Après avoir rencontré Alexander Karim à Bruxelles pour parler d’ABYSSES, c’est autour de Cécile de France à Lille lors de Séries Mania de me raconter ABYSSES / THE SWARM. Une série de science-fiction qui met en scène une nature en colère qui se révolte contre l’être humain. Partout dans le monde, les animaux marins attaquent soudainement les hommes. Des scientifiques de plusieurs pays comprennent qu’une intelligence inconnue coordonne sans doute ces attaques et menace l’humanité toute entière. Ils partent en expédition la confronter. Le sort de la population mondiale est entre leurs main. Basée sur le best-seller international « Abysses » de Frank Schätzing, la série est produite sous la direction de ZDF dans le cadre de l’Alliance européenne, avec France Télévisions et Rai, et en coproduction avec ORF, SRF, Nordic Entertainment Group (Scandinavie) et Hulu Japan. Cécile de France était accompagnée du showrunner Frank Doelger (producteur exécutif de Game of Thrones) lors d’une table ronde autour de la série Abysses.
Cécile de France dans les ABYSSES
Qu’est-ce qui vous a donné envie de participer à cette série ambitieuse ?
Cécile de France : « Plein de choses ! La première, c’est que je trouvais ça vraiment excitant. Un thriller qui nous plonge littéralement dans les profondeurs. Le mystère, le grand mystère des profondeurs des océans. C’est pour moi, en tant qu’être humain, déjà un domaine qui me passionne. Je regarde beaucoup de documentaires sur les nouvelles espèces qu’on découvre chaque année, puisque les fonds marins sont encore plus mystérieux que l’univers. Donc, je trouve ça déjà absolument excitant. J’ai aussi beaucoup aimé l’intelligence de la série, qui nous questionne, nous interroge sur plein de choses, sur notre humilité face à l’inconnu, face aux mystères de la nature, sur nos peurs ancestrales de ce qu’on ne connaît pas bien en tant qu’être humain. Et puis aussi sur notre capacité à nous émerveiller face à la beauté de la nature. Je pense que c’est la clé de notre survie et notre capacité à nous reconnecter avec cette nature, à renouer le lien qu’on a brisé avec elle. Les héros sont des scientifiques et que dans notre crise environnementale, on culpabilise énormément l’être humain. Or, les êtres humains, il faut continuer à croire en lui et à le valoriser. Le fait que ce soient des héros des temps modernes, finalement, les scientifiques. Alors il ne faut pas non plus se dire bouh! ce sont les scientifiques qui vont sauver la planète, mais en tout cas, ils nous donnent des solutions. Après, il faut les appliquer ces solutions. C‘est à nous, l‘opinion publique et les gouvernements d’appliquer leurs solutions, mais ils ont des solutions. Je trouve ça vraiment passionnant que ces héros, ces chercheurs, ces amoureux, ces passionnés de l’océan, de sa faune, qui étudie les océans mais pour mieux la protéger aussi. Je trouve ça excitant en tant qu’actrice d’interpréter une héroïne comme celle-là. C‘est aussi un personnage passionnant parce qu’elle est déchirée entre sa famille, entre les gens qu’elle aime et aller au bout de ses recherches pour sauver l’humanité. Entre la science et les gens qu’elle aime. Ce tiraillement dramatique était aussi intéressant. Visuellement, j’ai adoré le moodboard comme on appelle ça, c’est à dire le dossier avec toutes les images. Je n’ai jamais vraiment fait de création de science-fiction on va dire. Donc c’est ça aussi, en tant que petite fille, ancienne petite fille, ça m’excitait aussi. »
Il faut savoir que la production d’Abysses s’est déroulé pendant la pandémie ce qui a nécessité quelques ajustements mais surtout en accord avec le propos de la série, le showrunner voulait une production la plus verte possible. Frank Doelger dit : « On a voulu une production qui soit respectueuse de l’environnement, une production verte. On a décidé de filmer en Italie. L’intrigue se déroule au Pérou, au Canada, dans les îles Shetland, en France, à Rome, en Afrique du Sud, en Norvège, dans l’Arctique. Mais grâce à des effets spéciaux, on a pu concentrer le tournage en Italie pour plusieurs raisons environnementales et également pour permettre aux acteurs de concilier vie privée et vie professionnelle et pour leur permettre d’avoir une mobilité en toute sécurité. » Par ailleurs, il ajoute : « Je tiens à dire en préambule qu’aucun animal n’a été maltraité sur le tournage. Même la scène avec la langouste. C’est un mélange d’effets spéciaux et de marionnette. La même chose pour l’orque. Premier épisode l’orque mort sur la plage, effets spéciaux et grosse maquette grâce à un formidable travail d’équipe. » Donc, nous sommes sur une série en total accord avec ce qu’elle défend à l’écran.
Cécile de France fait partie d’un casting international incroyable. L’actrice explique : « Les scènes où l’on est ensemble sont en anglais et on parle beaucoup avec un vocabulaire très scientifique. Donc pour ça, il fallait vraiment beaucoup préparer ». Elle avait également accès à un coach anglais pour la prononciation correcte des termes scientifiques. Cécile de France vous encourage à regarder la série en version originale car elle dit : « Il faut vraiment dire aux gens de regarder en V.O cette série. Je ne veux pas critiquer les doubleurs et tout le travail qui est fait parce que j’ai pu me doubler en français. Mais l’émotion que le spectateur ressent quand un acteur est derrière une barre dans un studio, même s’il le fait avec tout son cœur, il le fait techniquement du mieux qu’il peut. Ce n’est absolument pas l’émotion pure qu’il y a quand on est sur le plateau, dans nos personnages, avec ces acteurs qui sont vraiment des acteurs incroyables. Les voilà, Ils ont pris dans chaque pays quelques uns des meilleurs à chaque fois, donc ce sont vraiment des acteurs exceptionnels et il faut entendre leur voix. Il faut vraiment entendre leur vibration. Ça n’a rien à voir de les entendre doublés par une autre personne dans une autre langue. » Et je ne peux que rejoindre Cécile de France sur ce point-là. Malheureusement, d’après Morad Koufane de France Télévisions International seulement 5% des téléspectateurs utilisent la version multilingue…
Abysses (8×45′) est à découvrir sur France 2