La saison 3 de Crossing Lines compte de nouvelles recrues : Elizabeth Mitchell alias Carine Strand et Goran Visnjic alias Marco Corazza. Autour d’une table ronde organisée par 8 Art Global, J’ai pu rencontrer les acteurs lors du MIPTV ainsi que la productrice de la série et présidente de Tandem Productions , Rola Bauer et Frank Spotnitz, scénariste et producteur exécutif. La saison 3 est-elle celle du renouveau pour Crossing Lines ? Les 12 épisodes seront diffusés bientôt sur TF1.
Crossing Lines : la saison 3 vers un renouveau de la série ?
Pouvez-vous nous présenter vos personnages ?
Elizabeth Mitchell : « Carine (Strand) est enquêtrice à la Cour pénale internationale (CPI) dans les deux premiers épisodes et à la fin du second épisode, elle sera la leader du groupe ».
Goran Vinsjic : « Mon personnage est Marco Corazza, il est inspecteur à Milan et il est spécialisé dans le kidnapping et la négociation. Michael Dorn joué par Donald Sutherland l’invite à rejoindre l’équipe quand un de ses amis proches et enquêteur est kidnappé lors d’un procès de guerre. Concrètement, Marco arrive rapidement et commence à travailler avec ces gens qui sont les rescapés de l’ancienne équipe démantelée. Puis, il rencontre Carine et le reste de l’équipe et ils pensent tous que c’est juste une enquête et un truc temporaire. Dorn utilise cette affaire pour montrer à la Cour pénale internationale qu’une unité comme celle-ci est indispensable en l’Europe. Si on la compare l’ unité comme le FBI, nous n’avons pas ça en Europe. Nos polices sont spécifiques au pays et elles ne sont pas habilitées à travers les frontières mais avec la permission de la CPI vous pouvez pratiquement tout faire. Ça devient une sorte de FBI européen ».
La majeure partie des acteurs de la série jouent un personnage de leur nationalité mais vous êtes croate/américain mais vous jouez un italien ? Étrange ?
Goran Visnjic : « Il est italien de naissance mais il a passé une grand partie de son temps aux États-Unis ce qui explique l’accent et le personnage. Mais, on aurait pu être flemmard et dire qu’il est croate. J’ai déjà joué un croate pendant huit ans dans Urgences et on voulait faire quelque chose de différent. Puis, pour être honnête je n’étais pas très pour une histoire connectée avec la guerre et je ne voulais pas en reparler. Je veux parler de la Croatie comme une superbe pays touristique ».
Les séries s’internationalisent de plus en plus et votre travail aussi ?
Elizabeth Mitchell : « Il y a un appétit pour plus. Il y a plus de place pour faire entendre votre voix. Il y un désir de tous pour ça devenir global et la télévision reflète cela. Ce qui est vraiment excitant et je travaille avec des gens des quatre coins du monde ce que je n’avais réellement expérimenté auparavant. Sur notre plateau, il y a entre 5 et 7 langues parlées en même temps. Pour moi, c’est fascinant ! Les lieux où on tourne, les personnes avec qui on échange ».
Tourner une série aux Etats-Unis est-il différent de tourner une série en Europe ?
Elizabeth Mitchell : « Cela devient de plus en plus la même chose. Cependant, c’est légèrement différent le tournage par rapport aux USA car en Europe, ils insistent davantage sur le personnage, les deux mondes sont associés de telle manière que c’est sympa pour moi. C’est intriguant ! Je pense que je n’aurais pas fait une série « procédurale » car je n’aurais pas été aussi intriguée. Mon personnage est compliqué et sombre. Frank Spotnitz a vraiment veillé à cet aspect ».
Goran Visnjic : « La technologie est ce qui a permis à ces mondes de se connecter. C’est à double tranchants quand quelque chose de bien arrive, il y a aussi le revers de la médaille. Il y a vingt ans, une histoire sur la Cour pénale internationale n’aurait eu aucun sens car il y avait des frontières et une unité comme celle-ci n’était pas nécessaire. Maintenant, vous pouvez partir d’Allemagne en voiture aller jusqu’à Lisbonne et si vous respectez les limites de vitesse, vous ne serez pas arrêté à un seul moment. Il n’y a plus de contrôle à la frontière. Donc, cela affecte notre travail. Maintenant, vous avez Netflix, Amazon qui mettent de l’argent dans des séries tellement excellentes mais ce sont des séries de niche pour un nombre restreint de gens. C’est tout simplement complètement différent de ce qu’il y avait il y a quinze ans ».
