Le but du jeu en festival, c’est de regarder un maximum de séries ! Si le Festival de la Fiction de La Rochelle offre une belle vitrine aux séries françaises, il y aussi de belles pépites à découvrir dans la sélection francophone et européenne. C’est l’occasion de vous donner mes premières impressions sur des séries que vous verrez un jour sur vos écrans. Voici ce que j’ai pu voir en avant-premières de séries :
SÉRIES FRANÇAISES
L’Homme de Nos Vies
(M6 – 4×52′)
Pitch : ilote de ligne, chirurgien, sur le terrain pour « Médecins sans frontières », ex trader, grand reporter… Pour chacun de ses métiers, il a su donner le change. L’art de convaincre, mais surtout l’art de plaire. C’est du génie. Il en a fait son gagne-pain. Ce don lui sert à manipuler des femmes qu’il déleste de leurs économies. Charmant et attentionné, aux yeux de chacune d’elles, il était l’homme de leur vie, avant de disparaitre. Et pour Camille, Mathilde, Oriane et Iris, victimes de ce serial lover, les conséquences sont lourdes : dépression, banqueroute… Pourtant, elles vont faire face. Elles vont se chercher, se trouver et s’allier pour le coincer. Une quête sur le fil du rasoir, où il est question d’être entendues par la justice mais aussi de grandir spirituellement. Elles devront dépasser leurs préjugés, faire voler en éclat leurs certitudes. Elles vont se trahir, se tromper au point de mettre en péril leur propre vie encore manipulées par ce dangereux prédateur, maintenant acculé.
On adore détester le personnage de Jonathan Zaccaï qu’il joue à la perfection ! Plus on avance plus on est accro à la série quitte à demander deux épisodes supplémentaires. Il y a une sorte de fascination sur cet art du mensonge compulsif du personnage de Jonathan Zaccaï qui va toujours plus loin.
Avis : 😃
Cuisine Interne
(13ème Rue – 6×45′)
Pitch : Adriana est une jeune cheffe franco-sénégalaise inspirée et ambitieuse qui rêve d’étoiles au Michelin. Jusqu’au jour où elle se retrouve associée malgré elle à Jeff et Angèle Rubens, un frère et une soeur qui organisent des parties de poker clandestines. Ayant fait main basse sur son restaurant, ils exploitent sans scrupule le potentiel du lieu et le talent d’Adriana. Le restaurant devient alors l’épicentre de leur business et de leur empire naissant. Témoin puis complice involontaire des activités criminelles de ses nouveaux « associés », Adriana lutte par tous les moyens pour reprendre le contrôle de sa vie et de son restaurant, le Ballast.
L’originalité de la série est son arène au sein d’une cuisine d’un grand restaurant. Cela donne du piquant au thriller. Annabelle Langronne est excellente dans le rôle de la chef Adriana ! On imagine déjà une brillante carrière pour cette actrice qui parvient à porter sur ses épaules une série avec brio.
Avis :
Lycée Toulouse-Lautrec
(TF1 – 6×52′)
Pitch : Victoire, 17 ans, se retrouve contrainte d’intégrer le lycée Toulouse Lautrec, un établissement pour élèves en situation de handicap. Au sein de cet endroit hors-norme, bien que réfractaire au départ, elle va peu à peu dépasser ses préjugés. Elle va y découvrir l’amitié, l’amour, la solidarité. Le courage et la force de tous ses camarades, mais aussi la dévotion et l’altruisme des parents et du corps enseignant. Tous ces héros du quotidien vont la bouleverser et la changer à jamais.
C’est un programme très similaire aux Bracelets Rouges même si c’est une histoire vraiment inspirée de Fanny Riedberger (créatrice / autrice / réalisatrice / productrice). Malgré des similitudes, on s’y sent bien au lycée Toulouse-Lautrec. La série n’hésite pas à jouer la comédie et ne pas faire dans le mélo. La révélation de cette série c’est Ness Merad qui balancent des répliques incroyables avec son personnage de Marie-Antoinette.
Avis :
Promethée
(TF1 – 6×52′)
Pitch : Renversée par une voiture et pourtant sans séquelle, une jeune adolescente de 17 ans ne se souvient de rien. Ni qui elle est, ni d’où elle vient. Tout ce qu’elle possède, c’est un prénom étrange : Prométhée. Recueillie par ceux qui l’ont renversée, elle commence à avoir des visions violentes qui la connectent à une scène de crime dont le meurtrier est toujours en fuite. A-t-elle été témoin ? Est-elle impliquée dans ce meurtre ? Prométhée, comme tous les autres, voudrait savoir qui elle est. Surtout lorsqu’elle se découvre des capacités physiques étonnantes…
Une proposition fantastique intrigante qui suscite la curiosité. Même si on décèle un potentiel au visionnage des deux premiers épisodes, il faudrait en savoir un plus pour être totalement accro à ce mystère autour de la jeune Promethée.
