Esprit enquête sur sa mort…

Beau séjour, c’est le nom d’un bel hôtel en Flandres qui va devenir malgré lui le théâtre d’un terrible meurtre. Celui de Kato Hoeven, jeune fille de 16 ans assassinée cruellement dans la chambre 108.  Une affaire de meurtre sanglante mais banale au final sauf quand la morte se réveille à côté de son corps. Un fantôme ? Un zombie ? Intriguant avant tout !

En fait, cette série flamande a un côté charmant et elle n’a pas démérité son titre de Beau Séjour, même si c’est le nom de l’hôtel, la série fait vivre un beau séjour aux téléspectateurs avec l’histoire de Kato. Il y a une atmosphère particulière et on s’y installe sans soucis. Dès le pilote, le charme opère et la quête de la vérité devient vitale, si j’ose dire.

Pour rappel, la série avait aussi charmé le public de Series Mania saison 7 qui l’avait alors élue prix du public ex-aequo avec Jour Polaire. Grâce à Arte, j’ai pu découvrir l’ensemble de la saison 1. Sans regrets, la série promet un véritable beau séjour !

• La rencontre avec les créatrices de la série et secrets de Beau Séjour !

Une mort particulière, pour une enquête particulière

La première fois que l’on voit Kato à côté de son corps gisant dans la baignoire, le réflexe est de se dire que ça doit être une histoire de zombie ou fantôme au choix. Zombie visiblement, la piste est éliminée, l’héroïne ne présente pas les symptômes. Fantôme, c’est plus plausible. Mais un fantôme particulier qui peut être vu uniquement par cinq personnes : Luc, le père de Kato, Ines, la meilleure amie de Kato, Sophia, sa demi-sœur, Charlie, un ami et fils d’Alexander, policier de profession. Tous ont quelque chose à cacher à Kato et l’on croisait lors la fameuse nuit fatale. Intriguant ! Qu’est-ce que ces personnages ont caché à Kato et en quoi sont-ils impliqués dans son meurtre ? Kato va alors enquêter sur sa propre mort et retrouver celui qui lui a ôté la vie aidée ou pas par ceux qui peuvent encore la voir. Elle suit également les deux détectives qui se penchent sur son affaire.

La spécificité de ce fantôme, il peut être vu par certaines personnes et Kato a une vie de fantôme tout à fait normale: elle mange, boit, dort, se déplace en moto et elle touche ceux qui la voient. En somme, une vie d’être humain que seul quelques élus peuvent encore voir. D’autres souffrent de son absence comme Kristel, la mère de Kato. Elle ne comprend pas la mort de sa fille qui aurait ce soir-là, un comportement tout à fait inhabituel. Une incompréhension mêlée à un terrible chagrin. La mère de Kato est profondément touchante et quand on voit le père, Luc, constamment ivre, on donnerait cher pour que les rôles s’inversent et qu’elle puisse voir sa fille ne serait-ce qu’une dernière fois. D’ailleurs, Luc profite de son avantage de façon pernicieuse afin de reconquérir le coeur de son ex-femme. Pathétique en soit mais il a tenté…

Dans Beau Séjour, le surnaturel sert complétement l’enquête policière qui est déclenchée autour du meurtre de Kato. La touche de surnaturel est légère et suffisamment discrète pour proposer en plus de sa dimension policière, une autre dimension à cette série, celle du drama avec de l’émotion. Rappelons-nous que Kato perd la vie, adolescente,  à un stade où l’avenir est à portée de main. L’étude du chagrin et de la culpabilité est habilement travaillée dans cette jolie série flamande.

Même si il y a quelques longueurs dans certains épisodes et des inégalités entre les épisodes, il y a clairement un décalage entre les deux premiers épisodes captivants et ceux qui suivent. Peut-être une volonté de bien ferré le téléspectateur au tout début et un petit relâchement vers la suite. Les dix épisodes de la série tiennent la route avec une superbe réalisation. Je pense tout particulière à la scène de l’autopsie dans le pilote avec le contraste de lumière entre Kato, le corps immobile et Kato, le fantôme au-dessus contemplant.

Beau Séjour sur Arte !

La révélation !

Attention ! Si vous continuez la lecture, vous connaîtrez des éléments essentiels de l’intrigue de Beau Séjour !  

Bien sûr, quand vous rentrez dans ce genre de séries, vous commencez à soupçonner tout et n’importe qui. Personnellement, j’en suis venue à soupçonner la grand-mère tout en réalisant que même si elle est en bonne forme mettre un corps dans une baignoire n’est pas si simple. J’avoue, j’ai commencé à soupçonner le coupable que vers la fin, les deux derniers épisodes parce qu’il y avait cet épisode 7 qui m’avait induit en erreur. Qui tue sa propre fille ? Visiblement, Marcus n’a pas de problème avec cela. Oui, c’est bien lui le tueur.

Alors, son motif est très confus et justifié de façon hasardeuse. Il semblerait que Marcus ne soit à son premier coup d’essai avec une certaine Claudia DeWitt tuée cinq ans plus tôt au stand de tir, le lieu de son rituel de serial killer. Oui, vous avez bien entendu, Marcus aurait le profil d’un tueur en série. Or, il a sûrement assassiné son épouse et son amant ainsi que cette Claudia mais de là, a parlé de tueur en série avec un rituel, c’est peu être excessif. D’autant plus, que pour Kato, il a juste frappé trop fort sans première intention de la tuer.

Je trouve que même si le tueur est bien trouvé car au final, on a des soupçons que sur la toute fin. Le motif n’est pas viable et provoque une forme de déception pour une série qui avait su habilement nous captiver sur 10 épisodes.

Le retour sur le déroulé précis des événements lors de l’épisode final est parfait pour bien comprendre l’implication de chacun dans cette soirée fatale pour le destin de Kato Hoeven. (Même si un rôle plus marquant aurait été préférable). Un personnage passionnant remarquablement joué par Lynn Van Royen, actrice prometteuse. Même si le tueur n’est pas le plus crédible du monde, Beau Séjour propose tout de même un bon thriller pseudo surnaturel.