Lors du Festival de la Télévision de Monte-Carlo, j'ai pu m'entretenir brièvement avec la productrice Joey Faré de la série Kaboul Kitchen (pour Scarlett Production) et avec l'acteur Benjamin Bellecour, interprètre d'Axel.

Comment abordez-vous l'écriture de la saison 3 de Kaboul Kitchen ?
 

Joey Faré : "C'est évidemment difficile d'écrire une saison 3 car on attend un renouvellement des situations, on attend que les personnages surprennent mais on attend quand même une continuité. Une continuité parce qu'on aime retrouver les personnages que l'on a aimés. La familiarité qu'on en a d'eux. Toujours une saison clivage".

L'avis des créateurs sur la serie

La productrice commence par rappeler l'implication d'un des créateurs de la série Marc Victor :

Joey Faré : "Marc Victor est à la fois conseiller journaliste car cette série est très largement inspirée de son expérience. Il va sans doute participer à l'ecriture de la saison 3. Mais, il est avant tout le garant de la véracité des situations qu'on fait vivre aux personnages en Afghanistan. C'est un peu notre garde-fou dans la culture afghane".

L'avis des créateurs sur une saison 3 :

Joey Faré : "Pour en revenir aux créateurs, ils disaient sur une saison 3 plutôt que d'essayer de monter d'un cran dans l'intensité dramaturgique, il faut au contraire plutôt se stabiliser pour franchir ensuite un autre palier. Je pense qu'ils ont pas tort car c'est ce que l'on observe quand on regarde les séries anglosaxones. On essaie quand même de faire une saison 3 avec des surprises et des personnages nouveaux qui rejoindront nos personnages récurrents".

C'est autour de Benjamin Bellecour de répondre à ma question : "Est-ce que la relation de votre personnage avec Lala vous semble une évolution logique sachant qu'il a abandonné Sophie, la fille de Jacky" ?

Benjamin Bellecour : "Je suis très content de l'écriture de cette série car il y a que moi qui sort avec des filles dans cette série ! Sérieusement, c'était intéressant d'avoir un rapport homme/femme inversé et aussi un rapport homme/femme Islam/Occident mais qui soit dans l'humour et dans la tendresse car il y a vraiment de l'amour. Je trouve aussi qu'il y a des choses très modernes sur qu'est-ce que c'est d'être un mec aujourd'hui, qu'est-ce que c'est d'être une fille aujourd'hui. Alors que le sujet est assez costaud car on est quand même en Afghanistan. Puis, Karina Testa, c'est vraiment une super partenaire et c'est très agréable de jouer avec elle comme avec tous pour le coup. En plus, c'était pas facile car elle rejoignait une équipe qui se connaissait déjà. Je trouve que la grande finesse d'écriture de la série, c'est d'arriver à ne jamais être écrasé par le thème et la situation qui sont quand même très forts. Et en même temps dans tous les rapports entre Jacky et Amanullah, il y a une psychologie très fine où on n'est pas dans la caricature du narco-trafiquant. On arrive à avoir une certaine délicatesse et élégance dans les rapports qui pour nous sont extrêmement agréables à jouer".

Jacky et Axel sont un peu des "happy loosers" toutes leurs combines tombent à l'eau et on a souvent mal pour eux. La gêne est un thème récurrent chez eux, comment abordez-vous ce sentiment ?

Benjamin Bellecour : "C'est toujours jouissif à jouer ça. Comme disait Joey, ce qui est très important dans une comédie, ce sont  les situations. La situation de la gêne, c'est à la fois extrêmement emphatique car on l'a tous vécue et en même temps, il y a le côté jouissif de quelqu'un qui est vraiment dans la merde car on se demande comment il va s'en sortir. Dans la saison 2, c'était davantage de la gêne sentimentale."