Et si votre enfant était un tueur ? C’est la BÊTE NOIRE de tous parents et le sujet de la série québécoise BÊTE NOIRE. Comment Jérémy, un jeune garçon de 16 ans, peut commettre une tuerie dans son école ? Et quel est l’impact de cet évènement sur sa famille, ses parents et sa soeur ? C’est ce que raconte cette série écrite par Annabelle Poisson et Patrick Lowe et disponible sur POLAR +. Six épisodes pour trouver un sens à un tel acte et analyser les conséquences sur les proches du criminel. Sophie Cadieux et Isabelle Blais sont les héroïnes de cette série présentée au festival Séries Mania.
Pourquoi regarder la série BÊTE NOIRE ?
Parce qu’elle pose une question vieille comme le monde : un enfant né-t-il méchant ou le devient-il ? La tuerie dont Jérémy est à l’origine, pose évidemment cette question fondamentale. Qu’est-ce qui a fait que Jérémy passe à l’acte ? Est-il né tueur ? L’enquête essayera de déterminer les motivations du jeune homme et de répondre indirectement à cette question philosophique.
Pour la famille Tremblay accablée ! Luc, Mélanie et leur fille Léa doivent affronter le regard des autres, celui des proches des victimes et leur propre culpabilité. Ils n’ont de cesse de voir Jérémy en flashback et se remettre en question. Cette famille vit un véritable enfer dont il n’avait jamais imaginé la possibilité.
Pour son enquête sans jugement ! Suite à la tuerie causée par Jérémy, la police travaille sur l’affaire et mène son enquête pour connaître les raisons d’un tel acte et trouver d’éventuels complices. Mais, l’enquête ne prime pas sur le drame. La série parvient également à ne pas être moraliste ce qui est appréciable. La fin est splendide.
Les deux épisodes vus en avant-première à Séries Mania m’avaient fait l’effet d’un coup de poing. Comme l’un de mes livres préférées et films préférées est « On doit parler de Kevin », la série Bête Noire m’a tout de suite parler. J’avoue avoir une fascination pour cette question : est-ce que l’enfant né méchant ou le devient ? C’est ce à quoi sont confrontés les parents, Mélanie et Luc. Ils se posent évidemment des questions sur leur éducation, sur leur rôle de parents et finissent par regretter d’avoir mis au monde leur fils. C’est affreux ! La série propose une véritable interrogation et ne porte pas de jugements moraux. On suit le cheminement d’une famille déroutée suite à la tragédie et comment ils doivent faire face à cette situation aussi extraordinaire qu’horrifiante. Même si la série explore la théorie des Incels (ces célibataires involontaires qui vouent une haine envers les femmes et les hommes dit « mâles alphas »), tout n’est pas justifié par cette tendance qu’aurait pu avoir Jérémy comme le dit Eliane Sirois : « Il s’agit d’un alignement d’événements et de circonstances qui créent ce cocktail explosif, difficile à anticiper mais ceci peut se dérouler sous les yeux des parents les plus bienveillants. » C’est peut-être plus terrible mais l’explication rationnelle de l’acte de Jérémy n’est pas possible. La série éloigne à juste titre le cliché du gamer qui auraient pu passer plus facilement à l’acte qu’un non-gamer ou autres clichés sur ce type d’événement. C’est terrible à dire mais il suffit « d »un alignement d’événements et de circonstances »… En revanche, c’est étrange d’avoir doublé la série. Laisser le québécois avec sous-titrage si besoin aurait été préférable mais je pense que le doublage a été préféré pour la cible Polar +.
Bête Noire – Polar +
