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Plan B : Louis Morissette : « Pour moi, c’est une série sur le contrôle »

Louis Morissette est le héros de Plan B, une brillante série québécoise. De passage au MIPCOM, j’ai pu interviewer l’acteur qui est également producteur de la série et il a pu me dévoiler ses plans pour la série.

Vous avez la double casquette acteur/producteur comment avez-vous gérer ces deux rôles distincts ?

Louis Morissette : “En fait, c’est un processus qui s’est échelonné sur beaucoup trop d’années. Huit ans entre la mise en ondes et le début du développement, ce qui fait qu’au départ j’aurais aimé écrire la série mais je ne pouvais pas car j’écrivais déjà une autre série. J’ai travaillé avec Jean-François Asselin et Jacques Drolet pour le développement de cette série, c’est eux qui l’ont dialogué. Il y a eu beaucoup d’étapes car on devait faire 10 x 1h, ensuite, il a été question de faire un long-métrage. Ensuite, c’était 8 x 1h et ensuite 6 x 1h. On a beaucoup bougé avec le concept donc à chaque fois, il fallait un peu remodeler l’histoire et puis, on est arrivé à cette version sur 6 x 1h. J’étais pas tout le temps sur le contenu, j’aiguillais les gars sur ce que je trouvais plus pertinent avec un regard extérieur. Généralement, j’écris ce que je joue”.

Parfois, on a l’impression qu’Evelyne est le personnage détestable de l’histoire car rien ne va peu importe le plan et Philippe lui essaie de tout faire pour que ça fonctionne ?

Louis Morissette : “C’est juste. On en a parlé, ça nous ramène toujours à l’idée que c’est deux personnes qui essaient de sauver un couple qui ne devrait plus exister. C’est une chose qui arrive bien trop souvent dans la vie parce que on s’est engagé avec quelqu’un, on essaie de faire fonctionner notre couple. Mais, parfois, il y a des couples qui doivent juste prendre des chemins différents. Elle n’est pas capable de s’assumer et de dire “bye” et lui il n’est pas capable d’accepter que c’est une forme d’échec. Il n’a jamais eu d’échec. Il a été le premier de classe partout où il a été et cet échec-là, il ne veut pas l’encaisser”.

Plan B, c’est une série contre le coup de foudre ?

Louis Morissette : “Il y a de ça mais en même temps, si Philippe était moins sur le contrôle, il aurait peut-être mieux réussi à faire fonctionner ce couple. Derrière de bonnes intentions, Philippe est une personne dans le contrôle. Il veut contrôler les gens autour de lui et il amène toujours les gens dans la direction qu’il veut. Il est souvent très infantilisant derrière de bonnes intentions ce qui le rend nuancé et vrai. Pour moi, c’est une série sur le contrôle, le côté maniac de cet homme. Il arrive à garder le contrôle jusqu’à qu’il soit en contact avec le Plan B. A ce moment là, le gêne du contrôle devient une arme, un bazooka”.

La méthode Plan B ne fait pas appel à la science-fiction, Philippe ne cherche pas à savoir comment fonctionne le Plan B, qui est derrière ou quoique ce soit du coup, ça donne un côté très réaliste à la série. Est-ce une volonté d’éliminer le côté science-fiction que la série aurait pu embrasser ?

Louis Morissette : “En fait, je n’aime pas tellement la science-fiction. Je l’avoue d’emblée ce qui fait que je n’avais pas envie d’en faire une série fantastique et le deuxième chose, c’est qu’on avait pas les moyens. Si quelqu’un avait ce luxe de revenir dans le temps de semaine en semaine, il pourrait éviter un désastre humain mais budgétairement on ne peut pas. Donc, on l’a orienté vraiment vers les émotions et vers une trame psychologique ce qui rend la série différente parce que sinon, on tombe dans une zone où les américains sont déjà allés et où des gens qui ont plus de budget que nous peuvent aller mais on ne veut pas refaire Le Jour de La Marmotte ou L’effet Papillon. Il y a des parallèles à faire avec ces oeuvres-là mais eux avaient plus d’argent, de moyens ou un autre ton qui permettait d’aller ailleurs. Nous, il fallait se concentrer sur quelque chose qui était unique, c’est de s’adapter à la psychologie du personnage”.