Bien évidemment, Crossing Lines est une série policière, pouvez-vous raconter des histoires sur notre monde actuel à travers des scènes criminelles ?
Frank Spotnitz : « C’est une des choses les plus importantes à laquelle j’ai pensé en réalisant la saison 3. Vous devez voir la série et vous dire : ‘je ne savais pas que ça se passait comme ça’ et vous devez penser ça. C’est réel et ça arrive. Lors des enquêtes, vous apprenez des choses sur le monde dans lequel vous vivez. Il y a tellement d’histoire à raconter sur l’Europe. C’est ce qui est intéressant à propos de Crossing Lines, c’est une série qui a d’énormes capacités. C’est une série profondément européenne même s’il y a beaucoup d’américains qui travaillent dessus ».
Une série européenne avec des américains : que cela signifie ?
Frank Spotnitz : « Cela signifie que les américains présents écoutent, étudient et essayent de comprendre cette culture. Bien sûr, ce n’est pas une seule culture, mais beaucoup de cultures différentes. Cela requiert de notre part une humilité, vous êtes là pour apprendre et poser des questions. C’est pourquoi être une personne extérieure est utile car vous venez dans la série sans de préconçus et vous êtes surpris. Je le suis constamment. Depuis que je suis en Europe et ça fait pratiquement 5 ans, c’est comme si je m’étais réveillé et j’avais commencé à penser ».
Lors d’une conférence, vous disiez avoir du mal à trouver de bons scénaristes français ? Avez-vous avancé sur ce point-là ?
Frank Spotnitz : « Je recherche toujours. C’est difficile car toutes les séries que je réalise sont en langue anglaise. J’enseigne à Berlin à Serialized, un programme d’écriture télévisuelle et j’ai des étudiants français qui sont excellents. J’essaie de trouver une solution et je réfléchis à éventuellement associé un scénariste français avec un scénariste anglais comme ça je peux prendre l’avantage du talent qu’ils ont en anglais ».
Du renouveau pour la saison 3 ? Cette saison 3 est-elle un reboot ?
Goran Vinsjic : « On m’a appelé sur le projet. Alors, j’ai vu la saison 1 et 2 et avant de donner ma réponse, j’ai dit à mon agent que j’avais besoin de parler à Rola Bauer et Frank Spotnitz avant. Après une conversation avec eux, j’ai tout de suite dit oui parce qu’on avait les mêmes attentes sur ce qui manquait à la série et ce qu’il devait être améliorer. Frank et Rola savaient ce qu’il fallait changer et je leur fais confiance. Maintenant à la moitié du tournage, je pense qu’ils ont réussi leur projet ».
Elizabeth Mitchell : « Puis, il y a un aspect physique. On a changé de plateau, les gens ont changé excepté pour Dorn et Tom qui sont tous les deux dans un autre lieu. Vous gardez l’idée de Crossing Lines mais le reste est nouveau. il n’y a pas une continuation de ce que c’était avec les histoires précédentes. Donc, cela donne cette impression de nouveauté. C’est toujours la même promesse avec des nouveaux personnages et c’est aussi un nouvel angle. Il y a plus de moment dans la salle d’audience, l’histoire est plus solide. La plupart du temps, c’est une intrigue par épisode mais parfois c’est une intrigue sur deux épisodes. Les personnages sont différents et il y a une nouvelle équipe assemblée. Cela m’apparaît nouveau. C’est un peu une saison où on répare les problèmes. C’est nouveau avec une promesse similaire. Le design, le look, le directeur de photographie, la façon de réaliser sont différents. Quand vous regardez le trailer (ci-dessous), il y a quelque chose de puissant dans la manière de filmer de notre directeur de photographie. Ça me paraît nouveau après avoir vu les deux premières saisons ».
