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Loin de chez nous et si drôlement proche !

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Embarqué loin de chez vous dans les terres hostiles de l’Afghanistan avec une troupe de militaires attachants. J’ai fait le voyage d’une traite enchaînant les épisodes complétement transportée loin de chez moi et voulant y rester plus de 26 minutes !

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Le pitch : Décembre 2012. Après 10 ans de guerre la France s’apprête à retirer ses troupes d’Afghanistan. Tous sont heureux de rentrer au pays… Tous sauf un petit groupe de soldats, les « chats noirs ». Ils ont quelque chose à terminer avant. Mais l’arrivée d’une journaliste venue couvrir le retour des troupes va venir contrarier, malgré elle, leurs plans..

Que se passe-t-il quand on est loin de chez nous ? S’adapter une vie différente rude ? S’adapter à la guerre ? Plus qu’un récit de guerre, la série relate le quotidien de ces hommes et femmes avec la pointe d’humour suffisante pour rendre tous ses personnages attendrissants. La force de Loin de Chez Nous sa dimension humaine.

Cette bande « chat noirs » vous allez les adorer et craindre pour leur vie. En fait, dès la première scène vous serez intrigués : étrange, surprenante et l’explication tragique du jeu vient après épisode 2. Le générique se lance et vous voilà au camp. Julie, la journaliste, fera office de guide. Cette civile au milieu des soldats tout comme nous téléspectateur.

Un créateur multi-casquettes

loin-de-chez-nous-fred-scotlande-gregory-montelFred Scotlande, le créateur de Loin de Chez Nous est aussi celui qui joue le sergent-chef Dostali. Un showrunner qui connaît son sujet car un temps il fut engagé au sein du 4e Régiment d’Infanterie de Marine. Une expérience qui le marque à jamais. L’écriture est alors une manière d’aller loin comme ce qu’il a vécu avec l’armée et comme il aime à dire, il a participé à « à l’écriture d’une toute petite série. Elle ne dure que cinq minutes, et c’est la première du genre : Un gars, une fille… ». Fred Scotlande a collaboré dans plusieurs séries en tout genre Hero Corp, Samantha Oups! ou SODA. Loin de Chez Nous est sa création : réalisateur, auteur et acteur dans la série.

De nombreux visages familiers parmi les acteurs comme Grégory Montel de Dix Pour Cent, Guillaume Carcaud de Samantha Oups! ou bien Charlie Bruneau de En Famille.

Les femmes dans la série

Trois femmes marquantes : Julie, Alice et Leïla. Cette dernière apparaît de temps à autre dans quelques épisodes, elle est le symbole de la femme afghane sans libertés. Voilée de la tête au pied, le visage de Leïla se découvre qu’occasionnellement…

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Julie Tavin est la journaliste, personnage qui a contrario de Leila représente la liberté d’expression. Son interprète, l’actrice Charlie Bruneau est connue pour son rôle de Roxanne dans la shortcom En famille. Même si elle joue correctement le rôle de la journaliste qui pose trop de questions qui dérange les militaires parfois son personnage de Roxanne ressort. Impression de voir des réactions similaires car Roxanne est caractérielle tout comme Julie et elles ont tous les deux ce ton agressif. Julie est vraiment la porté d’entrée dans le camp pour le téléspectateur.

Alice ou plutôt comme le veut la fonction le sergent Gaultier est la femme militaire par excellence. Droite dans ses bottes, elle veut prouver qu’elle a sa place dans ce milieu d’hommes. Même si un peu rigide, sa relation avec Julie l’attendrit et la rend plus sympathique qu’à la première rencontre.

Humour de camp !

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Loin de Chez Nous est une dramédie et même si le drame est poignant et que l’empathie avec les personnages est totale, dans cette série, on rigole haut et fort. Les dialogues bien écrits et les comédiens qui les interprètent, permettent des moments de rires mémorables. La meilleure scène selon moi, le cours de biologie par le sergent Gaultier. Un moment magique !

Un sujet pas facile : la guerre, mais un humour bien venu, fruit de personnages hauts en couleurs et si attachants.

Le mot du producteur !

Lors de mon séjour au Festival Fiction TV de La Rochelle, j’ai pu interroger Hervé Bellech, producteur de Loin de Chez Nous chez CALT Productions. Lors de cette interview, j’ai pu en savoir plus la série.

Comment on s’engage sur un projet comme Loin de Chez Nous ?

