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HOMELAND : La fin

8 saisons, 96 épisodes, Homeland s’achève. La série de Showtime qui a débuté en 2011 et chez nous sur Canal + a été un véritable succès aux États-Unis (Barrack Obama, président de l’époque était le premier fan de la série) mais aussi à l’international. Homeland a marqué l’Histoire des séries et laissé une empreinte durable. Même si avec les années, la série s’est peut-être trop éloignée de son essence. Néanmoins, elle a su se renouveler au fil des saisons avec certaines plus réussies que d’autres et en gardant toujours cette proximité avec l’actualité géopolitique.

Mais, il faut le rappeler et j’insiste, Homeland, c’est la version américaine de la série israélienne Hatufim. D’ailleurs, petit clin d’oeil, le dernier épisode a pour titre « Prisoners of War » non international d’Hatufim. Gideon Raff est le créateur d’Hatufim et celui qui a permis la naissance d‘Homeland par Alex Gansa et Howard Gordon. La principale différence entre Hatufim et Homeland, c’est la culture. Le retour de prisonnier de guerre est vécu différemment : Israël voit des traitres potentiels, les États-Unis voit un héros. Rappelons-le, Homeland au départ c’était de savoir si l’agent Brody (Damian Lewis) capturé et torturé pendant 8 ans par l’ennemi, de retour dans son pays, est-il devenu un traître pour la nation ? L’agent de la CIA, Carrie Matthison (Claire Danes), enquête sur le héros mais c’est une héroïne peu fiable car bipolaire…

Personnellement, j’ai toujours pensé qu’après la mort de Brody (saison 3 épisode 12), la série avait perdu en qualité et encore je suis gentille car honnêtement les bons épisodes sont de la saison 1 à la moitié de la saison 2 après ça part dans tous les sens, même avec Brody vivant. Mais, il y a quelques épisodes par ci, par là comme l’épisode 8 de la saison 4 qui sont des petits joyaux parmi le chaos. Mais clairement l’agent Brody manque cruellement à la série même si son remplaçant, l’agent Quinn (Rupert Friend), arrivé dès l’épisode 4 de la saison 2 assure la relève, ce n’est pas la même dynamique. Le personnage de Quinn lui a été soit tué trop tôt soit utilisé trop loin avec son espèce de résurrection inutile en saison 6. Puis, au fil des saisons aussi bien Carrie Mathison que son fidèle compagnon, Saul Berenson, deviennent irritants. Maintenant que tous les fidèles sont morts même Max (épisode 8 saison 8), ils restent que ces deux personnages et ils nous rejouent le coup de la trahison ? Cela me rappelle étrangement un scénario déjà vu en saison 4 Homeland dans ce très bon épisode 8 plus précisément : ici.

Saul et Carrie, ils sont passés par tous les stades aussi bien professionnellement qu’amicalement. Maintenant, Carrie doit tuer Saul pour accomplir son job qui répond à un seul commandement : la nation avant tout. Tuer Saul pour obtenir le nom de son contact infiltré au Kremlin, ça veut dire obtenir la boîte noire détenue par la Russie et éviter une guerre entre les Etats-Unis et Pakistan et accessoirement dédouaner Carrie Mathison de toute potentielle trahison envers son pays…

La saison 8 a voulu jouer sur ce qui a fait le succès de cette série, la question de la trahison. Dès l’épisode 1, Carrie Mathison se retrouve à la place de l’agent Brody. Accusée d’être une traitre de la nation à la botte des russes, comme qui dirait un retournement de situation. C’est intelligent et c’était ce qu’il fallait faire pour la dernière saison d’Homeland. Mais, avouons-le, le retour dans le passé de Saul Berenson avec cette connaissance infiltrée au sein du Kremlin est un peu arrivée comme un cheveu sur la soupe mais bon, on est plus à un détail près à l’approche de la fin.

homeland final série
© Showtime

 

La fin d’Homeland

Attention spoilers !

