Canneseries a un compétition officielle qui compte 10 séries internationales sélectionnées. Elle est évalué par un jury trois étoiles : Boran Bo Dar (créateur de la série Dark), Miriam Leone (Sqaudra Criminale, 1992, 1993), Emma MacKey (Sex Education), Rob ( compositeur Le Bureau des Légendes) et Kathryn Winnick (Vikings). La compétition officielle d’un festival est toujours à surveiller car ce sont les pépites qui envahiront sûrement vos écrans bientôt ! J’ai assisté à chaque séance et je vous donne mon avis sur cette sélection internationale de Canneseries saison 2.
NEHAMA
série – Israël – 10×55 min
pitch : Guy Nehama a une femme qu’il aime, un travail dans une entreprise high-tech qu’il méprise, et cinq enfants qu’il ne connait pas vraiment. Il se trouve en pleine crise de la quarantaine avec le sentiment d’avoir dû abandonner sa carrière d’humoriste pour sa famille. Lorsque sa femme meurt dans un accident de voiture, il va tout faire pour réaliser son rêve de jeunesse, au risque de tout perdre : sa collègue qui est secrètement amoureuse de lui, l’amitié de son frère, et jusqu’à ses enfants. Nehama, obsédé par son amour pour sa femme décédée, va tenter de découvrir ses secrets, jusqu’au moment où il va être amené à choisir entre son rêve et ses enfants.
Une standing ovation du public à la fin de la projection qui est tellement méritée ! Cette série israélienne est vraiment puissante. C’est une histoire authentique qui nous ait racontée par son créateur, acteur principal Reshef Levi avec un naturel déconcertant et qui participe à l’attachement total avec son personnage dès les premières minutes. Si dans la vraie vie la femme de Reshef est en vie, dans la série ce père de famille de 5 enfants doit apprendre à vivre sans la femme qui aime. C’est bouleversant, touchant et surtout une très belle série.
avis : ?
MAGNUS
série – Norvège- 6×30 min
Magnus Undredal, un détective qui rivalise de bêtise et de génie, tente de résoudre un meurtre tout droit sorti de la mythologie norvégienne. Pour ce faire, il va s’allier à un collègue suicidaire et au gamin maigrichon du coin. Les trois acolytes vont s’embarquer dans une aventure qui va devenir de plus en plus étrange. Alors que Magnus se rapproche de la résolution de son énigme, le monde tel que nous le connaissons change, et les forêts enneigées de Norvège laissent s’échapper des créatures mythologiques…
C’est un délire total mais on développe une forme d’empathie pour Magnus. C’est étrange car cette histoire de troll est totalement farfelue mais dans le délire ça tient la route. Il y a une certaine logique. On se laisse embarquer alors que le style de la série peut en dérouter plus d’un.
Avis : ?
HOW TO SELL DRUGS (FAST) ONLINE
série – Allemagne – 6×30 min
Comment reconquérir le cœur de votre petite amie qui vous a quitté pour le dealer de l’école ? Pour Moritz, la réponse est claire : vendre de meilleures drogues que lui. Depuis sa chambre d’ado, il s’associe à son meilleur ami Lenny pour lancer ce qui se transforme de façon inattendue en un marché de la drogue en ligne à succès. Bientôt, devenus malgré eux trafiquants de drogue, ils doivent faire face aux problèmes que rencontre n’importe quel empire de la drogue : satisfaire la demande, contrôler la qualité des produits, et plus important encore, ne pas se faire prendre.
Bien loin de Dark et son univers sombre, How To Sell Drugs Online Fast est une comédie délirante. Le pitch Morritz veut reconquérir sa petite amie avec de la drogue. Même si c’est un peu barré, complétement improbable, on suit volontiers l’univers de Morritz même si celui-ci est un peu prévisible. En revanche, il y a un petit souci avec le couple principal, on a dû mal à y croire. Morritz est trop geek et réservé et elle, c’est la fille parfaite. On ne les voit pas sortir ensemble. Il y a un côté pas crédible dans ce couple qui peut gêner dans la crédibilité de l’histoire.
Avis : ?
