Sex Education est bien une série et non un documentaire sur l’apprentissage de la sexualité. Le public concerné est avant tout des adolescents mais la série peut intéresser les adultes qui veulent peut-être en apprendre plus. Cette série britannique est disponible sur Netflix et les 8 épisodes se regardent volontiers en binge-watching. Sex Education, c’est l’histoire d’Otis, un adolescent qui a une mère sexologue/psychologue. Entrainé par une de ses camarades de classe, ils décident de monter un business de consultants sur le sexe au sein de leur lycée. Pour avoir les conseils, du psy Otis, il faut payer ! Alors, oui c’est une série qui parle de sexe ouvertement et sans complexe mais c’est british donc so what !
Traitement du sexe dans la série
Le sexe est un sujet que les anglais maîtrisent bien. Non parce qu’ils ont des capacités en la matière plus performantes que les autres pays, mais parce que c’est les seuls qui savent en parler en série sans complexe, avec humour et de façon intelligente. On ne va pas se mentir les américains ont un rapport au sexe étrange entre puritanisme et excès et nous, français, en série on est obligé d’intellectualiser le truc que ça en devient barbant. Bref, Sex Education est encore la preuve que l’on peut parler de sexe en série sans être vulgaire, en toute liberté et avec un vrai propos derrière pas juste du sexe pour montrer du sexe. D’ailleurs, les anglais ont prouvé à maintes reprises qu’ils savaient parler de sexe en série que ce soit Skins, Banana & Cucumber ou plein d’autres exemples de comédies sur le sujet drôle et juste à la fois. Et si je devais reprocher quelque chose à Sex Education, c’est de faire comme les autres séries anglaises du genre. En effet, j’ai eu cette impression de déjà vu en regardant la série comme s’il y avait un traitement spécifique des séries sur le sexe en Angleterre. C’est étrange mais plein de références me sont venues en tête comme celle citées ci-dessus et où des scènes vues dans d’autres séries me revenaient à l’esprit.
Néanmoins, Sex Education a beau parlé de sexe tout le temps, le sujet est traité avec intelligence. Les jeunes présentés découvrent réellement leur sexualité sans tabous mais aussi explore leurs limites. De véritables problématiques sont abordées et traitées avec justesse. Ainsi, quand Lily qui veut absolument coucher avec un garçon parce qu’elle écrit des bandes dessinées érotiques et qu’elle ne sait parler de pénétration, elle a besoin de tester. Même si elle va littéralement harceler tous les gars de son lycée pour trouver la perle qui veut coucher avec elle. C’est au moment de passer à l’acte que finalement elle s’aperçoit qu’elle n’est pas prête. Une interrogation sur le fantasme et la réalité, entre l’image de ce que l’on se fait de quelque chose et sa volonté intérieure. Il y a aussi le cas d’Aimee qui dit aux garçons avec qui elle couche, tu veux que je te fasse ci ou ça mais quand un garçon lui demande ce qu’elle aimerait sexuellement, elle ne sait pas car elle n’a jamais essayé la masturbation car elle trouvait ça dégoutant. Cela peut paraître anodin mais c’est des sujets intéressants autour du sexe qui sont abordés de façon honnête et juste tout simplement.
Des personnages sexy
La force de Sex Education, ce n’est pas l’intrigue sur le business d’Otis et Maeve avec leur thérapie sexuelle pour ado mais les personnages qui composent cette série déjantée. A vrai dire, deux personnages se distinguent : Jean et Eric. Jean Milburn, c’est Gillan Anderson. L’actrice est juste géniale dans ce rôle de mère intrusive et thérapeute du sexe. En blonde peroxydée, cheveux à la garçonne, avec un rôle loufoque, l’actrice détonne vraiment et elle est loin de ces personnages hyper sérieux de The X-Files ou The Fall. Même on dirait que ce rôle de Jean est libérateur pour la comédienne qui semble se lâcher. En plus, son personnage est juste génial et on adore Jean Milburne. C’est une belle surprise de voir Gillian Anderson sous un angle différent. Quant à l’autre personnage phare, ce n’est pas le héros Otis qui est bien mais plus classique comme personnage, c’est son meilleur ami Eric Effoing qui est fantastique. Folklorique dans ses tenues, sincère en amitié et tout simplement drôle, Eric est un personnage très attachant. Même quand il a un passage avide dans l’épisode 6, il reste touchant. Ncuti Gatwa est la révélation de Sex Education. Cet acteur est brillant et parvient à donner vie à un personnage sympathique.
Une série ado avant tout
Cependant, il ne faut pas se leurrer Sex Education a un public en ligne de mire, c’est les ado et elle fait le job. Ainsi, le côté « teen » peut vite lasser certains adultes, d’autant plus, que l’intrigue n’est pas le fort de la série. le lycée reste l’enceinte principale et lieu de tous ces déboires sexuels. Il y a aussi pas mal de prévisible comme le cas d’Adam que l’on voit en charmante compagnie en tout début de série, c’était évident ce qui allait se passer avec lui et Eric. Ou comment ça allait se terminer à la fin de l’épisode 5 entre Otis et Eric et leur amitié en péril. C’est plein de petits trucs trop prévisibles ainsi que ce côté déjà vu de la comédie anglaise sur le sexe qui me laisse un peu mitigée sur cette série pas mauvaise, jouissive peut-être mais pas révolutionnaire.