Pas besoin de Minitel pour contactez 3615 Monique, il suffit de se brancher sur OCS ! 3615 Monique, c’est une série du label OCS Signature. Une drôle de série qui vous propose de replonger dans les années 80 au temps du Minitel. On y suit Simon (Arthur Mazet), Toni (Paul Scarfoglio) et Stéphanie (Noémie Schmidt) qui incarnent une nouvelle génération prête à tout pour s’approprier cette nouvelle décennie. Du fin fond de leur banlieue, ils vont créer 3615 MONIQUE, le premier service de minitel rose et sans le savoir il sont sur le point de bâtir les prémisses des relations dématérialisées et les fondations d’internet. C’est un pari fou de trois étudiants révolutionnaires pour leur époque.
La série a été présentée en avant-première au festival de la Fiction. C’est à cette occasion que j’ai pu m’entretenir en tête à tête avec les deux producteurs de 3615 Monique : Emmanuel Wahl (producteur chez Qui Vive !) et Antoine Le Carpentier (producteur chez Mon Voisin Productions). Comment imagine-t-on une série qui révolutionne le retro ? Ils vous livrent les secrets de fabrication de 3615 Monique !
Secrets de producteur !
Comment vous est venu l’idée de faire revivre le Minitel ?
Emannuel Wahl : « C’était une envie tous les deux de parler, de faire une comédie autour de l’arrivée du Minitel rose pour raconter, effectivement, l’arrivée d’un fantasme dans les ménages français. Et puis, comment aussi petit à petit la France bouge. Et voilà, on l’a recentré autour d’un trio. Mais on pensait qu’il y avait vraiment un potentiel comique avec un Minitel rose. C’est là qu’on s’est dit qu’il y avait vraiment un vrai concept de série ».
Comment trouve-t-on des Minitels en si bon état à notre époque ?
Antoine Le Carpentier : « On s’est mis en contact avec OCS qui fait partie du groupe Orange et les PTT, c’est l’ancien France Télécom. Il y a des gens qui sont encore fans de toute cette époque. Il y a une association qui continue à faire vivre le Minitel. On a tourné du côté d’Angoulême et c’est vrai qu’on a une équipe déco qui a formidablement travaillé qui en recevait et mettait des annonces ».
Dans ce trio, il y a Stéphanie, une jeune femme qui mène la danse dans un univers très masculin. C’était important d’avoir un personnage féminin aussi fort ?
Antoine Le Carpentier : « Oui, c’était l’idée que la série du tout est basée dans les années 80, donc avec une vision et une mentalité qui n’est pas la même qu’aujourd’hui, 40 ans après. Mais du coup, on voulait quand même implanter une vision d’aujourd’hui, c’est à dire avec des personnages féminins forts et finalement, la leadeuse. C’est quand même Stéphanie. c’est elle qui est celle qui mène les deux autres. On était contre le personnage potiche ».
Est-ce que c’était le bon moment pour raviver la flamme du Minitel ?
Antoine Le Carpentier : « On est arrivé un moment parfait. On n’était pas les seuls sur le coup. Il y avait d’autres personnes qui souhaitaient faire ça sur le Minitel, les années 80 et du vintage autour de ce thème. Nous, on a tout fait pour être les premiers et faire ce sujet qui était complètement dans l’air du temps, surtout tout ce qui se passe au niveau sur les réseaux sociaux. Toute notre génération qui est sur son portable est en train d’aller sur Tinder, d’aller sur Bumble, sur tous les sites. ça fait vraiment un miroir entre les deux générations et qu’on se rend compte que, finalement, des volontés de chaque époque restent un petit peu les mêmes. La Rencontre. Le site de rencontres virtuelles, c’est un sujet qui existe depuis maintenant 40 ans.
Emmanuel Wahl : « Puis, les années 80, c’est vraiment des années qui ont, paradoxalement, une vraie cinégénie. Un vrai côtés visuel, parce qu’on vient de là, qui nous ont vraiment marqué mais c’était quelque chose qui va nous faire revivre ça comme une espèce de madeleine de Proust. Ça, nous plaisait vraiment. Et puis, on avait quand même été aussi un peu guidé par d’autres illustres comme Stranger Things. On sentait que c’était le bon moment pour revenir vers les années 80″.
Pour la question sur la suite des aventures de ce trio avec le Minitel, sachez que 3615 Monique est une série conçue comme une « promesse d’assurer de la génération Minitel à la génération Internet » donc on peut espérer une saison 2 voire une troisième… Si les connexions sur OCS sont rentables 😀
3615 Monique : avis sur le service
Les deux premiers épisodes vues en avant-première au festival de fiction étaient prometteur. Voir la suite des épisodes fut un plaisir . C’est une série humoristique mais qui ne fait pas dans le lourd dingue malgré un sujet qui pourrait l’y faire plonger très facilement. En effet, le Minitel rose parle de sexe même si parfois Toni est un peu cru dans ses échanges virtuels comme réels, ce n’est pas l’essence de la série et l’humour se trouve également ailleurs.
Les décors sont super bien réussi malgré l’économie imposée à la série. Le voyage dans les années 80 est total et on a limite envie de se procurer un Minitel pour redécouvrir cet outil jadis révolutionnaire. 3615 Monique, c’est également un brillant casting avec le trio Noémie Schmidt, Arthur Mazet et Paul Scarfoglio. Ce dernier que j’ai trouvé particulièrement bon dans son rôle. Il faut dire que je l’ai vu tout jeune en 2015 sur le tournage de la série Les Grands d’OCS. L’acteur a vraiment bien évolué dans son jeu d’acteur et son look rétro avec moustache fine lui va à merveille.
Mention spéciale aux parents de Simon, Anne Charrier et Bruno Paviot qui sont excellents. C’est plaisant de voir Anne Charrier dans ce rôle de mère au foyer oppressante. Cependant, même si dans l’ensemble, c’est bien écrit, la série manque parfois de rythme et ça se ressent dans certains épisodes plus que d’autres comme s’il y avait des pauses entre les différents événements qui animent la série. C’est le principal reproche que je puisse faire à cette série qui réussit son retour au temps du Minitel avec brio. Connexion validée.
3615 Monique à voir sur OCS