Avis :
Vortex
(France 2 – 6×52′)
Pitch : 2025. Il y a 27 ans, Ludovic, capitaine de police à Brest, a perdu sa femme Mélanie dans un accident. En revisitant une scène de crime reconstituée en réalité virtuelle, l’inimaginable arrive : une faille spatiotemporelle s’ouvre leur permettant de communiquer, Mélanie en 1998 et Ludo en 2025 ! Mélanie est censée mourir dans 11 jours… Mais si Ludo arrive à la sauver, que deviendront sa femme Parvana et leur fils Sam ?
Une belle série fantastique pour le service public qui nous interroge sur cette question du retour en arrière et de ces conséquences. Il y a une mythologie fantastique qui est créée autour du Vortex et qui prend tout son sens. Le téléspectateur est lui-même happé par ce Vortex qui lui donne envie d’en savoir plus et comment Ludo va résoudre son terrible dilemme…
Avis :
Darknet-Sur-Mer
(Prime Video – 6×26′)
Pitch : A Ponet-sur-Mer, tranquille petit port de pêche de l’île d’Oléron, pas besoin d’être du coin pour savoir qu’il ne se passe pas grand-chose, à part peut être la Fête de l’Huître. Un quotidien bien trop calme pour Ben et Florian, deux jeunes gamers, streameurs et hackers, qui partagent leur temps entre un job ingrat d’hommes de ménages à la cure thermale locale et une double vie bien plus passionnante sur les réseaux et sur le Darknet. A 500km de là, en région parisienne, Alkan, un gangster albanais bling bling et affable, est missionné par son boss pour éliminer un chef de clan rival. Mais Alkan, qui a bien caché son jeu pendant des années, est en réalité incapable de passer à l’acte. Un blocage insurmontable qui fait de lui la risée de son gang. Après avoir essuyé le refus de son meilleur ami Veran, un véritable tueur de sang froid, il va faire secrètement appel à un service de tueurs à gage sur le Darknet, sans se douter de qui se cache derrière le mystérieux site Vrasesin…
Quand on lit le pitch, on ne s’attend à rien de spécial et pourtant, cette série va vous étonner comme ce fut le cas pour ma part. C’est extrêmement drôle malgré quelques clichés sur la mafia albanaise, cette série va à fond dans la comédie mais en évitant les lourdeurs de certaines comédies françaises dites « populaires ». Le personnage de Joséphine Draï est le meilleur, celui de cette gendarme qui attend son grand moment à Ponet-Sur-Mer.
Avis :
La Fille au Coeur de Cochon
(France TV Slash – 8×26′)
Pitch : Nina, une ado cardiaque et fille de patron d’hypermarché, voit son regard sur le monde bouleversé lorsqu’elle apprend qu’elle vit depuis toujours grâce à une valve de cochon greffée au coeur. Hugo, fils d’éleveurs de cochons industriels, est amoureux de Nina. Alors quand celle-ci décide de sauver la vie de Fleur, truie destinée à l’abattage, Hugo n’hésite pas et embarque avec elle dans un road-trip déjanté, les autorités aux trousses, pour sauver la vie de ce cochon innocent.
Sachez que ça se fait de greffer une valve de cochon à des êtres humains car c’est l’animal le plus proche de l’humain en terme d’anatomie interne. Alors pourquoi pas aborder le sujet de façon décalée en abordant la cause animale. C’est original mais ce road-trip avec un cochon manque un peu de piquant ce qui limite les possibilités d’évasion.
Avis :
Septième Ciel
(OCS – 10×26′)
Pitch : Quand la fille de Jacques le place en résidence pour personnes âgées, il pense qu’on l’envoie à l’abattoir. Il est loin de se douter qu’il va y rencontrer Rose, la désirer et être désiré comme jamais. Cette véritable passion physique bouleverse leur entourage, questionne la libido de chacun et provoque le chaos au sein de la résidence. Malgré les réticences et les interdictions qu’on leur oppose, Jacques et Rose parviendront-ils à s’aimer ?
Une série qui parle d’une tranche d’âges dont on parle peu ou un peu plus depuis l’avènement de Grace & Frankie. Pourtant, nous sommes tous amenés à vieillir… Et pourquoi pas aborder le sujet à travers une histoire d’amour celle Rose et Jacques. C’est émouvant, c’est drôle et plein d’esprit. Septième Ciel est une ode à la vieillesse heureuse.