« Sometimes that’s the cost of doing business »

« Parfois, c’est le prix pour faire des affaires »

C’est la réplique qu’il faut retenir de cet épisode final d’Homeland à la fois prononcée par Saul Berenson et Yevgeny Gromov. Et quel prix ? Celui de la trahison ? C’est ce que le prix que doit payer Carrie Mathison pour sauver son pays d’une guerre. Même si Carrie est allée encore plus loin dans la trahison, elle a tout de même trouver une solution grâce à la sœur de Saul, Dorit qu’elle vient voir en Israël lui annonçant que son frère est mort. Malgré le peu de crédibilité de Carrie qui est censée, être affectée, par la mort de son mentor et malgré la remarque très juste de Dorit qui dit : « You’re just like him: always an ulterior motive » (« Vous êtes juste comme lui, vous avez toujours une raison cachée »), la soeur de Saul donne sans problème la fameuse vidéo correspondant aux dispositions de Saul Berenson en cas de décès. Aucune méfiance…

L’espionne, Anna Pomerantseva, démaquée, Saul tente de la sauver en vain. Cette précieuse et fidèle espionne de Saul depuis 1986 meurt tragiquement coincée dans un cagibi, elle se donne la mort elle-même plutôt que devoir se rendre aux russes pour subir n’importe quelle torture. Mais la guerre avec le Pakistan est arrêtée et les Etats-Unis sont sauvés, c’est le principal dans Homeland. Les dommages collatéraux font partie du prix à payer, n’est-ce pas ?

Deux ans plus tard, Carrie Mathison se rend à un concert de jazz avec Yevgeny Gromov avec lequel elle file le parfait amour à Moscou mais sans Franny. Visiblement, la petite fille qu’elle a eu avec l’agent Brody ne fait pas partie de son futur et on voit juste brièvement Maggie au début de l’épisode annonçant à Saul que Carrie n’est pas allée voir Franny depuis son retour du Pakistan. Carrie n’a jamais été la mère idéale mais visiblement sa fille n’a jamais vraiment fait partie de sa vie. La petite fille était plus un poids pour Carrie qu’un bonheur… Mais, bon elle lui dédicace tout de même son livre « Tyranny of Secrets » (« La Tyrannie des Secrets »). Un premier exemplaire qu’elle envoie secrètement à Saul Berenson selon la méthode d’Anna Pomerantseva. À l’intérieur de la reliure, un mot avec une information confidentielle sur les plans russes et une invitation à rester en contact pour la suite. Carrie Mathison est devenue l’agent double de Saul Berenson tout comme l’agent Brody a pu l’être et elle remplace celle qui a perdu Anna Pomerantseva.

Cette fin n’est pas merveilleuse mais elle est logique et en accord avec les origines de la série et sa question de l’agent double. Carrie Mathison devient un agent Brody en quelque sorte. Même si tout s’est un peu construit uniquement lors de la dernière saison, la fin est satisfaisante. L’épisode commence avec la confession de l’agent Brody histoire de nous rappeler comment Homeland a commencé. Puis, on nous montre Maggie, une dernière fois, la soeur très méritante de Carrie mais pas de Franny que l’on verra juste en photo. Personnellement, j’aurais trouver ça intéressant de revoir la famille de Brody et peut-être des retrouvailles avec Carrie. Mais, bon j’espérais peut-être un peu trop… Je pleure l’agent Brody depuis trop longtemps.

Cependant, quelque chose me dérange. Anna Pomerantseva est morte dans l’indifférence totale, Carrie a trahi Saul de la pire des manières et deux ans plus tard tout est réglé car elle devient agent double… La symbolique est belle et Saul Berenson au nom du commandement « la nation avant tout » ne va pas se priver de cette source d’information inestimable mais un dernier au revoir, un denier échange entre Saul et Carrie manque. Il y a comme un goût d’inachevé dans leur relation, des non-dits qui resteront à jamais dans le silence…

Merci Homeland d’avoir provoqué une petite révolution dans le milieu des séries même si parfois, il y a eu un peu trop d’emballement. Les Etats-Unis d’Amérique te remercie pour tes bons et loyaux services !

Ma note :

 

Homeland le final disponible sur Canal +

 

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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