Découverte lors du Festival de Fiction de La Rochelle avec un premier épisode, j’ai pu voir la suite d’Undercover grâce à TF1 Vidéo qui sort la série en coffret DVD. En plus, des six épisodes divisés en deux DVD, vous pourrez y découvrir des scènes coupées de la série. Le premier épisode m’avait déjà interpellé par sa justesse et c’est avec plaisir que j’ai décidé de le revoir de nouveau. Idéal pour voir les éventuels petits détails ratés lors d’une première projection et m’assurer une complète immersion dans l’univers de Maya Cobbina et Nick Johnson.
L’espion à la plus longue couverture
Nick Johnson a réalisé une très belle performance dans le monde de l’espionnage. Vingt ans sous couverture auprès de son épouse dont il est tombé amoureux et avec laquelle, il a fondé une belle famille. Certaines critiques la vraisemblance de la chose, moi je me laisse captiver par la fiction. Quand Nick Johnson est rappelé à l’ordre pour de nouveau enquêter sur son épouse, comment ne pas être intriguer par ce rappel à l’ordre ? Menacé lui et sa famille, Nick n’a pas le choix que du reprendre du service. Voir cet étau qui se referme autour de lui au fur et à mesure des épisodes est assez jouissif et donne encore plus d’intensité à la réaction de sa compagne.
Maya est plus que la personne qu’il doit approcher et surveiller, il exprime un profond amour pour cette femme et ses enfants qui lui doit. Même quand il confesse une soi-disant liaison avec Abigail Strickland (la témoin qui a décidé de délier sa langue), il s’en veut de faire souffrir sa bien-aimée mais comme lui dit son conseiller, c’est sa seule solution pour contrer la copine de Maya, Julia, la journaliste qui commence à mettre son nez sur des sujets sensibles :
A confession is a controlled explosion. The bomb goes off, but on our terms. The journalist won’t dig deeper — nobody will — because private pain is private.
Une confession est une explosion contrôlée. La bombe explose, mais dans tes termes. La journaliste n’ira pas creuser plus profond, personne le fera, parce que la souffrance privée est privée.
Bien évidemment, Maya accepte mal la relation extra-conjugale et encore moins la trahison. Cette trahison d’un homme qu’elle ne connaît plus et avec qui elle à partager plus de vingt de sa vie sur un mensonge. Un aveu terrible qui nous vaut des scènes superbes de couple entre deux acteurs brillants Sophie Okonedo et Adrian Lester. Tous deux forment un couple touchant empreint aux doutes et à la subite absence de confiance. J’étais vraiment bluffé par la justesse de leur jeu à tous les deux. Deux acteurs britanniques de renom qui portent vraiment la série.
Défense des droits de l’homme
En toile de fond de cette histoire de couple et espionnage, un sujet prédomine celui de la justice et plus précisément la cause noire. Maya Cobbina est une avocate engagée de couleur noir et qui défend des cas d’injustice au sein de la communauté. D’abord, elle défend Michael Antwi massacré dans sa cellule de prison par un raciste des partis extrêmes et Rudy Jones en cours de jugement de peine de mort en Louisiane aux États-Unis. Deux cas puissants et dont l’injustice est criante.Maya suivra les conseils de Rudy Jones en voyant grand et accédant aux plus hautes sphères de la justice britannique.
Ses plaidoyers sont vibrants et brillants et ne laissent certainement pas indifférent sur l’injustice à laquelle le téléspectateur est témoin. D’ailleurs, que ce soit dans son passé d’activiste avec Nick aux côtés de Michael Antwi ou bien au présent avec Rudy Jones, les scènes choquantes et poignantes bousculent le téléspectateur. Sans faire dans le larmoyant, elles montrent une injustice que Maya compte bien rectifier. Undercover est une série engagée. C’est d’ailleurs, l’engagement de Maya Cobbina qui suscite le besoin de l’espionner afin d’anticiper ses prises de décision. C’est terrible et on comprend encore plus son désarroi quand elle découvre la vérité sur son époux, ce fameux Nick Johnson.
Une fin confuse
Tout au long des épisodes, le suspense monte ! Va-t-on savoir la vérité sur le sort de Michael Antwi et Rudy Jones échappera-t-il à la peine de mort ? Puis, surtout que va devenir le couple Maya et Nick ? Beaucoup de questions et une fin très confuse voire frustrante. Je vais essayer de vous résumer cette fin d’après ce que j’ai compris parce que dites-vous qu’à la fin, je n’étais pas certaine d’avoir saisi. J’ai quand même confronté mon impression au reste du web afin de vous apporter la réponse la plus claire possible.
Rebondissement de dernière minute, Nick essaie de se la jouer agent double afin de prouver la corruption de la police avant qu’il révèle à Maya que Michael et Rudy sont connectés. En effet, Michael serait responsable du meurtre pour lequel Rudy Jones est en prison. Donc, ce qui signifie Maya a passé vingt ans de sa vie à se battre pour deux affaires en lien et dont l’un de ses clients et le bourreau de l’autre. C’est quand même tiré par les cheveux et démoralisant pour Maya en somme. C’est Nick qui lui apprend la nouvelle l’ayant appris à l’oreille par un haut responsable. Le téléspectateur est alors écarté de cette aparté particulière. Ce n’est que confronté devant toute la famille Johnson que Nick avoue à Maya que Michael est responsable du sort de Rudy Jones sauf que la manière dont c’est annoncé n’est pas claire du tout. Et le sujet change vite pour s’intéresser au cas de Nick Johnson.
La saison s’achève sur cette demande de Maya :
You can say it. I’m here. We’re all here. Say it now, and it will be a start.
Your name.
Tu peux le dire. Je suis là. Nous sommes tous là. Dis-le maintenant, et ce sera un bon début.
Ton nom.
Un fois le dernier prononcé avec un zoom sur Nick Johnson qui s’apprête à dévoiler sa véritable nom, le générique de fin apparaît. Très frustrant comme fin qui appelle à une saison 2, or, Undercover est rangée dans la catégorie mini-série et il n’y a pas d’annonce sur une production en cours pour une éventuelle saison 2. Si c’est la fin définitive, elle est frustrante.
Série de 6 épisodes de 60 minutes. Pays : Royaume-Uni Bonus : scènes coupées. Langues : français et anglais Sous-titres : français. Ma note :