Les premières projections et la première masterclass : retour sur le jour 2 du festival Séries Mania !

Rebellion

Commande de la chaîne publique RTÉ sur l’insurrection de Pâques de 1916 décisive dans l’Indépendance de l’Irlande. Rebellion aborde le sujet à travers le destin de trois femmes attachantes. Un drame historique sympathique mais pas au point d’être totalement entrainer dans la cause.

Thirteen

Une très belle surprise ! 13 ans après Ivy Moxam s’échappe des griffes de son ravisseur avec cette peur qu’il revienne la chercher. L’enquête pour le retrouver est passionnante avec un cliffhanger surprenant en fin de pilote. Puis, Ivy est un personnage touchant redécouvrant un monde qui a évolué sans elle.

Norskov

Un policier de retour dans sa ville natale Norskov pour se régler les problèmes de drogue. Bien sûr, il est impliqué personnellement sans le vouloir dans une affaire de drogue très lente voire soporifique. Le scénario du pilote est très prévisible du moins la scène finale est trop évidente.

Rencontre avec David Chase

Showrunner émérite connu et reconnu pour son oeuvre Les Sopranos, David Chase s’est prêté à l’exercice de la masterclass ce qu’il fait rarement. Homme discret, David Chase ne s’étend pas trop dans ses réponses mais toujours une note d’humour. En fait, c’est un homme qui veut juste faire ce qu’il veut. Ainsi, il avoue que pour les Sopranos, il n’a jamais cédé à la critique et changé son fil conducteur pour plaire. A tel point que s’il y avait eu que les 13 épisodes de la saison 1, il s’en serait contenté du moins il n’a pas hésité à avouer sa pensée à ces acteurs principaux James Gondolfini et Edie Falco. En plus, il a bien failli ne pas faire les Sopranos car il était en pour-parler avec Chris Carter (X-Files) pour la série Millemium sur la chaîne FOX, puis HBO s’est réveillé à avant.

Avec les Sopranos, David avait 3 objectifs en tête :

• être réaliste au plus proche des vrais gens,
• changer la cadence de la télévision plus de lenteur,
• imposer le silence

Comme il le dit, c’était un moyen de faire un « doigt d’honneur à l’industrie télévisuelle » car David Chase est un homme franc qui ne s’embête pas des règles sauf concernant la violence envers les animaux et les enfants qu’il se refuse à montrer dans ses oeuvres.

Question écriture : David Chase écrit chaque premier épisode de saison et retouche tous les scripts de ses scénaristes même ceux des grands noms comme Terence Winter (Boardwalk Empire, Vinyl) et Matthew Weiner (Mad Men). Selon lui, Terence Winter ayant grandi à Brooklyn était plus dans le ton des Sopranos, Matthew Weiner venait de plus loin mais il a vite capté le ton de la série. Il apprécie que ces anciens scénaristes le cite comme ayant appris beaucoup à ses côtés.

Rencontre avec Harlan Coben pour The Five

 C’est la première fois qu’Harlan Coben écrit une série et non un roman. En fait, écrire est peut-être exagéré il a imaginé la série The Five et Danny Brocklehurst, un des scénaristes de la série a mis en forme son idée. Les deux hommes ont échangé avec le public sur leur travail collaboratif. Voici l’essentiel de cet échange pour savourer The Five…

C’est votre première série non adaptée d’un de vos romans : qu’est-ce qui vous a poussé à faire cette expérience à ne pas passer par l’écriture du roman ?

Harlan Coben : « Une femme du nom de Nicola Shindler de Red Production m’a contacté. Elle a produit des séries comme Happy Valley, Queers as Folk, Last Tango in Hallifax. Elle m’a contacté pour adapter un de mes romans et j’avais cette idée pour The Five. Il y a quatre personnages principaux quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant. Je voyais ces couleurs éclatantes, je voyais différemment de mes romans. Je voulais essayer c’est comme si vous peignez toujours avec de la peinture à l’huile et que vous vouliez peindre avec de l’aquarelle. Au lieu d’écrire le roman et le sauter pour aller directement à la série ».

Comment avez-vous travailler avec le réalisateur ?

Harlan Coben : « On avait une vision précise de la série et on ne voulait pas être britannique. On ne voulait pas qu’il pleuve tout le temps, on ne voulait pas de trench-coats. Si vous regardez la première scène, vous voyez la brillance du sweet rouge et le vert de l’herbe, les couleurs sont très électriques. On voulait qu’il y ait un effet cinématographique, on voulait que ça ressemble à quelque chose de différent. On a imaginé ce projet comme un film de 10 épisodes. Vous avez un début, un milieu et une fin […] Vous voyez Jesse disparaître et vous saurez à la fin exactement ce qui lui ait arrivé ».

Est-ce que The Five contient une seule saison ? Peut-on envisager une saison 2 ?

Danny Brocklehurst : « C’est une seule saison car l’histoire se termine et on veut être honnête avec le public. Raconter une histoire sur 10 épisodes et qui arrive à une conclusion. Mais, si c’est un succès au Royaume-Uni, en France et ailleurs, nous espérons faire une autre collaboration avec Harlan afin de faire une autre série de 10 épisodes ».

Harlan Coben : « ça sera tout nouveau et avec de nouveaux personnages ».

Pru travaille à l’hopital Windsor Lockwood, nom bien connu dans vos romans : est-ce important pour vous de faire des petits clins d’oeil dans la série ?

Harlan Coben : « Bien trouvé avec Windsor Lockwood. Pour ceux qui lisent mes romans, ils comprendront ce petit clin d’oeil. Je ne sais pas s’il y en aura d’autres mais il y a quelques allusions à mes romans dans les autres épisodes ».

Est-ce que le succès d’une chance de trop avec Alexandra Lamy en France, vous a poussé à écrire davantage de séries ?

Harlan Coben : « Ce téléfilm a en effet suscité mon intérêt et m’a rendu plus ouvert sur la collaboration car j’écris juste des romans où je suis le boss. C’est dur d’apprendre à collaborer mais une fois fait ».

Comment expliquez-vous que vos adaptations ou projets se sont uniquement en Europe ?

Harlan Coben : « Je vais là où on me comprend le mieux. J’ai beaucoup plus de liberté ici. Si vous m’aimez pas cette série, les seuls responsables c’est nous ».

Julia Roberts est intéressé par les droits de son dernier roman Tu Me Manques (« Fool Me Once ») : qu’en est-il du  projet ?

Harlan Coben : « Julia Roberts va le produire. Quel est le contrôle que j’ai dessus, on est encore entrain d’en discuter. J’ai parlé à Julia au téléphone et elle comprend le personnage. Je crois qu’elle veut que je sois impliqué mais ça dépend du temps que je peux y consacrer ».

Pouvez-vous écrire le livre adapté de la série pour les gens qui adorent lire ?

Harlan Coben : « Non, ça ne serait pas juste ».

Sachez qu’Harlan Coben veut vous éblouir en faisant de chaque épisode de The Five une surprise. Par exemple, il ne choisit pas une cave pour cacher les victimes mais un studio.