J’ai toujours voté Underwood mais cette année, j’ai douté de mon vote. Cette Saison 5 est loin d’être ma préférée voire la moins bonne de l’histoire de la série à mon avis. J’ai plus eu l’impression d’avoir un cours de politique américaine intensif plutôt qu’une série qui traite des magouilles du pouvoir. Frank Underwood n’a-t-il pas respecté son programme cette saison ? Il semblerait que ce soit le cas…
House of Cards : quand le maître quitte le château de cartes…
On sent que Beau Williamson, showrunner de la série de la saison 1 à 4, a quitté le navire. La qualité de la série est descendue d’un cran même si les acteurs sont toujours au top. Les intrigues proposées ne le sont pas. Déjà pour rentrer dans la saison 5, ce n’est pas évident. Moi-même, j’ai dû mis prendre à deux reprises. D’abord, je me suis enfilée les 3 premiers épisodes et n’arrivant pas à rentrer dedans, j’ai fait un crochet plus ou moins heureux par la saison 5 d’Orange is The New Black avant de me replonger pour de bon dans la saison 5 de House of Cards.
Les Underwood nous avaient habitué à du haut niveau de manipulation mais là, ils faiblissent et se font presque avoir comme des amateurs. Puis, les intrigues deviennent trop politico-complexes à tel point que si vous ratez un mot, vous êtes perdu sur toute la logique politique. Je ne lâchais pas mes sous-titres anglais d’un iota de peur de louper le mot-clef qui ne permettrait de comprendre la suite. Même malgré une attention au plus haut niveau, les nœuds au cerveau se font sentir et il en devenait difficile de suivre le fil. Je me suis emmêlé les pinceaux dans les méandres de la Constitution américaine.
Des personnages trop sages ?
Les personnages évoluent peu ou pas. Claire est toujours empêtrée dans cette relation lassante avec Tom Yates, l’écrivain, dont elle saura se dépêtrer mais ce fut long et prévisible. Frank expérimente l’amourette homosexuel sans réellement poursuivre et en plus, c’est amené comme un cheveux sur la soupe. En fait, il avait été suggérer que Frank avait déjà fréquenté des hommes dans les saisons précédentes. Mais, tout un coup, on lui met un sorte de fan dans les pattes et il se passe quelque chose entre eux. Mais, ce fut bref le temps d’un épisode car après le jeune homme est remercié comme un vieille chaussette pourrie. Un retournement de situation qui laisse penser que les scénaristes ont voulu jouer dans le sulfureux au lieu du subtile auquel nous avez habitués Beau Williamson. Quant à Doug, il est toujours le fidèle toutou près à tout pour son maître Underwood peu importe les humiliations qu’il subit. Doug n’a toujours pas développer cette envie de se rebeller. Vous remarquerez aussi son rétablissement éclair et sans séquelles en une saison. Leanne est toujours sympathique mais pas assez dans le cercle pour avoir l’approbation totale du téléspectateur.
Bref, j’ai trouvé cette saison 5 compliquée pour pas grand chose. En effet, le destin de Claire était déjà tout tracé et c’était le seul moyen de poursuivre la conquête de pouvoir parce que Frank était déjà en haut de l’échelle et le voir redescendre n’avait que très peu d’intérêt mais le voir sous les ordres de sa femme est bien plus jouissif. D’autant plus que la dernière scène laisse sous-entendre que monsieur n’est pas la priorité de la Présidente fraîchement élue préférant l’appel du peuple à ceux de son mari… Ce destin de Claire Underwood, on le devinait et l’imaginait très bien donc il était prévisible sauf que son acheminement a été laborieux en cette saison. Clairement, il y a une perte de niveau dans la qualité du scénario qui ne puise pas assez dans le potentiel des personnages en place à défaut d’en amener de nouveaux. Espérons que Claire relèvera le niveau en saison 6 ?
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