Avis :
Esprit d’Hiver
(Arte – 3×52′)
Pitch : Nathalie, romancière, vit dans un chalet de montagne avec son mari et sa fille adolescente Alice. Pendant que les deux femmes s’occupent des préparatifs de Noël, le mari de Nathalie part à l’aéroport chercher ses parents. Une violente tempête de neige éclate et elles se retrouvent seules, sans nouvelles. Se met alors en place un huis-clos tendu en 3 épisodes au fil duquel le comportement de l’adolescente apparaît de plus en plus étrange et incohérent…
C’est très conceptuel. C’est un huis clos très particulier et au bout de trois épisodes je ne suis pas certaine d’avoir tout saisi. Alors au départ, c’est assez intriguant mais au fur à mesure qu’on avance l’intrigue peut soit se transformer en fascination ou soit incuriosité. Malheureusement, d’un concept intéressant l’intérêt s’est estompé assez rapidement pour ma part… Audrey Fleurot est d’ailleurs étrange dans ce rôle, on se demande si elle croit en son personnage ?
Avis : 🙁
SÉRIES FRANCOPHONES
Le Futur est à Nous
(Côte d’Ivoire – 60×26′)
Pitch : Notre histoire commence quand Aby, une jeune Sénégalaise, atterrit à Abidjan afin de découvrir la Côte d’Ivoire, avec son mari ivoirien Henri et leur fils de 15 ans Milel. Quelques heures après leur arrivée, Henri est retrouvé mort noyé. Suicide, assassinat ? Aby décide de rester à Abidjan pour découvrir la vérité, notamment en s’introduisant sous une fausse identité dans la famille de feu son mari…
Ce n’est pas une histoire révolutionnaire, ça reste une intrigue de feuilleton quotidien, mais si on replace dans le contexte du pays pour une série africaine (j’en ai vu quelques unes), c’est pas trop mal. Même s’il y a clairement un problème de jeu d’acteurs, on imagine tout de même le côté addictif du feuilleton. Le jeune acteur qui joue le personnage d’Azziz est la star de cette série.
AVIS : 😐
Piégés
(Québec – 6×43′)
Pitch : ils sont cinq (trois femmes, deux hommes) d’âges et d’horizons différents, qui ne se connaissent pas et croient n’avoir rien en commun. Ils se réveillent chacun dans des cellules, les souricières, conçues sur mesure pour exploiter leurs peurs et phobies individuelles, sans se souvenir comment ils sont arrivés là et encore moins pourquoi. Rapidement ils réalisent qu’ils sont épiés, écoutés, qu’ils sont les pions dans un jeu destiné à les briser psychologiquement. Que leur geôlier, a déjà anticipé leurs actions et leurs réactions, qu’il a prévu chacun de leurs gestes, chacune de leurs intentions. Même leurs échanges et leurs interactions semblent avoir été planifiés. Chaque jour qui passe voit leur ravisseur leur imposer de nouvelles pressions psychologiques et physiques, les pousser un peu plus près de leurs limites, les fragiliser dans ce qu’ils sont, les forcer à confronter leurs propres démons.
C’est anxiogène au possible. Le réalisateur Yannick a imaginé cette série lors du confinement au Québec et on sent clairement l’impact de la pandémie dans son scénario. C’est peut-être un peu trop lourd comme angoisse pour rendre la série totalement addictive. Même si le concept d’inciter les captifs à trouver leurs liens est intéressant car on imagine le besoin de travailler en équipe pour mettre fin aux tortures du chat…
AVIS : 😐
Pour Toi Flora
(Québec – 6×44′)
Pitch : L’histoire d’un frère et d’une soeur d’origine algonquine, qui, dans les années 60 ont passé leur jeunesse dans un pensionnat indien et tentent aujourd’hui de faire la paix avec ce douloureux passé. Du moment crève-coeur où ils sont arrachés à leurs parents par les Oblats jusqu’aux évènements qui les réunis quarante-cinq ans plus tard, cette minisérie dramatique retrace les époques de leur vie afin de raconter la scission d’une famille autochtone du Québec et la façon dont elle réussit à s’en remettre.
Cette série m’a fait pensé aux séries australiennes autour de la communauté indigènes. Il était tant qu’une série québécoise s’empare de ce sujet et raconte une triste réalité. C’est une histoire forte qui devait être mise en lumière. Le tout est fait avec l’émotion nécessaire pour toucher en plein coeur.
Avis :
SÉRIES EUROPÉENNES
Limbo
(Suède – 6×45′)
Pitch : Ebba, Gloria et My vivent à Östermalm, un quartier de Stockholm, où la vie tourne autour de la famille,de la carrière et de l’amitié. Le point commun de ces trois amies : leurs fils, qui sont tous dans la même école et ont toujours joué dans la même équipe de football. Ils entretiennent une relation très étroite
et ont toujours pu compter l’un sur l’autre. Un soir, elles apprennent qu’ils sont impliqués dans un grave accident de voiture. Durant un été rongé par l’incertitude et l’angoisse, cet événement met leur amitié à rude épreuve. La vie ne sera plus jamais la même.
