Son scénario a été choisi par Netflix, Dan Franck est l’auteur de Marseille, la première série française produite par Netflix. Rencontre avec le scénariste pour parler de ce projet fou qu’est Marseille. La ville s’offre un rayonnement international à travers le spectre Netflix.
Comment vous êtes-vous retrouver sur le projet Marseille ?
Dan Franck : « Netflix a fait un appel d’offre, ils voulaient produire une série en France et ils ont demandé à différents producteurs de leur proposer des scénarios. Mon ami Pascal Breton, producteur de la série, m’a proposé. C’est une idée qui lui a appartient, une idée de faire Marseille. Donc, j’ai oui pourquoi pas. Je connaissais un peu Marseille mais pas assez pour y camper des personnages donc j’y suis allé beaucoup, dans les cités, à la mairie, dans les mosquées. Puis, j’ai trouvé une histoire et j’ai écrit cette série ».
Donc, de la ville de Marseille, vous avez trouvé l’histoire ?
Dan Franck : « J’avais l’histoire avant en vérité. J’avais le noeud de l’histoire, j’ai trouvé très vite le nœud de l’histoire. Mais après, il fallait fonder l’histoire, il fallait voir si c’était possible, il fallait voir dans quel cadre elle s’inscrivait. Qui, quoi, comment ? Puis, je voulais quand même qu’il y ait une réalité sociale de Marseille. Je ne pouvais pas l’écrire sans y aller, c’était impossible. Mais, l’histoire je l’avais avant ».
Qu’évoque Marseille pour vous ?
Dan Franck : « C’est une ville très puissante, il y a le mistral. C’est une population très mélangée. C’est une ville où les cités sont dans la ville. C’est une cité de mélange, de culture différente. Très intéressante pour ça. Pour le rapport à la politique, à la drogue, etc… Mais, j’ai pas voulu écrire une série politique. Marseille n’est pas une série politique. C’est pas House of Cards à la française. On a dit ça par que c’était Netflix, parce que c’était moi et j’ai fait pas mal de séries politiques ou de films politiques mais c’est pas du tout ça, c’est une histoire de famille, une histoire de psychologie. Une histoire qui se repose sur deux piliers que sont Marseille d’un côté et la politique de l’autre, les élections mais ce n’est pas une série politique »
Lors de Séries Mania, le réalisateur a parlé de Marseille comme un personnage de la série, l’avez-vous écrit comme ça ?
Dan Franck : « Oui et non. Oui mais un peu d’une manière théorique parce que ça se passe à Marseille, que les personnages ont de grosse personnalité. Non, c’est sûr que c’est la mise en scène, c’est Florent-Emilio Siri qui est le metteur en scène et le showrunner, c’est lui qui a donné cette image-là de Marseille. C’est lui qui filme Marseille. Écrire Marseille, c’est une chose comme dans un livre ça va très bien mais écrire dans un scénario est toujours recréé par un metteur en scène donc cette vision de Marseille, c’est celle des deux réalisateurs : Thomas Gilou et Florent-Emilio Siri ».
Avez-vous écrit une histoire française à dimension internationale ou vous avez pensé international dès le début ?
Dan Franck : « Non, c’est une histoire française. Vous avez des pulsions, des situations qui sont des situations universelles. Une histoire d’amour peuvent se passer n’importe où, c’est le cadre qui change. Cette histoire peut se dérouler absolument partout, c’est uniquement le cadre qui change. On peut la reprendre et la réinventer et en faire autres choses. Le cadre c’est Marseille mais l’histoire en elle-même peut être déplacé ».
Avez-vous écrit vos personnages en pensant à des acteurs ?
Dan Franck : « Non, je dois dire, j’ai écrit avant que le casting soit fait. La seule chose c’est que j’avais imaginé un peu le maire de Marseille comme Jean-Claude Gaudin parce que c’est une figure, une présence, une prestance. C’est vrai que Gérard Depardieu était assez conforme à ça donc tant mieux qu’il a accepté car ça m’a évité de bouger trop les dialogues. Il est parfait en maire de Marseille. C’est formidable qu’il ait accepté de jouer ce rôle ».
Quel est le personnage qui vous a demandé le plus de challenge dans l’écriture ?
Dan Franck : « Benoît Magimel parce que d’abord Benoît, c’est un comédien qui s’investit tellement dans ses rôles qui les réinventent. C’était ma surprise à moi mais c’était extrêmement intéressant de voir comment un comédien s’habille d’un rôle qu’on a écrit pour lui. On l’a pas écrit pour lui d’ailleurs car il est venu après ».
Vous devez conseiller Marseille à un étranger que lui diriez-vous ?
Dan Franck : « Ça pourrait se passer exactement chez vous, c’est une histoire que vous pourriez connaître sauf que c’est à Marseille ».
