Betty, c’est la suite en série du film Skate Kitchen (2018) de Crystal Moselle. La créatrice Crystal Moselle s’associe à Lesley Arfin pour écrire cette série de 6 épisodes pour HBO et chez nous diffusée sur OCS. Les membres du casting original du film reprennent leurs rôles et elles sont toutes des skatebordeuses. Betty, c’est l’histoire d’un groupe de jeunes filles, Janae, Kurt, Camille, Honeybear et Indigo qui essayent de se frayer sa place dans le monde majoritairement masculin du skateboard à New-York.
Pourquoi le titre de la série est Betty ?
Après avoir vu le pilote, je me suis dit j’ai dû louper un truc, j’ai pas repéré la fameuse Betty. Après l’épisode 2, je n’étais pas plus avancée. Alors, Internet et le fameux Urban Dictionnary (que je vous recommande très utile pour comprendre tous les mots de slang et autres mots utilisés par les gens cool et les jeunes dans le langage courant contemporain) m’ont aidé à trouver la signification de ce titre. Une « Betty » dans le milieu du skateboard, c’est une jeune femme qui est très belle et qui traîne près des skateparks et parfois qui a une planche de skate juste pour le style mais sans forcément savoir en faire. Un terme plutôt péjoratif et les filles de la série veulent au contraire prouver qu’elle savent faire du skate comme les hommes et qu’elles ont leur place dans cet univers très masculin.
Pourquoi regarder Betty ?
Une fois que le terme de « Betty » est identifié, il est temps de passer au chose sérieuses et de rentrer dans l’univers du skateboard aux côtés de cette bande de filles.
Bande de nanas et solidarité féminine : Janae, Kurt, Honeybear et Indigo ont une amitié puissante qui les unit entre elles, proche de la sororité. Alors quand une d’elle galère, elle peut s’assurer le soutien des autres. Camille fait parfois bande à part surtout quand elle a une target mais elle fait quand même un peu partie du groupe. Betty nous raconte aussi une histoire d’amitié en plus de celle du skateboard au féminin.
Un point de vue féminin sur le milieu du skateboard : C’est pas nouveau, le skateboard est une activité plutôt masculine. Betty propose de rentrer dans ce milieu très fermé, même si il se pratique en pleine air et en groupe. Il y a des femmes qui pratiquent le skateboard mais le peu d’entre elles présentes dans les skateparks pour faire du skate ne sont pas prises au sérieuse car souvent considéré comme des « betty » étant là pour chasser le mâle sans intention de pratiquer le skate. Mais, nos filles vont prouver qu’on peut être jolie et être une pro du skate ! Elles iront même à organiser une course de skate 100% féminine dans New-York !
Une ambiance le skate : La créatrice et réalisatrice de la série, Crystal Moselle, a une façon particulière de filmer qui permet aux téléspectateur de se sentir comme embarquer dans un skatepark. On y découvre des codes, un style vestimentaire associé et une ambiance souvent très délirante car visiblement la drogue fait partie du concept.
Quand on regarde juste le pilote de Betty, à la fin, on se dit so what ?! Mais, l’ambiance de la série donne envie de lancer l’épisode 2 et là, Betty commence à davantage nous emmener dans son univers. Cette série semble authentique et très fidèle à la réalité. Chacune des actrices a une filmographie très petite qui se résume au court-métrage de Crystal Moselle That OneDay et au film Skate Kitchen. Le skateboard, c’est leur vie et c’est pourquoi, on a l’impression d’une certaine authenticité dans les échanges entre les différents protagonistes. Parfois, on se demande si la série ne frôle pas la frontière avec le documentaire. C’est peut-être un des reproches que l’on peut faire la série.
Dans l’ensemble, Betty est une série d’ambiance avec des personnages attachants. Il y a quelques d’indéfinissable mais qui est attirant dans cette série. Mais, certains sujets intéressants ne sont pas aborder en profondeur comme non résolu et sans volonté de proposer une solution. C’est le cas pour l’attitude de Donald envers les femmes et donc Janae ou Indigo et son rapport avec sa mère en décalage avec le monde du skateboard qu’elle affectionne. Betty, ce n’est pas non plus un chef d’oeuvre mais on se laisse embarquer. Petit bémol pour l’épisode 5 qui est en-dessous des autres épisodes. Allez, prenez vos skates et c’est parti pour le ride !
Betty est disponible sur OCS