Il suffit d’un épisode pour comprendre toute la tension dramatique de cette série. Comme les personnages on est dans l’attente et aussi dans l’angoisse de savoir les conséquences de cet accident. Dès la fin de l’épisode, on devine le séisme que cet événement va provoquer dans la vie de ces familles et amis jusqu’à présent…
Avis : 😃
Picnic
(Ukraine – 8×52′)
Pitch : Oleg semble tout avoir. Une belle femme, Vera, un bon travail d’avocat, un groupe d’amis soudé de longue date. Pourtant, lors de son pique-nique d’anniversaire, cette façade se fissure. Personne ne sait qu’il a perdu son emploi. La fête se termine en désastre, lorsqu’il se déchaîne sur le fils adolescent de son meilleur ami. Les graines de la jalousie, de la méfiance et de l’infidélité ont été semées il y a des années. Alors que tout explose, les amis seront-ils capables de réparer les liens brisés ?
Cette série ukrainienne est assez incroyable car au départ on se demande pourquoi on va à ce pique-nique étrange où les personnages n’ont pas l’air si chaleureux. Puis, il y a l’incident, celui qui chamboule tout l’équilibre du moment et qui pose tellement de question. C’est violent mais tellement puissant ! Alors, c’est la boîte de pandore aux secrets qui s’ouvrent ce qui laisse présager une suite prometteuse.
Avis :
Suburbia
(Suède – 8×30′)
Pitch : Anders se sent comme un homme piégé dans sa parfaite vie de banlieusard : des dîners en couple avec des discussions interminables sur des rénovations inutiles de maison, des parties de padel, un temps d’activité optimisé au maximum et un calendrier familial partagé. Les rêves d’Anders se sont envolés depuis longtemps. Il s’épuise à essayer de s’intégrer dans une existence qu’il déteste. La mascarade de l’âge adulte et de la classe moyenne parfaite aurait pu continuer longtemps. Mais Anders apprend que sa fille est ostracisée à l’école. En réaction, il commence à harceler ses voisins.
Derrière cet homme qui décide d’envoyer tout valdinguer, il y a la souffrance d’un homme qui se fait malmener au travail et ne parvient pas à défendre sa fille victime de harcèlement scolaire. Le parallèle Père/Fille est redoutable et met en lumière toute l’émotion que peut procurer cette série qui a tout de même de forts élans de comédie.
Avis :
Witness No.3
(Royaume-Uni – 4×52′)
Pitch : Jodie, mère célibataire, tient un salon de coiffure. Un jour, au travail, elle jette un coup d’oeil par la fenêtre et aperçoit un tueur et sa victime quelques instants avant le meurtre. Un regard qui dure une fraction de seconde mais qui va dangereusement chambouler sa vie. Elle est la dernière personne à avoir vu la victime vivante. Après avoir répondu à l’appel à témoin de la police, elle est dès lors victime de lourdes intimidations par le gang prêt à tout pour protéger leur chef, présumé coupable.
C’est du pur thriller à l’anglaise ! Même s’il faut dire que ça va un peu loin dans le twist pervers mais pourquoi pas. On se sent oppresser en permanence. Nina Toussaint-White signe une superbe performance dans le rôle de Jodie.
Avis :
Life and Death In The Warehouse
(Royaume-Uni – 88′)
Pitch : Cachées derrière un discret pare-feu paranoïaque, les centres de distribution sont les ateliers victorien d’aujourd’hui. Les «associés» travaillent dans un régime totalitaire, où le «temps d’inactivité» est mesuré, et où un «taux de rentabilité» est imposé par les surveillants, menant parfois à des sanctions disciplinaires et à la «mise à l’écart». Les salariés qui tombent en dessous d’un taux d’activité minimum sont soumis à la vidéosurveillance et à des «plans d’amélioration de soi». Alys, une jeune ouvrière galloise, est enceinte. Son amie Megan rejoint l’entrepôt en tant que responsable. On lui demande de faire remonter le taux de rentabilité d’Alys. Mais jusqu’où est-elle prête à mettre la grossesse d’Alys en danger ?
On savait que les entrepôts du e-commerce n’offrait des conditions de travail idylliques mais là cet unitaire pousse le curseur loin sur une réalité pas si éloignée de la nôtre. Cette fiction est un véritable coup de poing et le sourire de Megan en dit long sur l’horreur de la situation… Mais, c’est plus facile de faire sensation en 88 minutes que sur plusieurs épisodes d’une série et peut-être que cette fiction aurait pu durer en épisodes ?
Avis :
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