Adaptation du film Snowpiercer : le Transperceneige du réalisateur coréen Bong Joon-ho sorti en 2013, la série reprend l’idée principale le train qui fait le tour du globe à l’infini mais raconte une histoire différente à l’intérieur des wagons. Tout d’abord, l’action est située sept ans après que le monde soit devenu un terrain vague gelé alors que le film se situait 19 ans après. Ce détail signifie que dans la série, il y a des enfants alors que dans le film les plus jeunes ont l’âge légal pour boire aux Etats-Unis. Il y a de nombreuses différences entre la série et le film puisque la série a développé des personnages totalement différents du film et les intrigues racontées n’ont rien à voir avec le film. Dans une interview à Digital Spy, l’actrice Annalise Basso, qui joue l’adolescente LJ Fogler en première classe, résume bien cette différence et dit : « Je dirais que la plus grande différence est que le film est très linéaire. Il commence à la queue du train et va jusqu’à la locomotive. Et notre série parcourt toutes les différentes classes et raconte diverses histoires ».
Avant de commencer la série, il est important d’avoir un peu de contexte. Le projet d’adapter le film de Bong Joon-Ho en série date de 2015. Le réalisateur sud coréen est producteur de la série Snowpiercer mais n’est pas impliqué dans le développement de celle-ci. Un développement qui a été un véritable enfer car plusieurs fois le train a failli déraillé. En gros, le showrunner en chef a écrit un pilote qui a été tourné par un réalisateur. La chaîne TNT a remercié le showrunneur en question car il n’était pas d’accord créativement parlant sur la direction à prendre. Le réalisateur du pilote ne veut pas retourner l’épisode suivant les décisions artistiques du nouveau showrunner. Alors, le réalisateur en question est remercié pour un autre réalisateur qui accepte de tourner le pilote avec le nouveau script. La série a pris beaucoup de retard et les péripéties n’ont cessé depuis le début du projet. Au final, Netflix prend les droits pour l’international ce qui fait que l’on peut voir la série en France et TNT a déjà commandé une saison 2 histoire d’anticiper quelques déraillements occasionnels en cours de route.
Pourquoi regarder Snowpiercer la série ?
Une autre histoire au sein du Snowpiercer ! Vous l’avez compris à part ce train qui roule à l’infini sur Terre devenue de glace, il y a peu d’éléments similaires avec le film de Bong Joon-Ho. Ainsi, ceux qui comme moi, n’ont pas vu le film peuvent prendre le train en route. De toute façon, on vous explique la situation clairement en début de série avec un dessin animé et après vous embarquez à bord et faites connaissance avec les passagers et leurs secrets.
Le combo science-fiction et enquête policière. En fait, la série utilise un artifice classique mais souvent efficace l’enquête policière intégrée au sein de la science-fiction. Cela permet d’embarquer quelques téléspectateurs peut-être un peu réticent à la science-fiction en les captivant sur la recherche d’un meurtrier. En plus, c’est plus intéressant quand le détective en charge de l’affaire est un passager du wagon de queue de train cherché par la direction du train pour mener l’enquête. Ironie du sort Andre Layton est le seul détective à bord parmi toutes les différentes classes, il appartient à celle des parias.
Une lutte des classes rangés dans des wagons ! Au sein de ce train exceptionnel, plusieurs classes sont représentées et les passagers qui y vivent n’ont pas tous les mêmes avantages. Cela permet à la série d’aborder des sujets de fonds comme l’écart riches et pauvres et aussi le racisme. Ce train est un miroir de notre société.
N’étant pas une grande cinéphile et n’ayant pas vu le film, mes références tournent souvent autour des séries. Or, quand j’ai vu les deux premiers épisodes de Snowpiercer, j’ai tout de suite pensé à Trepalium la série d’anticipation d’Arte sur le travail. La révolte du rebelle qui passe d’une classe à une autre et qui cherche à se venger et libérer ses congénères. En fait, j’ai vu Trepalium dans un train. Puis, comme les auteurs avaient trop peur que cette histoire de luttes des classes tiennent la route et qu’ils n’avaient pas assez confiance en leurs personnages alors ils ont choisi de prendre le joker imparable : l’enquête pour meurtre. Ajouter un mort dans une série et vos problèmes de scénario et de personnages n’existeront plus. C’était une carte facile à jouer et c’est aussi une déception. Mais, bon passons car on aime bien le concept du train qui réunit des gens divers et variés afin de survivre en période glacière. Il y a un côté futur proche inquiétant, annonciateur du désastre écologique qui nous guette. Puis, voir toute cette glace dehors renforce ce sentiment.
En revanche, si la série peut se permettre de développer davantage les personnages, elle le fait maladroitement. En effet, il est difficile de s’attacher à ces personnages même de Jennifer Connelly, qui est celle qui joue le mieux à bord de ce train. On nous présente des secrets croustillants. On voit des débuts d’intrigues intéressants mais pas assez pour complétement embarquer à bord de ce train même après deux épisodes. Le train reste sur les rails mais Snowpiercer ne donne pas assez envie de prendre un billet pour le séjour complet de 10 épisodes. Pourtant, je l’ai attendu cette série peut-être un peu trop. Quand le train est trop attendu, il est trop tard pour le prendre.
Snowpiercer est à voir sur Netflix