« Je meurs, je le sais.
Mais au moins
je suis un homme libre. »
Des mots prononcés par Alexander Litvinenko sur son lit de mort en 2006. Retour sur l’affaire Litvinenko en mini-série. Après un documentaire en 2016, George Kay, connu chez nous pour avoir imaginé notre Lupin, imagine la fiction en 4 épisodes diffusée sur M6 avec David Tennant dans le rôle titre.
MEURTRE AU POLONIUM : L’AFFAIRE LITVINENKO raconte l’enquête extraordinaire de deux officiers de police de Scotland Yard, Clive Timmons et Brent Hyatt, appelés en novembre 2006 à l’University College Hospital de Londres au chevet d’un patient singulier… Alexandre Litvinenko, ancien agent des services secrets russes et lanceur d’alerte, prétend avoir été empoisonné sur ordre direct de… Vladimir Poutine. Sur son lit de mort, Alexandre Litvinenko, fournit aux enquêteurs des détails précis sur les événements passés, les endroits qu’il a fréquentés récemment et surtout les personnes qu’il a rencontrées… Une course contre la montre s’engage pour découvrir la nature du poison ingéré, pour sécuriser tous les lieux où Litvinenko a pu aller et protéger les personnes qu’il a pu croiser… mais aussi au final pour comprendre qui a pu se fournir en polonium-210, une substance radioactive hautement toxique et très rare, pour décider de tuer un homme… Aidé sans relâche dans leurs investigations par Marina Litvinenko, la veuve d’Alexandre, les enquêteurs de Scotland Yard vont permettre de prouver l’implication directe du directeur du FSB, Nikolaï Patrouchev, et du président russe, Vladimir Poutine et provoquer une crise diplomatique sans précédent entre le Royaume-Uni et la Russie.
Grâce à M6, j’ai eu la chance d’assister à une conférence de presse en visio avec Marina Litvinenko où j’ai pu poser deux questions. Un échange qui a eu la veille de la diffusion anglaise sur ITV donc elle ne savait pas encore les retours du public sur la fiction. En tout cas, elle est ravie que Margarita Levieva (Revenge) interprète son personnage et pas non seulement parce qu’elle parle russe mais elle a trouvé l’actrice « très bien et juste » dans son rôle. Quant à David Tennant, Marina Litvinenko était impressionné qu’il ait accepté le rôle. Elle précise même que malgré le décalage du tournage qu’a imposé le COVID et les nombreuses sollicitations que l’acteur britannique recevait, il tenait à jouer le rôle. C’est ce qu’a ressenti Marina Litvinenko : « Il a dit, je vais le faire. […] Il ne le fait pas comme un simple défi ou comme une expérience qu’il voulait vraiment faire. Il veut vraiment faire passer un message fort à tous les gens, comme Sacha a essayé de le faire de son vivant.«
À quel point êtes-vous impliqué dans cette fiction ? Pensez-vous que la dramatisation est un moyen de raconter l’histoire de votre mari ?
Marina Litvinenko : « Cette dramatisation vient en seconde position après le documentaire réalisé en 2016 et avec le même producteur Richard Kerbaj, alors journaliste au Times, qui m’a approché et m’a demandé de coopérer pour faire ce premier documentaire. Et il s’agit exactement de l’enquête sur mon mari, Alexander Litvinenko, le meurtre de Sasha. Quand cela a été fait en 2016, il a dit, nous allons le faire en drame. Je n’étais pas sûre que ça puisse arriver ou pas. Mais quand il est venu me voir pour me dire, ITV a décidé d’en faire un drame, et quand il m’a dit qui sera dans cette équipe. J’étais vraiment impressionnée. Tout d’abord, David Tennant, qui est un acteur très connu au Royaume-Uni. J’ai réalisé que c’était lui et donc ça serait comme un nouveau public, une nouvelle génération, des jeunes qui l’apprécie, mais qui n’ont peut-être jamais entendu parler de l’histoire de mon mari. Mais maintenant, ils suivent l’Histoire ce qui est arrivé à l’Ukraine pourrait permettre de mieux comprendre ce qui s’est passé à l’époque et pourquoi cela se passe maintenant. La dramatisation, c’est toujours une façon dangereuse de parler de sa vie personnelle, et pas seulement pour moi, mais aussi pour les gens qui le font, car il y a toujours des gens qui dramatisent mon histoire. Ils étaient très nerveux mais ils m’ont dit :‘on te connait et maintenant on doit raconter ton histoire à l’écran ou sur scène’. Mais je l’ai béni pour qu’il le fasse parce que je me dis que ce n’est pas à propos de moi. Je fais partie de cette histoire. […] Il ne s’agit pas de moi. Fais-le, c’est tout. Et c’était très important. Mais ce drame est très proche de la réalité, très proche et le réalisateur et le scénariste, ils le font avec précision. Vous pourriez trouver la série pas exacte à 100%, mais c’était presque un documentaire. Richard Kerbaj, qui a commencé avec le documentaire et étant une équipe de cette série TV, m’a donné cette assurance qui tout allait bien se passer. »
Comment avez-vous vécu cette expérience de la série ?
Marina Litvinenko : « Les gens qui touchent cette affaire, pas seulement les séries télévisées. Ce que je vis dans cette enquête, la préparation de l’enquête publique. Les journalistes aussi. Je me rends compte que ça a été très dur et que les gens pensent que ce n’est pas un simple travail. Ils vont faire ça, finir et oublier tout ça. Je me suis fait beaucoup d’amis parce que nous étions unis et ce n’est pas seulement l’histoire de ce qui m’est arrivé. C’est plus général, c’est comment être humain. Ou même peu importe ce qui vous est arrivé, comment ne pas blâmer ou imaginer ceux qui sont contre vous. Comment ne pas blâmer l’État. Ce qui ne m’a pas aidé à obtenir cette justice au début parce que je savais que c’était à la fin. Ce sont les gens. Et si vous avez raison, si vous faites ce en quoi vous croyez vraiment, les gens seront avec vous. Et quand les gens ont fait cette série TV, j’ai vu la même chose. On les a beaucoup cru pour ce qu’ils faisaient. »
Meurtre au Polonium : l’affaire Litvinenko (4×52′) est à découvrir sur M6