Grace Marks, c’est l’autre servante de Magaret Atwood, auteur du roman La Servante Écarlate connue sous le nom anglais de The Handmaid’s Tale. Visiblement la romancière a le vent en poupe car un autre de ses livres qui est adapté en séries pour la chaîne canadienne CBC et distribuée à l’international par Netflix. L’ambiance est assez proche de The Handmaid’s Tale et Grace fait écho à Offred. Mais, le saviez-vous ? Grace Marks a réellement existé ! En effet, Alias Grace / Captive s’appuie sur l’histoire vraie de Grace Marks, une jeune femme irlando-canadienne condamnée en 1843 pour le meurtre de son employeur Thomas Kinnear et sa maîtresse Nancy. Elle échappe de justesse à la peine de mort pour être enfermée pendant 30 ans dans un hôpital pour malades mentaux. L’implication de Grace Marks dans ce double meurtre n’a jamais été totalement prouvé, certains disent qu’elle souffrait d’une maladie mentale.
De ce mystère né le roman Alias Grace, intitulé Captive en français, dans l’esprit de Margaret Atwood et de ce roman né la mini-série de 6 épisodes. N’ayant pas lu le roman qui me tente bien après avoir vu la mini-série, Alias Grace raconte donc l’histoire de Grace Marks, cette servante immigrante d’Irlande arrivée au Canada et qui est condamné pour meurtre à finir ses jours dans un établissement psychiatrique sauf que la jeune femme ne se rappelle de rien sur ces meurtres. C’est alors que le Docteur Simon Jordan intervient pour aider la jeune Grace à se souvenir de son passé et retrouver la vérité. Pas certain que le Dr. Jordan est existé mais il est un personnage clef pour que Grace remonte dans le temps est nous raconte son histoire captivante. Oui, c’est bien le terme « captivante » pour qualifier cette mini-série. Personnellement, j’ai enchaîné les quatre premiers épisodes et obligée de m’arrêter pour dormir, j’ai avalé les deux autres dès que possible.
Alias Grace, une mini-série qui captive !
Non seulement, l’histoire du personnage est passionnante mais également le jeu de l’actrice Sarah Gordon est excellent. Elle hypnotise le téléspectateur et on a envie de l’écouter. Le reste du casting est tout aussi remarquable comme Anna Paquin dans le rôle de l’affreuse Nancy, Rebecca Liddiard que je découvre agréablement dans le rôle Mary Whitney, Edward Holcroft alias Dr. Jordan et Zachary Levi qui est bon de retrouver dans le rôle du magicien/hypnotiseur Jeremiah Pontelli. De plus, quand j’ai appris que c’était inspiré d’une histoire vraie et que ce mystère sur la responsabilité de Grace Marks a véritablement existé, j’ai trouvé cette histoire encore plus captivante. Cela ancre la fiction dans une réalité et sur des questions qui se sont posées réellement à un moment de l’histoire. On imagine qu’en 1843, la gestion des maladies mentales n’était pas leur fort. La scène d’hypnose dans l’épisode 6 est très perturbante et soulève tellement de question sur l’innocence de Grace. Est-elle consciente ou habitée par un esprit ? Mais lequel celui de Mary Whitney ? Rien n’est sûr et c’est le génie de ce scénario ! Même la fin ne vous donne pas une réponse claire mais trois potentielles interprétations de son coup de sang :
- Grace est habitée par l’esprit de vengeance de Mary Whitney, c’est surnaturel.
- Grace souffre d’une maladie mentale du type dédoublement de personnalité cf Schizophrénie.
- Grace est une meurtrière qui maîtrise à la perfection l’art du mensonge.
Rien n’est certain ! Tout ce que l’on sait c’est qu’à la fin Grace Marks devient l’épouse de Jamie Walsh dont le témoignage au procès lui a coûté sa condamnation. Il passera sa vie à s’excuser auprès de son épouse. Quant à Grace comme prévu, elle s’est bien mariée avec un homme dont le prénom commence par un « J » (cf la pelure de pomme) et elle possède la vie tant voulue par son amie Mary Whitney.
Mary Whitney : I am going to marry a nice, young farmer whose land is already cleared and a good house built. I even know what kind of hens and cow we will have. I want red and white Leghorns and a Jersey cow for the cream and cheese. There’s nothing better. And a cat named Tabby and a dog named Rex.
Mary Whitney : Je vais me marier avec un jeune et gentil fermier qui a une terre déjà défrichée et une maison déjà construite. Je sais même quels genres de poules et vaches nous aurons. Je veux un blanc et rouge leghorn et une vache Jersey pour la crème et le fromage. Il n’y a rien de meilleur. Et un chat nommé Tabby et un chien nommé Rex.
Bien sûr, Mary Whitney n’aura jamais cette vie et la vivra par procuration à travers Grace. La fin évasive peut être frustrante mais en fait, elle est parfaite parce qu’au final, même si on connaît l’histoire de Grace du début, il y a un doute. Peut-être est-elle malade ? Et encore même cela excuse-t-il un meurtre ? On ne saura jamais la vérité d’autant plus que dans les faits réels après ses trente ans en hôpital pour malades mentaux, on n’a plus eu de traces sur la vraie Grace Marks. Tout est possible dans la réalité comme dans la fiction. Qui es-tu Grace Marks ?