Ils ont bien grandi les petits enfants d’Hawkins, Indiana. Normal, après presque deux ans d’attente pour la saison 3 Stranger Things sur Netflix, nos acteurs poussent. D’ailleurs, Finn Wolfhard alias Mike est celui qui s’est le plus transformé de tous. Qui dit adolescence, dit boutons et premiers émois amoureux. Nos garçons vont se retrouver tout chose en essayant de décrypter « cette espèce différente »que ce sont les filles comme l’explique Lucas à son ami Mike qui est désemparé dans sa relation avec Eleven. En plus, pas chance cette fille est encore plus spéciale car elle a des pouvoirs et elle a servi de rat de laboratoire durant quasi toute son enfance ! Cette effervescence adolescente amène un vent de fraîcheur sur la série qui a aussi décidé de nous changer d’univers également. Fini les couleurs froides des premières saisons, direction le centre commercial et ses couleurs dans tous les sens. Bon, même si cet univers permet aussi à la production de la série de faire du placement de produits en masse et si seulement, cela se concentrait uniquement sur le centre commercial de Starcout. En effet, le placement de produit est omniprésent dans cette saison 3 et dès la première scène avec Hopper dans l’épisode 1.

J’ai été agréablement surprise par cette saison 3. Contrairement aux deux précédentes où je trouvais le début bon et je décrochai dès l’épisode 4 en essayant de résister pour achever la saison. En fait, le monstre (toujours le même qui persiste) et ses envies de meurtres me fatiguaient assez rapidement, la saison 3 a su me captiver du début jusqu’à la fin. Le fait que les personnages prennent plus de place que le monstre est positif. Puis, il y a cet humour toujours présent et peut-être encore plus développé dans cette saison 3 qui fait que même si la menace est sérieuse, nos personnages ont toujours le mot pour rire. En fait, on sourit toujours à un moment à chaque de cette saison 3 de Stranger Things. Les créateurs, les frères Duffer, avaient demandé plus de temps pour nous garantir une saison 3 meilleure et la promesse est tenue. L’écriture est encore plus pointue, les effets spéciaux toujours aussi impressionnants, la réalisation est toujours élégante et les acteurs donnent encore le meilleur d’eux-même. David Harbour alias Jim Hopper a été magistral dans cette saison 3. Sa gestion maladroite du couple d’ado Eleven et Mike est juste magique et donne lieu à des scènes mémorables et drôles. Mais, la révélation de la saison, c’est le personnage d’Erica, interprétée par Priah Ferguson, la petite peste soeur de Lucas prend du galon et elle est irrésistible. Bien plus embarquée dans l’action, la jeune fille de 10 ans à peine se révèle être un personnage clef de la série Stranger Things. Puis, il y a Gaten Matarazzo dont la maladie génétique a été totalement intégrée au scénario de son personnage. Cet acteur, ce Dustin est juste génial toujours aussi attendrissant et amusant. Dustin, c’est un peu le coeur de Stranger Things.

Cette saison 3 de Stranger Things permet aussi d’aborder des sujets de fond surtout dans le contexte des années 80 où les mœurs n’étaient pas les mêmes. Ainsi, Nancy fait face à du sexisme au sein de son travail et elle est frustrée de ne pas pouvoir faire bouger les lignes. Elle trouve du réconfort auprès de sa mère qui comprend sa peine contrairement à son petit ami Jonathan. Le désarroi de la jeune femme résonne totalement avec la situation actuelle de notre époque. Autre sujet abordé avec subtilité, l’homosexualité. Qui n’avait pas parié sur un rapprochement entre Steve et Robin comme une évidence. Pirouette scénaristique dans l’épisode 7 ! Robin annonce dans un petit dialogue tout simple qu’elle préfère les filles et plus particulièrement une certaine Tammy Thompson du lycée. Loin d’être dépité, Steve joue la carte de l’humour et cette information dans un monde des années 80 plus homophobe que gay friendly paraît naturelle et moderne. Mais, personnellement, j’ai été plus touché par le cas de Will. Quand il se dispute avec Mike lors de l’orage de l’épisode 3 :

Mike :It’s not my fault you don’t like girls. I’m not trying to be a jerk. Okay? But we’re not kids anymore. I mean, what did you think, really? That we were never gonna get girlfriends? We were just gonna sit in my basement all day and play games for the rest of our lives?

Mike : Ce n’est pas ma faute, si tu n’aimes pas les filles. Je ne veux pas être un con, ok ? Mais, nous ne sommes plus des enfants. Je veux dire, qu’est-ce que tu imaginais, vraiment ? Que nous n’aurions jamais de petites amies ? Que nous jouerions dans la cave à des jeux toute la journée le reste de nos vies ?

Non seulement, Will a dû mal a accepté de grandir mais pour moi, c’est lui qui est à l’origine de la plus grande révélation. Selon moi, Will est gay et Mike a été odieux en le confrontant ainsi. Cette scène est brève mais pleine de sens, brillante. Comment ne pas éprouver un pincement au coeur à ce moment-là pour ce Will profondément blessé… La force des frères Duffer abordait un sujet important subtilement et toutes en nuances. Cette saison 3 de Stranger Things est plutôt bonne dans l’ensemble. Je dirai même la meilleure. Comme quoi une saison 3, sorte d’adolescence pour une série a du bon pour le cas de Stranger Things !

Explications de la fin de la saison 3 de Stranger Things

Attention ! Restez bien devant votre écran, une fois le générique de fin engagé. C’est comme les films de super-héros, il y a une petite scène supplémentaire à la fin après le générique de fin scindant ainsi le défilement de l’ensemble des contributeurs de l’oeuvre. En plus, dans la saison 3 de Stranger Things, cette scène finale est cruciale car elle laisse présager une saison 4 et peut-être un espoir pour les fans de Jim Hopper. En effet, la saison 3 a sûrement attristé nombreux d’entre vous. Jim Hopper meurt ! Ainsi, Eleven pleure son père adoptif et Joyce Byers perd encore un potentiel amour. C’est elle qui prendra Eleven sous son aile et qui décide de quitter Hawkins et ses terreurs avec ses fils Jonathan et Will et la jeune fille au nez qui coule du sang. Eleven qui n’a plus ses pouvoirs aux dernières nouvelles mais qui a avoué son amour à Mike. Alors, si tout laisse à penser que c’est une fin de série avec des personnages qui quittent la ville de toutes leurs aventures, c’est un leurre. Dans la scène post-générique, on se retrouve à Kamchatka en Russie chez nos ennemis soviets. Ils ont visiblement un petit accès au Monde à l’Envers puisqu’ils utilisent des demogorgons pour torturer leurs ennemis. Or, un de ces russes parlent d’un américain qui serait emprisonné. Évidemment, le nom de Jim Hopper vient tout de suite à l’esprit. Seule une saison 4 de Stranger Things peut confirmer cette information confidentielle provenant de l’ennemi soviétique…