Hervé Bellech : « C’est un projet que l’on porte depuis 6-7 ans. Il y a eu un autre développement en télé avec un autre diffuseur et puis, un moment on voulait faire à un long métrage. Puis, on a proposé à France 4 avec qui, on faisait déjà par ailleurs Hero Corp. La chance qu’on a eu c’est que chez France 4, il y a des gens de talents qui savent lire notamment Ronan de Longraye et Tiphaine de  Raguenel. Au-delà du contexte, c’est un ton et une écriture qui est assez singulière. Et ils ont cette volonté de faire un peu bouger la fiction française. Ils ont eu le courage de partir sur un projet comme celui-là. Le contexte militaire tout cet environnement-là, non, ce n’est pas quelque chose qui fait peur car ça reste quelque chose de contextuel dans cette série. Nous ce qui nous a plu dans ce projet, c’est une écriture singulière, c’est quelqu’un d’assez talentueux en terme d’écriture. Après le côté militaire est contextuel mais ça ne vient pas de nulle part car Fred Scotlande a été engagé quand il était plus jeune. Il a moment voulu remettre en lumière ce côté fraternel d’engagés à l’étranger. Il y avait aussi l’envie de faire une série pour des militaires qui sont à l’étranger pour qu’ils retrouvent à travers ces personnages. On s’intéresse avant tout dans cette série a des trajectoires humaines qui pourraient avoir lieu dans un autre contexte. C’est pas une série martiale, c’est pas une série gorgée de testostérone qui cherche l’affrontement, on n’est pas là dedans. Il y a de très beaux personnages féminins. Il y a beaucoup de délicatesse, de subtilité. Il n’y a pas de points de vue, on s’intéresse à un conflit du côté des occupants et des occupés. Pas de propagande, rien de militantisme là dedans, c’est juste un regard croisé. On a bénéficié aussi d’une consultante qui s’appelle Anne Nivat, c’est le Prix Albert-Londres, c’est une grande reporter qui a couvert des conflits en Irak, en Afghanistan, en Tchétchénie donc elle a été d’un grand soutien pour alimenter Fred au moment de l’écriture. De lui parler de son ressenti sur le terrain, de ce qu’elle avait eu comme témoignage. Elle a rencontré les Talibans. C’était intéressant pour amener un regard de véracité après on est vraiment dans une fiction. Vous voyez la série qui se déploie à partir d’un certain nombre d’épisodes jusqu’au final. Cette série, ça pourrait être un western aussi. On aurait très bien pu la faire sur un autre conflit. Le fait de partir sur l’environnement lié à des problématiques géopolitiques ou autres, c’est quelque chose que l’on suit depuis 7 ans. À l’époque où on a écrit la série, la France était encore en Afghanistan. Un moment donné, l’actualité nous a dépassé et on a été obligé de s’y adapter. L’enjeu était plutôt de convaincre un diffuseur sur une série qui était moins mainstream, moins aseptisée. On a un parti pris d’auteur où l’on a une narration originale. Une série qui soit portée par la musique. Voilà ce qui fait la singularité de Fred Scotlande dans la matière de matérialisé ce qui était écrit. L’enjeu c’est de pouvoir dans une économie maitrisée car on est sur un budget low cost, on a une chaîne qui nous accompagne, qui fait le maximum mais un moment donné, elle fait avec ses moyens. On est sur une chaîne qui reste une petite soeur par rapport à France 2 ou France 3. Donc, faire une série d’un point de vue concret : on ne pouvait pas sortir de France, sinon, on perdait le financement public. Si on partait en région, on avait une subvention qui pouvait absorber les coûts de délocalisation. Donc, on s’est dit qu’on allait essayer d’intéresser la région d’Île-de-France en disant qu’on peut ne pas délocaliser une fiction qui est censée se trouver dans un autre environnement plus exotique que ce qu’on a en Île-de-France. On a prouvé qu’on préférerait faire marcher la filière emploi et prestataires à plein régime. Et on va faire ça sur un parking à Bry-sur-Marne. Si on avait pu la faire en décor naturel, c’est toujours plus simple ne serait-ce que pour le réalisateur et les comédiens qu’ils puissent évoluer dans un environnement qu’ils voient. Le seul moyen, ça était de faire venir 300 mètres d’échafaudage, mettre des fonds bleus et non pas verts car il y a beaucoup de vert sur les costumes militaires. Il faut que ça soit bleu ou vert car c’est une couleur qu’on va enlever. On peut pas faire rouge car sinon, on ne voit plus les visages. On a fait une journée ou deux dans la forêt de Fontainebleau et une journée dans une carrière. C’était drôle, car l’époque c’était chez les studios de Transpaset à Bry-sur-Marne, il y avait Versailles qui se tournait en même temps donc on avait souvent des figurants qui venaient nous voir et qui se mêlaient aux militaires. C’était assez anachronique et rigolo (rires). Ce qui a était super sympa dans cette aventure, c’est qu’il avait une véritable émulation car on est parti avec des techniciens et comédiens que l’on connait depuis des années, qui étaient amoureux du projet. Toute le monde était là dans un esprit de fratrie où on vit quelque chose d’invisible dans l’air où on est super content d’être là. il y a une belle personnalité autour de Fred qui a su motiver tout le monde. Nous, c’est quelqu’un qu’on accompagne depuis des années en qui on croit depuis des années. Donc, il fallait que ce projet existe quitte à faire des choix de producteurs économiques qu’un moment donné, on se mette en danger. On l’a fait sur ce projet-là car il fallait le faire ».

Est-ce que Fred Scotlande devait être le personnage de Dostali ?

Hervé Bellech : « Il y a quelques années, on avait fait un pilote de 26 minutes où il faisait Dostali. Un moment, la question s’est posée : est-ce que ça serait pas plus facile avec quelqu’un de plus connu pour monter le projet ? Nous, on l’a toujours poussé pour que ce soit lui qui le fasse car c’était le mieux placé pour sa musicalité, son phrasé et sa personnalité que l’on retrouve dans les dialogues et la tonalité de la série. On lui a imposé une fin de non recevoir, on voulait absolument que ce soit lui car il était écrit pour lui ce rôle ».

Si je meurs…

Dostali : Avec les gars, on a tous un si je meurs qu’on s’invente. Puis, si on meurt les autres font notre « si je meurs »
Léo : et le « si je meurs de Sasha c’était quoi ?
Dostali : Boire ses cendres dans un café. Une cafetière italienne, service en porcelaine à déguster le petit doigt en l’air sous une pluie d’étoiles.

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Loin de Chez Nous sur France 4 !

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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