Pour partir dans l’espace, mieux vaut avoir une base solide avec des ingénieurs de haut vol ! C’est le cas de Réva Shiripati, interprété par Ellora Torchia, dans la mini-série INFINITI de Canal + Personnage central de la salle Tsoup, Réva Shiripati est une ingénieure indienne. Silencieuse, candide et passionnée, affutée et efficace, elle fait preuve, au sein de la direction des opérations, d’une fougue inattendue pour sa jeune expérience. Il émane d’elle un charme désuet et discret. Bien qu’elle n’ait jamais cherché à avoir voix au chapitre, Réva va pourtant faire preuve d’une étonnante lucidité, doublée d’un inattendu courage pour comprendre ce qui est à l’oeuvre au cosmodrome. Lors du festival Canneseries, l’actrice Ellora Torchia m’a accordé une interview afin de m’en dire plus sur son personnage et la mini-série INFINITI.
Qu’est-ce qui vous a plu à la première lecture du script d’INFINITI ?
Ellora Torchia : « Je pense que dans l’ensemble, quand j’ai lu le script, j’ai été frappé par deux choses. D’une part, la diversité du casting et, d’autre part, la géographie de l’endroit où nous allions tourner. Égoïstement, nous l’avons tourné en Ukraine l’année dernière, mais aussi au Kazakhstan, et je voulais vraiment aller en Ukraine depuis longtemps. C’était une opportunité, dont je suis évidemment très reconnaissante aujourd’hui, compte tenu de tout ce qui s’est passé. Mais je pense aussi que le rôle lui-même apporte un peu d’humour et un peu d’énergie légère, alors que tous les autres personnages sont forts à leur manière. Ils ont leur arc et leur voyage. Mais Réva est une sorte de cérébrale. Elle est très rapide et elle aime son travail. Donc c’est un personnage très fonctionnel. Parfois, il est plus difficile pour moi de jouer un personnage fonctionnel parce qu’il y a beaucoup de jargon, de script, beaucoup d’informations. Donc pour délivrer l’information, c’est un beau défi d’essayer de garder ça captivant. Mais dans l’ensemble, c’était très diversifié et je n’avais jamais rien lu de tel. C’était une sorte d’œuvre de science-fiction, mais pas tout à fait. Et puis il y a l’aspect thriller. L’ensemble était super intéressant. »
Votre personnage Réva Shiripati cherche la vérité et la trouve à ses dépens… est-elle une lanceuse d’alerte dans la série ?
Ellora Torchia : « Je pense que dans la série, oui, je pense que c’est un peu son rôle dans un plus grand domaine. Mais je pense que pour moi, c’était plus le fait d’être une femme qui aime tellement son travail que ça n’a pas d’importance. Elle ne pense pas aux conséquences. Elle a une question et elle veut y répondre et c’est tout. La seule chose qui l’anime, c’est de comprendre pourquoi et d’arriver à la vérité sur cette question. Et je trouve que c’est une chose extrêmement brave et courageuse à faire en tant qu’être humain. Je ne sais pas si je serais aussi courageuse, alors c’est merveilleux de se dire : ‘waouh, c’est une chose incroyable à laquelle je participe et que j’essaie de jouer’. Mais oui, je veux dire, en fin de compte, elle signale. Elle trouve tous les problèmes et ensuite elle trouve la solution à ces problèmes. Et en tant que récit, il est très important d’avoir ces parties qui font que le voyage va ailleurs. Je pense que c’est son rôle dans tout ça ».
Selon vous, quel type de relation lie Réva et Anna Zarathi ?
Ellora Torchia : « Je pense, comme Réva, je l’ai trouvée inspirante. Il y avait cette détermination absolue avec sa passion pour ce qu’elle fait. Et il y a une phrase brillante qu’elle dit, je pense que c’est dans l’épisode deux où elle dit, ‘je ne vais pas dans l’espace pour mourir. Je vais là-bas parce que je dois vivre’. Et c’est cette sorte de pulsion humaine qui vous pousse à aller au bout du monde ou au bout de l’espace et de l’univers, quoi qu’il arrive. Et elle a ça, et je pense que Réva a ça d’une manière très différente. Il y a donc une sorte de compréhension commune qui fait qu’elles se retrouvent là-dedans. Et elle est l’étincelle qui permet à Réva d’avoir l’idée de prendre la décision de commencer à résoudre le problème. Oui, je dirais que c’est une admiration et je pense que c’était facile à jouer parce que j’admire son travail* en tant que personne et tout. Donc je veux dire, tout était très organique dans ce sens. Il y avait donc beaucoup de similitudes. »
*celui de Céline Sallette
INFINITI – Canal +