BAUHAUS : A NEW ERA
série- Allemagne – 6×45 min
1919. La Première Guerre mondiale vient de prendre fin. En ces temps de trouble, Dörte Helm, jeune étudiante en art à Weimar, répond à l’appel de Walter Gropius et rejoint l’Ecole du Bauhaus nouvellement fondée. L’approche novatrice de Gropius en choque beaucoup, mais fascine Dörte, qui devient partie intégrante du mouvement qui va mettre au défi non seulement les conceptions artistiques mais aussi les structures de la société. L’école devient un terrain fertile pour la modernité, le jazz – et le féminisme. Une histoire d’amour naît entre Gropius et Dörte, provoquant un scandale qui va menacer l’existence même du Bauhaus, l’école d’art qui allait transformer le 20e siècle comme aucune autre…
C’est beau, c’est une série historique et cette école existe réellement. La réalisation est soignée. Le monde dans lequel est plongé le téléspectateur est agréable. Mais, il ne s’y passe rien. L’intrigue ne présente pas de grands enjeux qui pourront être développer pour la suite. On nous parle de cette école mais les personnages n’ont pas de réelles directions à prendre. Il y a des thématiques soulevés comme la place des femmes à cette époque mais c’est un sujet de discussion, pas un réel enjeux pour la série ?
Avis : ?
JUNICHI
série – Japon – 6×30 min
Tout le monde a le droit de perdre le contrôle à un certain moment de sa vie. Junichi Ito, 26 ans, sans emploi ni domicile fixe, est un jeune vagabond qui semble exercer un grand pouvoir de fascination sur les femmes. Il va croiser la route de différentes femmes qui sont dans un état d’insatisfaction et trouvent un réconfort en sa présence. L’instant d’une nuit seulement, car Junichi, insaisissable, reprend immanquablement son chemin, non sans avoir inspiré en elles un changement imperceptible.
C’est une série particulière qui je pense ne séduira pas toutes les âmes. Mais, il y a quelque chose de touchant dans cette série japonaise même si pour nous européen, elle peut nous paraître totalement étrange. Tout comme Junichi, ce qui nous émeut dans cette série est aussi insaisissable. C’est tout de même une série conceptuelle qui peut être déroutante. Chaque épisode, c’est un portrait de femme différent seul Junichi reste le dénominateur commun et Junichi ressemble à une poupée.
Avis : ?
THE OUTBREAK
série – Russie – 8×48 min
Une mystérieuse épidémie transforme Moscou en ville fantôme. Il n’y a plus d’électricité, l’argent n’a plus aucune valeur, et les rares personnes qui n’ont pas été contaminées par le virus se battent désespérément pour trouver de la nourriture et de l’essence. Sergueï vit avec sa compagne et le fils autiste de celle-ci dans une zone encore épargnée en dehors de la ville. Il se risque cependant à rejoindre la capitale pour sauver son ex-femme et leur fils. Ce petit groupe, qui ne pensait jamais se retrouver à nouveau sous le même toit, va devoir oublier le passé et se lancer dans un long et dangereux périple vers le nord.
Dans le genre zombie, cette série se défend ! les effets spéciaux spécifiques au genre sont là et les malades infectés en question font bien peur. L’histoire tient la route. Même si les acteurs ne sont pas dingue, on se laisse embarquer dans cet univers apocalyptique et angoissant.
Avis : ?
PERFECT LIFE
série – Espagne – 8×30 min
Maria, Esther et Cristina, trois femmes adultes aux caractères complexes, se retrouvent en pleine crise existentielle car les projets dans lesquels elles avaient placé tous leurs espoirs ne leur procurent pas le bonheur attendu. Ensemble, elles vont trouver des alternatives et faire des choix qui vont les éloigner petit à petit de ce que la société attend d’elles, jusqu’à ce qu’elles se rendent compte que la vie ne se limite pas forcément à ce qu’elles avaient toujours eu en tête.
Une comédie espagnole à la GIRLS. C’est sympathique ça se regarde facilement et c’est drôle. Cependant, ce n’est pas révolutionnaire, c’est des nanas qui ont des problèmes comme toutes les autres : une qui prend la pilule pour éviter d’avoir un enfant alors que son mari veut un garçon, une qui se fait larguer le jour de prendre un prêt immobilier et l’autre lesbienne en manque d’inspiration. Dans le genre, on n’a pas de propos innovants. L’épisode 2 est un peu plus loufoque, assez drôle. Les questions autour du bébé de Maria sont intéressantes. C’est surtout une série fun sans prises de tête.
Avis : ?
