Le roman Dans L’Ombre est publié par les hommes politiques Gilles Boyer et Edouard en 2011 et Gilles Boyer dit « On avait conscience que ça méritait d’être adapté. » C’est alors que les productrices Marie Masmonteil et Marie Dubas ont eu l’idée d’engager Pierre Schoeller connu pour son travail sur le film politique L’Exercice de l’Etat (2011). Pierre Schoeller qui endosse la casquette de showrunner aidé à la réalisation par Guillaume Senez et à l’écriture par Lamara Leprêtre-Habib et Cédric Anger mais aussi par Edouard Philippe et Gilles Boyer devenus bien plus que des consultants comme le souligne Marie Masmonteil : « Au départ, ils étaient effectivement collaborateurs à l’écriture, mais ils sont tellement investis qu’ils sont devenus réellement scénaristes et qu’ils ont inventé eux aussi des situations. Donc, comme vous pouvez le voir au générique, ils sont scénaristes au même titre que les autres scénaristes. »

Et tout particulièrement sur la phase des dialogues comme l’explique Gilles Boyer : « Au moment où on en arrive au dialogue avec Edouard (Philippe), on a quand même une idée assez précise de ce qui se dit, de ce qui se dit pas, de ce qui se joue dans les regards, des non-dits, des ambiguïtés. On est très attaché, peut être un peu trop pour trouver une vérité  et apporter notre connaissance du monde politique. » Les écrivains avaient également conscience du besoin de rendre le recit plus actuel, Gilles Boyer dit : « On a écrit dans l’ombre en 2009, une sortie en 2011. Il a vieilli comme nous. Quand on a reçu la proposition de d’adaptation, on a été les premiers à avoir conscience qu’il fallait moderniser le livre parce que depuis quinze ans, la vie a évolué et les politiques aussi. »Puis, il a fallu se lancer dans l’écriture sérielle comme le fait remarquer Gilles Boyer : « On s’est lancé dans le défi de cette adaptation avec l’intime conviction que le livre ne pas servir de bible, pas conçu comme une série, avec un découpage des épisodes. Alors on s’est lancé dans ce travail avec grand plaisir dans les faits, avec l’idée que les ressorts du fonctionnement d’une équipe sont les mêmes, quel que soit le camp politique. Pour les besoins de la narration qu’on a choisi un camp pour pouvoir camper un message politique. Mais je peux témoigner que ces métiers là, on les retrouve dans tous les entourages de toutes les personnalités politiques, quel que soit l’endroit. »

Et cela donne à l’écran la série Dans L’Ombre où « on le pose sur l’épaule de César et et on le suit. C’est le personnage point de vue, c’est le personnage principal. C’est celui aussi qui a le plus de jours de tournage. C‘est celui qui est d’ailleurs au générique d’ouverture. C’est le seul visage qu’on a, c’est celui de de Swann Arlaud. » dit Pierre Schoeller. Puis comme ça reste une reste fiction même si très réelle au demeurant comme dit le showrunner : « Ça a le parfum de la réalité, mais ce n’est pas la réalité. » Alors, on peut se permettre d’inventer un personnage comme celui de Leïla Argument (interprété par Maud Wyler) : « L’idée, c’était qu’il y ait un regard décalé qui permet de faire, de mettre les personnages un peu hors dans un lieu, dans un inconfort de leur situation. Et on sait aussi que dans une campagne il y a des des formes de narcissisme comme ça et qu’ils aiment bien garder une trace soit un film, soit un roman. » confie Pierre Schoeller.