Bienvenue à l’internat de St.Gilbert ! BOARDERS est une dramédie anglaise diffusée sur BBC Three (et distribuée par All3Media) et créée par Daniel Lawrence Taylor. La série suit le parcours de cinq adolescents noirs défavorisés issus des quartiers populaires de Londres qui obtiennent des bourses pour intégrer le prestigieux internat de St. Gilbert. Alors qu’ils tentent de s’adapter à cet environnement élitiste et inconnu, la série explore des thèmes tels que l’identité, la mobilité sociale et les défis liés à l’adaptation à un nouveau monde. Lors du festival Séries Mania, Boarders a été présentée en avant-première puisque la série a été en compétition. À cette occasion, j’ai eu la chance de rencontrer deux acteurs Jodie Campbell et Josh Tedeku ainsi que le créateur de la série Daniel Lawrence Taylor. Fort de son succès en Angleterre, la série a décroché une saison 2 qui a déjà été tournée et qui sera diffusée en début d’année 2025 !
Interview duo Jodie Campbell et Josh Tedeku
Jaheim Marsham (Josh Tedeku) et Leah Dulverton (Jodie Campbell) sont deux des cinq adolescents noirs issus des quartiers populaires de Londres qui obtiennent une bourse pour intégrer le prestigieux internat de St. Gilbert.
Un article et BOARDERS est né dans l’esprit de Daniel Lawrence Taylor !
Daniel Lawrence Taylor est un acteur, scénariste et producteur britannique. Il a joué dans plusieurs sitcoms britanniques, notamment Uncle, How Not to Live Your Life et Hunderby. En 2015, il a tenu le rôle principal dans la comédie Cockroaches sur ITV2 mais Daniel Lawrence Taylor est surtout connu pour avoir créé, écrit et interprété la série Timewasters sur ITV2, dont la première saison a été nominée pour un BAFTA en 2018 dans la catégorie Meilleure comédie scénarisée. En 2024, il a créé, écrit et incarne le rôle de Gus, mentor des cinq boursiers dans la série Boarders.
Souvent une idée de série peut partir d’un article de presse ! Daniel Lawrence Taylor explique : « On m’a montré un article qui parlait de cinq jeunes Noirs issus de quartiers défavorisés qui avaient obtenu des bourses pour intégrer un internat en Angleterre. Et beaucoup des thèmes abordés ont vraiment résonné en moi. Je n’ai pas fréquenté d’internat ou quoi que ce soit, mais l’université que j’ai fréquentée était très chic, très élitiste, majoritairement blanche et de classe moyenne supérieure. C’était un monde complètement différent de celui d’où je viens, dans le sud de Londres. Donc, beaucoup de ces thèmes me parlaient vraiment. Cela ressemblait à l’histoire parfaite du poisson hors de l’eau, dans laquelle je pouvais raconter des histoires très personnelles et des histoires universelles auxquelles nous pouvons tous nous identifier, mais d’un point de vue vraiment intime. » Puis, il fallait plus de matière comme le souligne le créateur de la série : « L’expérience décrite dans l’article était un peu différente, mais je l’ai clairement dramatisée pour la télévision. J’y ai intégré cette vidéo humiliante pour accentuer le côté dramatique. » Comme quoi la fusion de deux articles de presse peuvent donner une série originale avec un peu de créativité et un bon sens de la dramaturgie.
Ne pas se mettre de limites dans les histoires sur la question de la couleur de peau et composer une salle d’écriture cohérente, Daniel Lawrence Taylor a abordé l’exercice de la manière suivante : « Dans la salle d’écriture, je voulais entendre les histoires de tout le monde. Je voulais une salle composée de scénaristes noirs parce que je voulais des histoires très personnelles. J’ai demandé à différents scénaristes avec quels personnages ils se sentaient le plus connectés parce que je voulais vraiment une grande diversité. Je ne peux pas représenter toutes les expériences des Noirs, mais je voulais faire de mon mieux pour inclure, dans ces cinq personnages, un éventail d’expériences. Cela était très important pour moi. Ensuite, nous avons partagé nos histoires et rien n’était interdit.«
Pourquoi une seule fille parmi ces boursiers ? En plus, c’est selon Daniel Lawrence Taylor, le personnage, le plus difficile à écrire pour lui et son équipe comme il le dit : « L’article original était basé sur cinq garçons, et cela m’a vraiment touché parce que le système éducatif et la manière dont j’ai été traité en tant que jeune garçon noir à l’école m’ont profondément marqué. Lors des premières phases de développement, nous avons pensé : « Ne serait-ce pas intéressant d’ajouter une fille au groupe pour explorer cette perspective ? » Cela nous a semblé une bonne idée. Plus tard, lorsque nous avons reçu le feu vert, nous sommes retournés dans la salle des scénaristes et avons réfléchi à nouveau : Devrait-on ajouter une autre fille ? Nous avons discuté, exploré cette possibilité, mais cela ne fonctionnait pas. Cela apportait une autre perspective, mais en même temps, cela diluait l’histoire de Leah. Et son histoire reposait sur le fait qu’elle avait dû se battre pour intégrer ce programme, car ce type de programme profite souvent aux jeunes garçons noirs. Son parcours parlait de cette lutte, mais aussi de son sentiment d’isolement encore plus profond, étant la seule fille parmi les garçons. C’était donc une décision difficile à prendre, mais elle semblait juste pour la série. Cependant, cela signifiait aussi que beaucoup de pression reposait sur le personnage de Leah, car elle représentait beaucoup plus. Mais au final, je pense que c’était la meilleure décision. Non seulement Jody (Campbell) incarne Leah de manière incroyable, mais on découvre une facette touchante de son personnage. On voit à quel point elle est complexe, talentueuse, tout comme les autres personnages. Et cela nous permet aussi d’accueillir des personnages comme Abby, qui apporte une perspective différente en tant que femme noire. »
Boarders (6×60′) est en recherche de diffuseur en France !