Charlotte Blum et ses équipes de chez Empreinte Digitale reviennent pour une saison 2 de Art of Television, le documentaire qui donne la parole aux réalisateurs en séries ! Cette fois-ci, l’angle adopté est différent, Charlotte Blum a interrogé des réalisateurs de cinéma qui ont fait de la série. Sur OCS, découvrez quatre portraits de grands cinéastes qui ont fait des merveilles en séries :
RÉALISATEURS | CINEMA | SERIES |
Judd Apatow | 40 ans, toujours puceau, En cloque, Mode d’emploi, Crazy Amy… |
Girls, Love, Crashing |
Barry Levinson | Rain Man, Good Morning Vietam, Diner… | Homicide : A Year in The killing Streets, OZ |
Vincenzo Natali | Cypher, Cube, Splice… | Hannibal, Westworld, American Gods … |
Michel Gondry | Eternal Sunshine, l’Ecume des jours, Tokyo… | Kidding |
Encore un très beau programme que j’ai eu tout autant plaisir à visionner que la saison 1 de Art of Television. La saison 2 apporte quelques changements par rapport à la saison 1, dans le but de créer du renouveau. Cette série documentaire est tout aussi passionnante que la première et j’ai encore appris un tas de choses sur le métier de réalisateur séries et aussi un peu sur celui de réalisateur de cinéma. Quand on compare à la saison 1, on comprend bien que l’approche est différente entre le réalisateur de séries et celui qui fait de la série et du cinéma. Pour vous parler de cette saison 2 de Art of Television, rien de mieux qu’une petite interview de Charlotte Blum, la réalisatrice, qui a accepté de répondre à mes questions.
INTERVIEW charlotte Blum, réalisatrice de Art of Television
Quel a été le plus gros challenge de cette saison 2 de Art of Television?
Charlotte Blum : « De passer de réals 100% télé à des cinéastes. Ça change tout, notamment dans la prise de contact qui est beaucoup plus compliquée et longue, ça demande de la résistance. Ensuite, on a réfléchi à comment poursuivre sur cette thématique sans que ce soit redondant ou que le public s’ennuie, il a donc fallu converser notre pâte tout en réfléchissant à de nouvelles trouvailles de mise en scène (le mur de photos, par exemple, qui n’est plus chez eux mais tourné à Paris, dans l’idée d’un musée). Par chance, toute l’équipe était partante pour cette saison 2, on s’est donc un peu retrouvés ‘en famille’, c’est très agréable ».
Ce qui t’a le plus surpris quand tu as rencontré ces réalisateurs ? Des choses que tu ne savais pas sur eux et qui t’ont étonné ?
Charlotte Blum : « Globalement, leur humilité. Que ce soit Levinson qui a un joli paquet d’Oscars et signé Rain Man ou Good Morning Vietam, ou Apatow qui est le grand patron de la comédie US, ils sont humbles, presque en retrait sur leur travail. Aussi, le fait que malgré le nombre d’années et de films (il suffit de voir l’incroyable carrière de Gondry), la passion est clairement intacte, voire renouvelée. Et avec Vincenzo Natali, une franchise très frontale, sur le drame des franchises au ciné, sur le fait qu’il est arrivé à la télé par dépit avant d’y trouver une forme de libération. Tous adorent la série, ce format si libre ».
Réalisateur ciné/series et réalisateur pur de série la différence principale est …. ?
Charlotte Blum : « En terme technique, la plus grosse différence est l’urgence. En série, on a beaucoup moins de temps, et des budgets souvent différents même si ceux de la télé augmentent. Il y a aussi l’idée du « final cut », un concept qui appartient aux producteurs en télé et peut être frustrant. Aussi, l’idée d’un travail extrêmement collectif où le réalisateur n’est ni le roi ni le patron, mais un collaborateur, comme les autres ».
Même si je sui très passionnée de séries, un bon documentaire sur l’univers des séries, ça m’intéresse toujours ! Charlotte Blum signe encore un documentaire de qualité et avec Art of Television, on apprend plein de choses passionnantes sur les réalisateurs et leurs rapports aux séries. Pour info, si vous êtes comme moi légèrement inculte en cinéma, pas d’inquiétude, le documentaire est construit de telle manière qu’un sériephile ne s’y perd pas. Bravo Charlotte Blum !