Rencontre avec Kahina Carina, une des héroînes de la série JUSQU’ICI TOUT VA BIEN ! La comédienne joue le rôle de Souhila, mère deux enfants, aux côtés de Nawell Madani et Carima Amarouche qui incarnent ses soeurs, toutes trois prêtes à tout pour sauver leur frère qui s’est mis dans une galère. Lors d’un échange zoom, Kahina Carina m’a livré les secrets de son personnage, ses liens familiaux et aussi son travail avec la showrunneuse Nawell Madani.

Qui est Souhila ? Vous sentez-vous proche d’elle ?

Kahina Carina : « Souhila est une mère célibataire qui éduque seule ses deux filles, Lina l’ainée est en pleine crise d’adolescence et la plus jeune Imen est invalide. Souhila est douce, discrète, spirituelle et maladroite dans sa façon d’éduquer ses filles. Dépassée par ses peurs et essayant de bien faire, elle finira par passer à coté de sa relation avec Lina. Je partage avec mon personnage des valeurs communes mais que nous incarnons différemment. Comme elle je recherche en permanence l’harmonie et j’évite le conflit, et surtout comme elle je serais prête à tout protéger ma famille. »

La relation entre la mère et la fille apparaît tumultueuse. Comment voyez-vous cette relation ? Comment avez-vous travailler avec Paola Locatelli ?

Kahina Carina : « Paola est une actrice tellement instinctive, naturelle, et très généreuse. Le lien s’est immédiatement crée entre nous, il n’y avait pas besoin de fabriquer une complicité ou une connexion. C’est une jeune femme et une actrice fabuleuse. En ce qui concerne la relation de nos personnages, j’avais peur de ne pas réussir à avoir une autorité qui soit proche de celle d’une mère. J’imagine que ça doit être très dur d’être dans la confrontation avec son enfant : toutes les mères ont envie d’avoir une relation exceptionnelle avec leurs enfants, d’être proches, d’avoir une belle complicité. Et en même temps, il faut trouver le juste équilibre dans son autorité tout en préservant la complicité avec son enfant. Nawell m’a beaucoup aidé sur le plateau, elle m’a aidé à trouver cette crédibilité en tant que mère, et bien plus encore tout au long du tournage. »

Nawell Madani en showrunneuse de série, elle gère ?

Kahina Carina : « Nawell est très inspirante, c’est une femme déterminée et très créative. Elle sait exactement ce qu’elle veut. Elle improvise et change le texte juste avant de tourner, c’est clairement déroutant et flippant sur le moment, mais aussi extrêmement formateur. C’est finalement la meilleure façon d’être focus et se déconnecter du mental mais aussi de gagner en naturel. Ça a déconstruit ma façon de travailler, mon côté un peu scolaire. Ça à été très intéressant de la voir créer cet univers. Elle était présente dans la direction artistique, la réalisation, à l’écriture, à la production, le jeu etc…Elle est très vive, elle captait tout de suite quand un truc n’allait pas et elle se démenait pour obtenir le meilleur résultat possible. Sa capacité à mêler l’humour dans des scènes hyper dramatiques m’a impressionnée, c’est rare de trouver le bon dosage je trouve. Moi personnellement, je n’ai pas beaucoup vu ça en France. Tu te marres sincèrement et trois secondes après tu es vraiment touchée. Il faut une maîtrise hallucinante pour réussir à faire ça. »

Qu’est-ce que vous aimeriez que le public retienne après avoir vu la saison 1 de JUSQU’ICI TOUT VA BIEN ?

Kahina Carina : « Depuis la sortie, je reçois énormément de messages, j’imagine qu’on en reçoit tous beaucoup, notamment sur Instagram. Par exemple j’ai reçu des messages de personnes qui me disent avoir changé de regard sur les choses,  ‘j’ai fini par oublier le voile et ça m’a montré à quel point les femmes voilées sont des femmes comme tout le monde, et je me suis reconnue en ton personnage’. Je trouve ça magnifique. Aussi le fait d’avoir mis des femmes au cœur du récit, avec des actrices à l’affiche qui sont peu ou pas très identifiées, c’est une avancée. Ce sont des personnages forts et libres. La liberté de Souhila, est bien présente, notamment dans sa foi qu’elle a choisie et qu’elle incarne avec amour et sincérité , dans sa discrétion, dans sa volonté de bien faire. C’est juste une femme normale. Et c’est ce que le public relève.. »

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