Tête à tête au Monte-Carlo Bay de Monaco avec Jonathan LaPaglia pour parler de la série australienne Love Child où il joue un médecin en 1969 et l’acteur revient sur son rôle d’Hector dans la mini-série originale The Slap.
Love Child
Que diriez-vous à votre public français pour les convaincre de regarder Love Child ?
Jonathan LaPaglia : « La série s’appuie sur des événements réels qui ont eu lieu en Australie dans les années 60 et jusque dans les années 70. Cela raconte l’histoire d’un hôpital de ville qui prend en charge des jeunes filles non mariés envoyées par les parents dans ces institutions afin qu’ils aident à mettre au monde un bébé et les forcent à abandonner le bébé pour qu’il soit adopté. Elles sont forcées, intimidées, trompées, culpabilisées et on leur dit qu’elles n’ont pas le choix. Deux cent cinquante mille femmes étaient concernées sur plusieurs décennies, c’est beaucoup. Cela affecte non seulement elles mais également la famille qu’elles auront après cet événement. Beaucoup de femmes ont subi ce fardeau psychologique pendant toutes ces années ressentant de la honte et de la culpabilité et ne sachant pas à qui en parler. Notre série a mis en lumière ce problème. Je n’étais pas au courant moi-même quand j’ai lu le script. Et je suis quasi certain que l’Australie n’est pas le seul pays où c’est arrivé, je suis certain qu’à cette époque, c’est arrivé partout dans le monde. Pour préserver la dignité de ces jeunes filles, c’était la meilleure solution et ils pensaient que c’était la meilleure solution à l’époque. Mais, quand on revient en arrière, on sait que c’est un mauvais choix. Même si c’est une histoire australienne, je pense que celle-ci peut être s’adapter n’importe où. La série a une sensibilité moderne abordant de réels problèmes : l’adoption, la fertilité, l’avortement et autres sujets dans le genre qui affectent la société moderne actuelle. Mais, en même temps, et je félicite les scénaristes, le sujet est assez sombre et ce n’est pas si simple à regarder. Les scénaristes ont trouvé le moyen d’exploiter le côté glamour de cette époque pour rendre la série divertissante tout en ne dépréciant pas son sujet. Ils l’ont rendu plus accessible et ça fonctionne car nous avons une audience importante, qui adore la série et la regarde et qui est au courant de ce sujet maintenant. Si on était resté dans un univers trop sombre, l’audience n’aurait peut-être pas été aussi importante ».
Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce rôle ?
Jonathan LaPlagia : « Quand j’ai signé le contrat, le rôle a été un peu changé avant de commencer le tournage. Ils l’ont rendu moins prétentieux. Mon personnage est un petit rôle dans cette grande histoire et c’est l’ensemble de l’histoire qui m’a attiré plus que seulement ce personnage. Je n’ai jamais joué un médecin auparavant donc je voulais jouer un médecin. C’est véritablement l’histoire qui m’a séduit et en plus, c’est une partie importante de l’histoire australienne. En tant qu’acteur, c’est plaisant de faire partie d’une série appréciée du public. C’est génial si c’est une série qui divertit les gens et en même temps informe les gens. J’ai l’impression alors que je fais partie de quelque chose d’important ».
Trouvez-vous qu’il y a une tendance à revenir dans le passé en télévision ?
Jonathan LaPaglia : « Mad Men était une des premières et ils regardent le succès et tentent de le reproduire. La série s’appuie sur des faits réels qui sont arrivés à cette période. Mais, en effet, la fin des années 60 et les années 70 sont esthétiquement des superbes années à regarder en télévision. Mais, il y a aussi tellement de changements lors de cette période en terme de libertés : liberté sexuelle, liberté d’expression et aussi du côté du design, ils étaient dingues à l’époque. Donc, c’est une période fun à voir ».
Vous êtes-vous documenté sur cette période ?
Jonathan LaPaglia : « Le premier épisode se déroule en 1969 donc j’ai beaucoup lu sur cette période et j’ai regardé de nombreux films sur cette période. J’ai essayé de faire des recherches sur la médecine à cette époque. L’obstétrique est une spécialité très ancienne et beaucoup de choses ont changé ».
Les séries australiennes sont de plus en plus remarquables : pensez-vous que c’est une nouvelle ère pour les séries australiennes ?
Jonathan LaPaglia : « C’est une nouvelle ère pour l’ensemble de la télévision et cela vient de nombreux pays. Ce medium vit un âge d’or. Ma théorie, il y avait un marché indépendant du cinéma et toutes ses productions indépendantes ont disparu. La TV remplit cette niche et des talents incroyables travaillent dans ce milieu. Cela vient de nombreux pays. Une des choses géniales sur les séries australiennes, elles sont souvent inspirées d’événement réels. Ils semblent se spécialiser sur cet aspect ».
Vous avez fait de nombreux rôles de guest-star dans des séries américaines : quels sont vos meilleurs souvenirs ?
Jonathan LaPaglia : « Jouer dans Cold Case était assez fun. La série 7 jours pour agir (7 days) où j’avais le rôle principal (Frank Parker) même si c’était intense à jouer, c’était très fun ».
The Slap
Dans The Slap, deviez-vous jouer le rôle d’Hector dès le départ ?
Jonathan LaPaglia : « Ils m’ont donné le script et dans un email, ils m’ont demandé de regarder le rôle d’Harry. Quand j’ai lu le script, j’étais intéressé par le personnage d’Harry. Mais, je convienais plus au personnage d’Hector. Le personnage d’Harry est un personnage haut en couleurs et donc, j’aurai été intéressé pour le jouer. Puis, j’ai reçu un email me disant qu’ils avaient fait une erreur et voulait que je regarde le rôle d’Hector. Je n’ai pas eu la chance d’auditionner pour Harry même si j’aurais apprécié ».
Vous avez vu le pilote de The Slap et vous avez trouvé la version américaine « différente » : que pensez-vous de Peter Sarsgaad dans le rôle d’Hector ?
Jonathan LaPaglia : « J’étais flatté d’une certaine manière car c’est un excellent acteur. J’étais content car s’ils avaient engagé quelqu’un de moins bien, j’aurais été surpris. Donc, j’étais ravi qu’il décroche le rôle, c’est un bon acteur ».
Love Child n’a pas pour le moment de diffuseur français.
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