Parfois certaines histoires d’êtres humains restent platoniques et c’est mieux ainsi ?! En tout cas, il semblerait que ça convienne à Yann et Elsa, héros de la série PLATONIQUE (10×20′) de OCS ! Malheureux en couple, Yann et Elsa quittent leur conjoint respectif pour s’installer ensemble, en toute amitié bien sûr ! A 35 ans passés, les deux meilleurs amis deviennent colocs… avec leur gamin qui débarquent une semaine sur deux. Entre célibat retrouvé et famille-amitié, Elsa et Yann pensent avoir trouvé l’équilibre parfait Mais peut-on vraiment faire famille entre amis ? Malgré leur volonté de vivre différemment, Yann et Elsa risquent à tout moment de s’embrasser sous la pluie… Platonique a été présentée à CANNESERIES dans la catégorie fictions courtes et c’est à cette occasion que j’ai pu filmer Allison Chassagne sur le tapis rose pour une interview et rencontrer les créateurs de la série Camille Rosset et Elie Girard !

INTERVIEW Allison Chassagne

Lors de CANNESERIES, Allison Chassagne a eu l’occasion de venir défendre deux séries : Derby Girl et Platonique. Dans Platonique, Allison Chassagne est Elo, la personne la plus positive qui soit. Prolixe en conseils en tout genre, elle voit toujours le verre à moitié plein. Elle est en couple avec Quentin et ils vivent une passion folle et démonstrative, sans cesse réalimentée par leurs déclarations d’amour auto-réalisantes. Ensemble depuis quelques mois à peine, Quentin et Elo forment pourtant un couple solide, capable de survivre à n’importe quelle désillusion… Vraiment n’importe laquelle ? Pour en savoir plus sur le personnage d’Elo et pourquoi Allison Chassagne a été séduite par le rôle je vous invite à regarder la vidéo interview :

INTERVIEW des créateurs de la série

Les amis d’OCS connaissent bien le nom de Camille Rosset car elle a été co-auteur de son frère Frédéric Rosset dans sa série Irresponsable. Puis, Elle coécrit également la série HP, créée par Angela Soupe et Sarah Santamaria Martens. Donc, Platonique est sa troisième série OCS et sa pure création avec Elie Girard. En effet, ils sont tous les deux les créateurs de la série et réalisateurs. Elie Girard a quant à lui une bonne expérience en court-métrage et de chef opérateur en cinéma et avec Platonique il signe sa première série.

Mais ce duo a eu un avantage redoutable, c’est qu’ils se sont confinés en couple pendant la pandémie. N’est-ce pas le rêve d’avoir son co-auteur a porté de main pour écrire sa série ? Elie Girard dit : « Déjà on a eu pas mal de chance parce qu’on a signé la série en début 2020 ou finn 2019, je ne sais plus, et ensuite il y a eu le confinement. Donc au moins on avait quelque chose à faire pendant le confinement et on avait chacun notre collègue à domicile. tout le temps sous la main. Donc ça s’était quelque part hyper pratique d’un point de vue logistique et à la fois. Bien sûr, on était dans un vase clos. C’est très riche pour l’écriture ». 

Comment on travaille l’écriture de la série confinés et en couple d’auteurs ? Qui fait quoi ?

Elie Girard : « On a inventé notre méthode qui était parce qu’on n’avait jamais écrit ensemble et qui était bon de beaucoup parler. On avait autant de temps qu’on voulait pour faire des brainstorm ou des réunions et avec des horaires qui pouvaient être ce qu’on voulait. Ça, c’était génial. Et ensuite, on a fait tout le temps, tout. Tout le monde fait tout. C’est à dire? Par exemple, je peux faire une première version, mais Camille, elle va faire une seconde version et moi je vais faire une troisième version. Et puis on passe de l’un sur l’autre jusqu’à ce que tout le monde soit content de chaque virgules, ce qui prend parfois peut être plus de temps, mais ce qui nous permet d’être comme de sentir un cosignataire de truc à la fin, moi je ne sais plus qui a écrit quoi ».

Dans Platonique, vous déconstruisez les clichés comme celui de la mère parfaite ou de l’homme qui atteint toujours l’orgasme sexuel. Quelle était votre ambition ?

Camille Rosset : « C’est justement parce qu’on le voit pas souvent qu’on avait envie et besoin de le raconter et qu’on pense qu’il faut le représenter. On voulait vraiment d’autres représentations, des des genres. Et donc, il y a à la fois Elsa qui a des difficultés avec sa maternité. Et évidemment, au fil des épisodes, on va creuser ça. En fait, quel est ce lien? Et et le personnage de Yann a des difficultés dans sa sexualité qui commence à se voir dans l’épisode un mais qui s’est creusé ensuite. En fait, il n’a jamais eu d’orgasme pareil, il n’avait pas vraiment de. Et du coup, ça a changé ».

Elie Girard : « c’est vrai, on a construit au départ sur on veut réinterroger aussi les genres et on s’est dit, tentons une inversion des genres. Ça a déjà été fait ça, mais une inversion qui nous intéresse. On a un personnage féminin qui se comporte comme un père des années 90, c’est à dire un père absent. Et qu’est ce que ça donne? Et en effet, ça crée une gêne aussi parce qu’on n’a pas l’habitude de voir ça. Et c’était intéressant pour cette raison. Puis, prenons un personnage masculin qui a un des grands problèmes ou des grands enjeux qu’on attribue au personnage féminin souvent, c’est à dire je n’ai pas eu d’orgasme alors que j’ai 30-40 ans. Et du coup, on s’est rendu compte que ça nous permettait d’explorer aussi, grâce à ces deux inversions de clichés, des trucs ensuite plus profonds sur le lien, la parentalité, la maternité d’un côté, mais aussi sur la sexualité, le désir. Des thématiques qui nous intéressaient au final. Mais on est parti de cette inversion parce y apparaît une sorte de comédie. Mais c’est marrant qu’en 2022 qu’on puisse faire des choses aussi étonnantes avec des petits décalages, des petites inversions ».

Platonique – OCS