STUDIO TARARA
série – Belgique – 8×45 min
1993. Dans les coulisses de la célèbre émission à sketchs belge Studio Tarara, les acteurs sombrent peu à peu dans une spirale d’autodestruction. Ricky est accro à l’alcool et aux drogues, Sandra au sexe, et Jean est un pervers assoiffé de pouvoir. L’espoir semble renaître lorsque Ricky et Sandra trouvent l’amour, mais un suicide soudain entraîne le studio au cœur d’une enquête.
C’est l’histoire d’un studio TV de sketchs dans les années 90 et étrangement on rentre bien dans l’histoire. Il ne se passe pas des trucs extraordinaires mais l’univers et ses personnages donnent envie d’y rester. Ce petit retour aux années 90 est salvateur !
Avis : ?
THE TWELVE
Douze citoyens ordinaires sont appelés à former un jury d’assises dans une affaire de meurtre aussi traumatisante que controversée : Fri Palmers, une directrice d’école respectée, est accusée de deux assassinats, dont celui de son propre enfant. Mais le sort de Fri n’est pas le seul à être dans la balance. Au fur et à mesure que le procès prend de l’ampleur, les vies des jurés sont ébranlées à leur tour. Chacun d’entre eux est en proie à ses propres démons. C’est à eux de décider de la culpabilité ou de l’innocence d’une femme brisée.
Ne vous êtes-vous jamais demandé comment un procès pour crime affecté un jury qui doit le juger ? Moi, si et la série The Twelve répond à cette question de façon intelligente en présentant l’impact de ce procès dans leur vie personnelle. En plus, les créateurs se sont inspirés de la vraie vie de membre d’un jury ! Le jury qui doit juger une histoire pas évidente d’une femme accusée d’avoir tué sa meilleure amie il y a plus de 10 ans et sa fille de 2 ans et quelques. C’est glauque et c’est ambigu comme affaire. Le téléspectateur fait corps avec le jury car au final, il ne sait que croire dans cette affaire.
avis : ?
THE FEED
série- Royaume-Uni – 10×60 min
Dans un futur proche, le cerveau de chacun est connecté à un même système. Chaque interaction, chaque émotion, chaque souvenir peut être partagé instantanément. Tom et Kate, un couple issu de la génération Y, essayent de résister à l’addiction de ce système. Tom, dont le père en est l’inventeur, s’en méfie, surtout lorsqu’il apprend que son père a l’intention de le développer encore plus. Puis, quelque chose – ou quelqu’un- va commencer à rentrer dans la tête des gens et prendre le contrôle de leur esprit en utilisant le système. N’importe qui peut se réveiller aux côtés d’un proche qui est devenu quelqu’un d’autre, quelqu’un aux pulsions meurtrières.
La référence à Black Mirror vient tout de suite à l’esprit. C’est une dystopie et un futur bien sombre qui nous ai présenté dans The Feed. Adapté du livre de Nick Clark Windo, le téléspectateur se laisse emporter dans cet univers futuriste où tout le monde est connecté par la pensée. C’est flippant, angoissant et parfois bien trop réaliste. Les acteurs Nina Toussaint et Guy Bernet, ont une vraie alchimie à l’écran qui rend cette histoire d’autant plus plausible.
Avis : ?
Dans cette saison 2 de Canneseries, j’ai un coup de coeur, c’est Nahama. La série israélienne m’a particulièrement émue autant qu’elle m’a fait rire. Cette capacité de nous faire passer du rire et aux larmes est assez puissante. J’ai vu également de très belles séries comme The Feed, Studio Tarara, The Twelve ou la délirante Magnus !
LE PALMARES
PRIX DE LA MEILLEURE SERIE
PERFECT LIFE (Déjate Llevar) crée par Leticia Dolera – Espagne
PRIX D’INTERPRETATION
Reshef Levi pour la série NEHAMA – Israel
PRIX SPECIAL D’INTERPRETATION
Leticia Dolera, Celia Freijeiro, Aixa Villagrán pour la série PERFECT LIFE (Déjate Llevar) – Espagne
PRIX DU SCENARIO
Bert Van Dael et Sanne Nuyens pour la série THE TWELVE (De Twaalf) – Belgique
PRIX DE LA MUSIQUE
Christoph M. Kaiser et Julian Maas pour BAUHAUS – A NEW ERA (Die neue Zeit) – Allemagne
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