Adaptation d’une série norvégienne du même nom de 2014, la version américaine de Maniac était très attendue sur Netflix. Il faut dire que le casting est prometteur Jonah Hill amaigri (presque méconnaissable), Emma Stone et Justin Theroux. A la réalisation, le fameux Cary Joji Funkunaga qu’on ne présente plus depuis True Detective. Il est également crédité au titre de créateur de la série aux côtés de Patrick Somerville ainsi que scénariste et évidemment producteur exécutif.
Maniac, c’est l’histoire de deux inconnus en difficulté qui se rencontrent pendant un essai clinique hallucinant mené par un médecin qui a des problèmes avec sa mère et un ordinateur émotif. C’est une série où il faut rentrer dans l’ambiance très particulière et accepter le délire proposé. Ne cherchez pas le rationnel dans cette série, il n’existe pas !
Maniac : de la vision norvégienne à l’américaine
Justement malgré avoir vu les 10 épisodes d’environ 30 minutes, je ne suis pas parvenue à rentrer dans ce délire psychotique. Déjà dès le pilote, j’étais dubitative je m’attendais pas à ça. En fait, au 56ème festival de Télévision de Monte-Carlo, je me suis fait picthé la version norvégienne par deux scénaristes /acteurs Espen Petrus Andrsen Lervaag et Hâkon Bast Mossige et une actrice Ingeborg Raustel. Étrangement, j’étais partie à tort sur une série comique alors que pas du tout. A l’époque en 2016, je les avais interrogé sur leur sentiment sur l’adaptation de leur série par Hollywood l’un des scénaristes répond : « Nous sommes très fiers. Ce projet a débuté en tant que projet d’école, nous étions dans une école de scénaristes. Le chemin d’un projet d’école à Hollywood, c’est assez surprenant et énorme. Je crois que tous ceux qui ont écrit une série rêve de voir leur série allée à Hollywood. être capable de voir ça c’est assez dingue. C’est une chose de vendre un concept à Hollywood, c’est autre chose de le voir réellement produit avec de si grands noms, c’est surréaliste ». Les scénaristes sont en contact avec les équipes de Cary Funkunaga pendant la durée de projet mais comme ils le disent : « dans le contrat, il est spécifié que nous avons droit de consultation significatif ce qui veut que Cary Funkunaga peut faire ce qu’il veut ». Ils sont rangés au même titre de téléspectateur même s’ils sont très heureux d’avoir suscité l’intérêt d’Hollywood avec leur histoire.
La fièvre de Maniac
Pour commencer, Jonah Hill en dépressif et physiquement très amaigri, c’est surprenant. L’acteur nous a tellement habitué à des rôles d’humour gras dans ces films que se fier à son personnage d’Owen Milgrim n’est pas une mince affaire. Rare sont les moments où j’éprouve un peu de compassion pour son personnage. Quant à Emma Stone, elle fait le job. Elle joue la carte émotion à chaudes larmes quand il faut et joue la comédie avec des têtes grimaçantes quand c’est nécessaire. Malgré 10 épisodes avec ces personnages, trouver de l’empathie n’est pas évident. Il y aussi Justin Theroux qui joue les comiques en médecin fou. Mais aucun personnage apparaît si émouvants surtout quand on n’adhère pas au délire de Maniac.
J’ai mis quelques épisodes à comprendre le concept de ces expériences sous drogue infligées aux patients. Le mal-être d’Owen Milgrim et Annie Landsberg est assez clair, l’un souffre de sa famille et son frère oppressant et l’autre s’en veut de la mort de sa soeur. Ils viennent se faire guérir de leur état dépressif dû à leur situation actuelle trop pesante. Cette série est un peu une métaphore sur la dépression. Nos héros cherchent un remède à leurs maux qu’ils trouveront ensemble. Mais, le concept si j’ai bien compris, c’est d’explorer plusieurs états, plusieurs mondes fantastiques. De jouer avec la frontière entre la fantaisie et la réalité. Les personnages quoiqu’ils fassent se retrouvent à un moment où un autre face à leur difficulté de la réalité. Pour ce voyage mental, Emma Stone et Jonah Hill vont accepter le jeu des perruques et costumes ainsi que le changement de rôle à quasi chaque épisode. Assez jouissif comme rôle pour un acteur.
Quant aux corps médical, c’est moins fun. Ils doivent faire face à un ordinateur dépressif. Oui vous avez bien entendu un « ordinateur dépressif » qui fait du coup n’importe quoi dans l’expérimentation à laquelle nos volontaires ont accepté de se soumettre. James Mantelray alias Justin Theroux et sa mère névrosée Greta Mantelray alias Sally Field vont devoir alors réparer cette anomalie alors qu’ils sont en froid. C’est à partir de l’épisode 5 que le docteur Fujita révèle le problème de l’ordinateur qui nécessite l’aide de Greta :
Dr Fujita : I think we have a serious problem. I think our computer is horribly depressed.
Je crois que nous avons un sérieux problème. Je crois que l’ordinateur est horriblement déprimé.
Personnellement, c’est à ce moment que Maniac m’a perdu mais j’ai persisté en regardant la suite péniblement certes, mais j’ai continué jusqu’au bout espérant sombrer dans le même délire que la série. Non, rien y fait. Même si la réalisation est indéniablement soignée, l’écriture construite et l’atmosphère même si particulière est recherchée. En effet, pour ce dernier élément, on ne sait jamais vraiment si on est dans le futur ou un passé retro. La pilule A de Maniac n’a pas fonctionné sur mon cas. Mais visiblement, la critique américaine a été emportée.
Ce qui est certain, c’est que Maniac ne convient pas à toutes les folies. Certains y trouveront un chef d’œuvre totalement emballé par cette histoire et pour d’autres, la pilule ne passera pas au point de changer de délire. Je fais partie de l’option 2 même si comme vous le savez, je vous encourage toujours à vous faire un avis vous-même. Si le délire de Maniac vous inspire alors faites le test !
J’ai commence hier et les 2 premiers épisodes ne m’ont pas du tout emballé…A suivre ou pas
si les deux premiers passent pas je pense qu’il faut voir ailleurs 🙂