Plan B, c’est en fait un désir humain que tous rêveront d’avoir c’est de changer un moment de notre vie…

Louis Morissette : “Qu’est-ce que Plan B ? Il répond à la question à ce que tout le monde s’est dit : ‘et si je pouvais reprendre un moment de ma vie, une route, un choix de carrière, une rencontre’ ? Un choix dans votre vie à reprendre et là, tout le monde se met à jouer. Pour la façon de remonter dans le temps, on a essayé plein de façon, on était pas vraiment fermé sur comment il allait revenir dans le temps. La fourgonnette qui recule, c’est quelque chose qui est arrivée en montage, ce n’était pas scénarisé comme ça”.

Mais, dans Plan B, il y a de l’humour ?

Louis Morissette : “Moi, historiquement, j’ai surtout fait de la comédie. Jean-François Asselin, le réalisateur, a fait quatre ans dans une comédie avant. Donc, on s’était dit tout le monde allait nous attendre et les gens vont être amèrement déçu. Mais, finalement non. La mise en marché, nous a permis de le placer comme un drame et ces petites touches de comédie nous plaisaient beaucoup”.

Parlons de ce fin, quel a été votre sentiment à la lecture du scénario ?

Louis Morissette : “J’avais une idée de la fin mais ils ne l’avaient volontairement pas dit. Quand j’ai lu les derniers scénarios, je me souviens encore de mon émotion, j’étais à la maison et j’ai lancé mon scénario au fond la pièce. Je les ai appelés et je leur ait dit bravo. C’est le défi de la saison 2 parce que là, ils écrivent la saison 2 et ils ont un peu les doigts gelés car ils ont écrit une très bonne histoire et la fin n’est pas mauvaise mais elle sera en comparaison avec la saison 1″.

Une fin à double sens ?

Louis Morissette : “Le sait-il où ne le sait-il pas ? Pour moi, il ne le sait pas. Il dit Marie-Ange parce qu’il souvient lorsqu’elle le retrouve au bureau elle le pousse, elle lui dit ‘où est passé Marie-Ange’ ? d’aucune façon, il peut savoir, ce n’est pas lui qui revient. Jean-François Asselin et Jacques Drolet ont une vision un peu plus large. Sur le plateau, comme on s’entendait pas, je crois qu’on a fait huit versions différentes juste dans le ton : tu le sais, tu ne sais pas, t’es pas sûr de comprendre, t’es choqué, tu t’en fous. On avait toutes ces émotions et on s’est dit, on verra au montage. La respiration d’Evelyne permet de dire qu’il savait mais pas pour moi car c’est illogique qu’il soit au courant. La prise qui a été gardée amène le fait qu’il le savait mais pour moi, c’est illogique”.

Une saison 2 en préparation ?

Louis Morissette : “Déjà, on change de diffuseur car il arrête de produire donc il avait dit qu’il n’y aurait pas de saison 2. Radio Canada qui avait refusé au départ* va faire la saison 2 étant donné que ça était bien reçu sur une chaîne spécialisée à tel point qu’elle a réussi à battre en part de marché, la chaîne généraliste”.

*Plan B a été proposé à Radio Canada qui n’avait pas donné son feu vert.

Donc pas Philippe Girard en saison 2 ?

Louis Morissette : “Non mais le nouveau personnage doit être mis en contact avec Plan B et il y aura peut-être quelqu’un de la saison 1 mais ça ne risque pas d’être Philippe”.

Que pouvez-vous nous dire sur la saison 2 ?

Louis Morissette : “La saison 2 amène dans un univers totalement différent. C’est un personnage féminin. C’est un questionnement différent”.

Déjà une saison 3 dans les tuyaux ?

Louis Morissette : “Je sais que Jacques et Jean-François ont eu une idée pour la saison 3 en écrivant la saison 2”.

Plan B sera bientôt difffusée en France et je recommande vivement cette série brillante et c’est peu de le dire !

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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