The OA reste un mystère pour vous ? Mais, un mystère que vous avez adoré ? Lors du 58ème Festival de Monte-Carlo, j’ai interviewé en duo monsieur Jason Isaacs et j’en sais un peu plus sur le mystère de The OA ! Jason Isaacs est un acteur à la filmographie impressionnante que ce soit en série ou au cinéma. Dans la série de Netflix, il joue le docteur Hunter Aloysius Percy surnommé Hap. un personnage que l’acteur ne considère pas comme le vilain de l’histoire… Saura-t-il vous convaincre ?
Vivre l’expérience The OA…
Comment décririez-vous The OA à quelqu’un qui n’a jamais vu la série ?
Jason Isaacs : « C’est délicat comme question parce que le fait d’être sur une plateforme de streaming, vous pouvez faire ces longues histoires. Si c’est une série policière, vous pouvez dire c’est à propos de ces flics et ils font ça. Tout ce que je peux dire, c’est qu’à chaque fois que vous pensez savoir ce qu’est la série, cela change. C’est impossible de le mettre dans une catégorie. C’est une série spirituelle, un mystère, un thriller. Regardez-la ! Netflix a fait quelque chose de très brave, ils avaient une campagne de publicité tout prête et ils ont décidé d’annuler toute la campagne. Ils ont juste mis en ligne la série et laisser le public l’a trouvée. Ils avaient tellement confiance en cette série. Puis, l’audience n’a cessé d’augmenter et c’est devenu presque une secte. Je crois que sa force, c’est que c’est une série au genre non définissable. Dans sa structure narrative, la série ne fait pas ce que l’on n’attend d’une histoire. C’est tellement difficile de trouver quelque chose de nouveau. La fin d’une histoire est la partie la plus importante, le début est la seconde partie la plus importante, le milieu est le support, ce que vous voulez. Je trouve que nos scénaristes ont crée une magnifique fin et ils vous y emmènent d’une manière inattendue. Donc, je dirai, regardez la série et ne lisez rien dessus. N’échangez avec personne dessus. Juste commencez à la regarder et prévoyez de rester devant huit heures car c’est difficile de décrocher ».
Peut-on dire que The OA est une expérience avant tout ?
Jason Isaacs : « Oui. Il y a tellement de manière de la décrire et chacune d’entre elles est réductrice. C’est une expérience spirituelle, c’est aussi un thriller, c’est un suspens labyrinthique, c’est une critique de la nation. C’est beaucoup de choses à la fois. J’espère qu’on continuera à le faire parce qu’ils ont à l’esprit un nombre de saisons. Contrairement aux histoires qui prétendent qu’il y a un énorme puzzle qu’ils construisent au fur et à mesure que la série avance, ils ont tout en tête. J’espère qu’on continuera de faire la série parce que j’adore et jusqu’à présent le public aussi. J’espère que les gens aimeront la saison 2 car je veux à tout prix faire la saison 3 ».
Qui est le personnage Hap interprété par Jason Isaacs ?
Qu’est-ce qui vous a attiré dans le personnage de Hap ‘Dr Hunter Aloysius Percy » ?
Jason Isaacs : « Si personne ne l’a vu et que je dois le décrire, cela va ruiner ce dont traite la série. Je dirai que l’écriture est tellement riche que tout le monde pense qu’il fait ce qu’il est juste. Il justifie tout dans ce qu’il fait. Je peux même argumenter en sa faveur, non pas parce que je suis l’acteur, je pense qu’il pourrait avoir raison. Je crois que parfois la fin justifie les moyens. C’est toujours un débat. D’un autre côté, vous devez vous demandez quand vous regardez The OA, qu’est-ce qui est vrai ? Qui dit la vérité ? Les gens vous disent des choses mais sont-elles réellement arrivées ? Comment s’en souviennent-ils ? Savent-ils s’ils disent la vérité ? Il y a tout un tas de question que vous devez vous posez. C’est un des personnages les plus intéressantes moralement parlant que j’ai jamais joué ».
Il paraît que vous êtes arrivé sur The OA à la dernière minute. Pourquoi les créateurs Brit Marlin et Zal Batmanglij ont pensé à vous pour le rôle de Hap ?
Jason Isaacs : « Ils ont vu un film intitulé Nine Lives (2007) un film dans lequel j’étais. C’est un film de Rodrigo Garcia. Il y a une partie qui s’appelle Damian et Diana. C’est une film sur la vie de 9 femmes différentes. Moi, j’étais avec Robin Wright. Brit (Marling) et Zal (Batmanglij) qui ont écrit The OA l’ont vu une centaine de fois et ils avaient des photos du film au mur quand ils écrivaient. Ils sont obsédés par ce film et mon apparition dedans et ce depuis qu’ils ont commencé dans le métier. Donc, quand ils ont du remplacer l’acteur, ils m’ont appelé. C’est un des hommes les plus charmant, c’était leur avis. Mon avis, c’était que je n’ai jamais lu quelque chose comme ça. J’ai lu des millions de scripts même les très bons, on a une idée où ils vont, une idée du genre. Parfois, avec même de bonnes histoires, on vous pose une question au début et vous avez une petite idée de la réponse apportée. Pour cette série, je savais qu’elles étaient les questions posées mais je ne n’avais aucune idée où ça menait. Chaque scène où il est là me semble intéressante et ambiguë. Chaque moment me semble réel pour lui et complétement justifier pour lui. Il ne fait jamais rien pour toucher un public pour qu’il soit apprécié ou détesté. Je crois en lui, je crois qu’il pense participer à un monde meilleur ».
Brit Marling est l’actrice principale et co-créatrice de The OA. Que pouvez-vous nous dire sur cette talentueuse jeune femme ?
Jason Isaacs : « Comme je suis arrivé tardivement sur le projet. Je n’étais pas présent pour les répétitions ou les échanges. Ils avaient déjà commencé de tourner depuis une semaine. Je me suis rendue à Ground Central pour filmer notre première scène. Je l’ai réellement rencontré en tant que Prairie. Je n’ai pas rencontré Brit, j’ai rencontré le personnage. Puis, parce que sur le plateau, elle ne reste pas dans son personnage, mais elle est très silencieuse en tant qu’actrice donc j’ai vraiment échangé avec Zal, son ami, qui réalise tout et aussi scénariste. Je ne la connaissais pas vraiment, je connaissais que Prairie pendant 5 mois. Une fois le tournage terminé et que l’on a commencé à faire de la presse, j’ai découvert que Brit était A) brillante, B) drôle avec une forte personnalité. ça m’a pris du temps de basculer parce qu’une partie de moi la voyait comme une victime. C’est une force de la nature, elle a écrit un papier dans The Atlantic à propos du mouvement #metoo sur l’exploitation économique. Je suis chanceux de l’avoir rencontrée, elle et Zal, ils ont écrit la série ensemble. Parfois, dans la vie, vous êtes chanceux, vous croisez des gens avec qui vous espérez continuer à travailler ».
Promesse de la saison 2 de The OA
Bien sûr, Jason Isaacs ne peut rien dévoiler tout ce qu’il peut dire : « Ils (les créateurs) sont très heureux du succès de la saison 1 et ils sont transportés. Ce n’est pas un retour en arrière, ils vont plus loin dans d’autres lieux. Ils continueront à le faire si on a davantage de saisons ».