’avec un personnage aussi puissant toutes les histoires peuvent être racontées aussi tragiques soient-elles.