Déjà avec la saison 1 de Zone Blanche, France 2 avait opéré une petite révolution de la série française en proposant une série policière, thriller innovante emprunt de fantastique. La saison 2 va plus loin que ce soit en terme de réalisation, d’écriture et de fantastique. Zone Blanche saison 2 atteint un niveau supérieur encore mieux que la saison 1, la série prend des risques qu’il est appréciable de voir sur le service public. Je me suis enfilé les 8 épisodes d’une traite comme happée par l’appel de la forêt…
Plus de feuilletonnant, plus de mythologie et moins de policier
Un de mes reproches sur la saison 1, c’était ce côté procédural avec une enquête un épisode. Dans la saison 2, il y a toujours du boulot pour le major Laurène Weiss (Suliane Brahim) et sa clique mais c’est bien mieux masqué et on n’a pas cet effet un épisode une enquête. On est véritable plongée dans une histoire captivante du début jusqu’à la fin autour de cette créature étrange appelée « Cernunnos ». C’est un vrai dieu de la mythologie celtique vénéré par nos ancêtres gaulois. Le dieu à la tête de cerf incarnerait le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort, la germination et le dépérissement, à l’image du cerf, l’animal qui le symbolise, lequel perd ses bois en hiver pour les recouvrer au printemps. Les auteurs se sont beaucoup documentés et parviennent à créer un récit cohérent autour de cette légende celtique. Et c’est assez fascinant ! Rien que l’introduction avec ces romains qui cherchent un trésor intrigue suffisamment le téléspectateur. Ainsi, les meurtres ici ou là s’intègrent bien mieux dans cette mythologie qui nous est conté au fur et à mesure des épisodes. On ne peut que féliciter le travail d’écriture qui a réussi à effacer la frontière peut-être un peu trop marquée entre le procédural et le feuilletonnant dans la saison 1, la rendant quasi invisible en saison 2.
L’image de la forêt
Dans Zone Blanche, il y a toujours ce côté ecolo de défense de la forêt qui est assez présent et résonne avec la situation écologique actuelle. Mais, surtout dans Zone Blanche, il y a une qualité de l’image qui était déjà bonne dans la saison 1 et encore mieux dans la saison 2. On est toujours dans ces couleurs bleues-grises froides et cet univers sombre mais on y plonge volontiers car le paysage de la forêt offre des images sensationnelles que la réalisation de la série a su mettre en valeur. On devrait limite regarder Zone Blanche sur grand écran pour admirer la qualité de l’image.
Tout n’est pas sombre dans Zone Blanche
Oui, Zone Blanche est avant un thriller où il se passe des choses étranges mais on rigole aussi. Le plus souvent les plus drôle de la bande sont l’adorable Nounours (Hubert Delattre) et Franck Siriani (Laurent Capelluto). Dans cette saison 2, Siriani, le procureur sérieux se lâche totalement et nous fait sourire pour nous sortir du côté sombre de la série de temps à autre. Et quand Siriani trouve l’amour alors l’homme change totalement. En saison 1, on avait toujours ces notes d’humour mais elles sont plus marquées en saison 2 où Siriani nous fait un show à chaque épisode. En fait, le problème de Siriani à Villefranche comme il le dit « ça manque un peu de concret » :). Cela permet aux téléspectateurs de souffler dans cette atmosphère oppressante. C’est un peu comme l’américaine toujours un peu d’humour dans les séries graves afin de détendre l’atmosphère et aussi de ne pas trop se prendre au sérieux.
Avec cette saison 2 de Zone Blanche, j’ai tendance à penser que l’on a une série plus proche des bonnes séries américaines avec ces codes qui font un thriller fantastique. Un genre pas évident et que France 2 a osé en prime time, merci à eux ! ça change du policier aux enquêtes simplistes. Zone Blanche évoque plusieurs sujets et mène à bien sa réflexion le tout avec une réalisation soignée et une écriture remarquable. Plus de séries comme Zone Blanche serait les bienvenus sur notre cher service public.