Regardez le trailer de la saison 3 de Crossing Lines pour savoir si Elizabeth Mitchell dit vrai :
Frank Spotnitz : « Quand vous regardez une co-productrion internationale avec des personnages de pays différents, cela apparaît un subterfuge cynique pour gratter des financement de différents pays. J’étais vraiment déterminer à ce que l’on rencontre des personnages et non des nationalités. Vous rencontrez le personnage de Goran, celui d’Elizabeth comme des gens, c’est accessoire d’où ils viennent. Ce sont des individus intéressants avec des histoires intéressantes, différents points de vue qui entrent en conflit. Il n’y a rien de cynique, c’est de l’intégrité créative derrière cette série. Et je pense que le public le ressentira : il y a des histoires que l’on veut raconter pour une raison ».
Y-aura-t-il un nouveau personnage français dans la série ?
Elizabeth Mitchell : « Oh mon Dieu, j’espère »!
Frank Spotnitz : « Oui, il y aura un autre personnage français. Mais, son rôle ne sera pas régulier. Mais, je dois le dire cela fait partie de l’approche non cynique de la série côté casting : ce n’est pas un personnage par pays. Par exemple, il n’y a pas de turc et cela manque d’autant plus que c’est un marché florissant mais on n’a embauché personne du pays. C’est n’est pas la manière de raconter une série et je ne veux pas que ça soit comme ça. Je pense vraiment que les gens vont regarder même s’il n’y a pas un personnage par pays ».
Marc Lavoine voulait-il quitter la série ?
Rola Bauer : « Marc Lavoine voulait personnellement passé plus de temps chez lui car c’est un véritable challenge cette coproduction ».
Question à la productrice de Crossing Lines : tout change quasiment pour la saison 3, est-ce que vous réalisez que ce que vous vouliez faire n’aller pas dans la bonne direction dans les deux premières saisons ?
Rola Bauer : « Je pense que dans la vie à partir du moment que vous avez la chance de pouvoir faire quelque chose et que l’on vous en donne l’opportunité vous le faites. Et les gens vous disent voici l’argent maintenant faites-le. Vous voulez faire quelque chose de différent et le faire encore mieux en apprenant de vos erreurs passées. Je pense que c’est un bon principe de vie. C’était notre objectif d’apprendre du passé, ce qui marche et ne marche pas. Nous avons une famille comme vous le savez, nous avons environ cinq millions de téléspectateurs qui viennent chaque semaine sur TF1. On garde l’ADN de la série, les frontières sont à plat et c’est la seule unité compétente en la matière bien plus compétente qu’Europol ou Interpol. Notre équipe est plus rapide, plus intelligente et elle utilise les infrastructures dont elle dispose. Que l’aide vienne de Dorn ou de leur propres contacts, c’est ce que l’on a gardé. Ce que l’on a également essayé de faire c’est de rendre l’histoire plus pertinente. Des histoires plus contemporaines que l’on peut trouver dans les nouvelles mais à travers les personnages, cela les rend plus personnelles. Nous avons changé le look de la série ».
BONUS : Once Upon A Time
Avez-vous apprécié votre rôle d’Ingrid, la Reine des Neiges dans Once Upon A Time ?
Elizabeth Mitchell : « Oh ! Ma reine des neiges. J’ai passé un excellent moment à jouer ce rôle. C’est une personne brisée. Je l’aime terriblement. C’est génial d’être un personnage de conte de fées, vous pouvez tout faire ».
La fin de la Reine des Neiges n’est pas trop facile ?
Elizabeth Mitchell : « Elle se révèle être une personne bienfaisante et j’aime ça. Même si j’ai apprécie être une antagoniste, c’est quand même jouissif d’être la méchante. Je ne savais pas qu’elle allait finir comme ça. Les scénaristes sont venus me voir en me disant qu’elle se rachetait à la fin. J’ai dit ‘Oh vraiment’! Personne ne pense sincèrement qu’il est méchant. C’est la clef ».
Ping : Frank Spotnitz revisite le mythe des Médicis, Maîtres de Florence - Lubie en Série