Paris, 2001. Les tours du World Trade Center sont encore debout et les Français sont champions du monde… M6 lance sa nouvelle émission Loft Story. Isabelle, Raphaël, Karim et leurs équipes ont moins de 4 mois pour mettre le show à l’antenne. Un pari fou pour ces jeunes producteurs. Ils sont les premiers sur le terrain de la télé-réalité et doivent tout inventer. CULTE : Loft Story l’est, c’est certains !

J’ai eu l’immense plaisir de découvrir la série en avant-première et d’interviewer une grande partie de l’équipe de Culte lors d’une soirée où Prime Video a reconsitué le loft dans un airbnb loué pour l’occasion. Interview des comédiens Marie Colomb (Loana), Anaïde Rozam (Isabelle de Rochechouart), César Domboy (Raphaël), Philippe Lefebvre (Chenut), Jacqueline Corado (Elena Valente) & Léo Dussollier (Guillermo) ainsi que le réalisateur Louis Farge (également réalisateur de Follow ;), les créateurs Matthieu Rumani et Nicolas Slomka et la légendaire Alexia Laroche-Joubert, productrice de Loft Story.

Interview Anaïde Rozam

L’actrice joue le personnage Isabelle de Rochechouart qui a des faux airs d’Alexia Laroche-Joubert.

Interview Alexia Laroche-Joubert

Culte s’inspire de son expérience de productrice de Loft Story en 2001 et elle est aussi la co-productrice de la série avec Clara Lévy et Georgia Poivre (27 Tribe)

La genèse d’une série CULTE !

Nicolas Slomka : « Il y a eu un film qui nous a marqué très fort qui s’appelle The Social Network, et ce film racontait les coulisses de la création de Facebook. Et nous, on s’est demandé ce qui avait eu un peu un impact équivalent en France, quelque chose qui avait un peu transformé la société. On a pensé à Loft Story parce que quand on avait treize/quatorze ans, on regardait Loft Story, on était des dingues de Loft Story. Tout le monde ne parlait que de ça. Ça avait été un phénomène très marquant et on s’est demandé :  est-ce qu’il n’y a pas une histoire derrière Loft Story ? La bonne nouvelle, c’est qu’on a découvert qu’il y avait une histoire géniale avec des rebondissements incroyables, des personnages incroyables. On s’est nourri de ça et ça a donné naissance à cette série qui est Culte aujourd’hui et dont on est très heureux. »

Embarquer Alexia Laroche-Joubert dans CULTE !

Nicolas Slomka : « Il va y avoir deux types de public, il va y avoir ceux pour qui ce sera une madeleine de Proust qui vont se régaler à redécouvrir le Loft, les lofteurs, l’année 2001, les Nokia 3310, Les vieux modems internet qui mettent 20 plombes à démarrer, tous ces trucs-là qui sont un peu partout dans la série. Et puis il y a ceux qui vont avoir juste envie de découvrir une série qui se passe dans les coulisses de la télé et le loft sera un prétexte pour eux. Donc nous, on espère que ces gens là, ils vont se laisser surprendre et se laisser prendre par la main dans ce monde impitoyable qu’est la télévision française. »

Le jargon CULTE !

Nicolas Slomka : « Notre référence, bizarrement, c’était les séries médicales, les Grey’s Anatomy, les Urgences, etc. Ce sont des séries dans lesquelles il y a un jargon médical qu’on ne comprend jamais et pourtant on est embarqué par l’émotion, par l’action. On comprend les enjeux et on s’est déculpabilisé là dessus, on s’est dit c’est pas grave si les gens ne saisissent pas tout le jargon, ils auront le goût de quelque chose de juste et ils seront embarqués par l’action, l’aventure, les enjeux humains. »

Loana devenue CULTE !
Le personnage le plus complexe à écrire ?

Nicolas Slomka : « Je dirais que le personnage sur lequel on voulait vraiment pas se louper, c’était Loana. Loana, c’est le personnage iconique que tout le monde connaît, qui a été très exposé et et dont on sait qu’aujourd’hui, son parcours de vie est compliqué. Et nous, on voulait absolument lui rendre honneur, lui faire honneur et enfin réhabilité aux yeux du monde qui elle était à cette époque là. Loana, c’est quelqu’un qui a repris le pouvoir sur son image et sur la chosification qui avait été faite d’elle. Et ça, les gens l’ont oublié. Nous, on voulait absolument le raconter pour ça. C’est pour ça qu’on a rencontré Loana et qu’elle a participé à l’écriture de ce point de vue là, parce qu’on voulait absolument être absolument réglo avec qui elle était. »

Matthieu Rumani : « Le personnage le plus difficile à écrire, sans doute, c’était Loana, parce qu’on avait un vrai risque si jamais on se plantait. Je m’en serais énormément voulu de la malmener et de ne pas lui rendre justice. On n’avait pas le droit à l’erreur sur Loana. Je pense que Marie (colomb) a ressenti la même chose en l’incarnant et je suis plutôt content du résultat. Je crois que Loana aussi, elle a vu, et elle est au courant de comment on a traité son histoire. »

Que retenir de CULTE !

Matthieu Rumani : « J‘aimerais beaucoup que le public soit à la fois surpris par le ton, ce thriller, par cette arène où les gens ne sont pas toujours tendres, où il faut vraiment jouer des coudes pour arriver au sommet. Mais j’ai envie qu’il n’en soit pas dégoûté non plus. J’ai envie que ça reste une arène fascinante. »

Nicolas Slomka : « Je veux que le public. Ils se disent qu’ils ne s’attendaient pas à ça. Je veux que le public se dise qu’il s’attendait. Il s’imaginait. Il est venu pour, il est venu pour les anecdotes. Il est venu pour la madeleine de Proust peut être. Il est venu pour retrouver le confort du loft et de ces images un peu chouettes. Et en fait, il est resté scotché parce que c’est un thriller. C’est c’est une série qu’on a conçue comme ça pour qu’elle soit addictive et très intense. Et c’est ça que je veux que le public ressente. »

Revenir au temps de mon adolescence le temps de six épisodes haletants avec un oeil plus aiguisé sur le milieu de l’audiovisuel. Même si je fais de la série et non de la télé-réalité, certains mécanismes de l’audiovisuel restent inchangés. Cette immersion dans les coulisses est vertigineuse, révélant les prémices d’une révolution télévisuelle, qu’on l’approuve ou non. Culte est une véritable pépite ! Tout est soigné, du casting à la réalisation et l’écritire : Marie Colomb est bouleversante en Loana, Anaïde Rozam impressionne par son mimétisme frappant d’Alexia Laroche-Joubert, et César Domboy incarne avec brio un Stéphane Courbit en devenir. Le scénario est millimétré et percutant, avec cette touche de thriller brillant, magnifié par la réalisation impeccable de Louis Farge. Une série française aussi culte que la télé-réalité dont elle s’inspire.