You are currently viewing Chronique de l’évolution d’une sériephile : Trop de séries comment survivre ?

Chronique de l’évolution d’une sériephile : Trop de séries comment survivre ?

Aujourd’hui, j’ai 30 ans et 15 de passion série à mon actif dont 12 de blogging. Si à 15 ans il m’était plus facile de suivre des séries, adolescente en 2018, je n’aurais certaine pas pu avoir autant de temps libre pour voir la montagne de séries qui sont à notre disposition. Ne vous méprenez pas, je ne suis pas contre la multitude de séries bien au contraire, c’est une chance ! Cependant, j’ai dû apprendre à me résigner, accepter le fait de ne pas pouvoir voir toutes les séries. ça n’a pas été facile, c’est frustrant mais voir toutes les séries et même uniquement les  séries américaines est humainement impossible (sauf si peut-être vous ne travaillez pas et que vous êtes insomniaque). Donc, je dois faire des choix et renoncer à des séries sûrement extraordinaires.

 

Avant l’abondance de séries

Il fut un temps où il était possible d’assurer tous les pilotes d’une rentrée, toutes chaînes américaines confondues. Je regardais alors entre 26 et 30 pilotes entre septembre et octobre et enchainé les publications d’avis. Avant je pouvais suivre plusieurs séries que j’appelais « prioritaires » (mes chouchoutes) semaine par semaine au rythme de la diffusion américaine. Avant je pouvais binge-watcher en plus la mini-série du moment en un week-end. Avant j’avais le temps d’écrire une multitude d’articles sur mes découvertes en séries. Bien sûr, ce planning était assuré avec une vie professionnelle et sociale bien remplie. L’ORGANISATION, maître mot du sériephile comme les mères de famille mais avec moins d’enjeux tout de même car les mères de famille restent des warriors de la vie.

 

Maintenant, être sériephile

Même si l’organisation reste un point clef chez un sériephile, ce n’est pas suffisant pour survivre face à la montagne de séries qui envahissent nos écrans. Maintenant, je parviens difficilement à voir l’ensemble des pilotes de la rentrée. Certains sont passés à la trappe clairement car manque de temps et un sujet qui donnait moins envie qu’une autre série. De 10 séries dites « prioritaires » j’ai réduit à 1 et cette année, c’est This Is Us et encore je ne parviens pas à la voir le lendemain de la diffusion U.S comme avant. Le binge-watching est toujours une compétition que je pratique mais pas uniquement sur les mini-séries et il s’étale beaucoup plus sur le temps. Clairement, il faut faire un choix, on ne peut pas tout voir et écouter ses goûts devient indispensable. Même si la curiosité vous titille un peu, il faut faire un choix aussi dans les séries qui attisent votre curiosité.

 

Qu’est-ce qui a changé pour le sériephile ?

La reconnaissance et le progrès ! Tout d’abord, la reconnaissance, les séries c’est bien, c’est tendance, tout le monde parle et regarde une série ou plus. Je peux vous assurer quand j’avais 15 ans et que j’avais dit vous verrez dans 10 ans tout le monde parlera de séries, on m’a dit « elle est gentille mais elle délire un peu ». Je suis tellement contente d’avoir raison et de savoir qu’être sériephile est une passion comme une autre. Moi, plus vous regardez de séries, plus je suis heureuse. J’adore entendre des conversations sur une série dans le métro ou que dans une soirée, les séries deviennent un des sujets de discussion ne serait-ce qu’un instant. Donc, plus il y en a pour satisfaire tous les goûts, mieux s’est car vous avez la possibilité de trouver votre série ou vos séries favorites. Même des medias non spécialisés en parlent car c’est devenu tendance. En plus, les téléspectateurs plébiscitent le format séries. En effet, qu’elles soient françaises ou américaines ou d’ailleurs, les séries sont bien souvent dans les tops des audiences. Cette reconnaissance vient aussi de la part du cinéma. Même si je suis contre l’idée de les opposer, chacun ses préférences dans la manière de raconter des histoires. Le cinéma s’est invité dans les séries reconnaissant une forme d’expression tout aussi intéressante. Ainsi, les réalisateurs, scénaristes et acteurs de gros calibre se pressent au portillon, tous veulent faire une série au moins une !

Le progrès sur l’accessibilité des séries. Avec la multiplication des plateformes (Netflix, Amazon Prime Video, FOX Play), des chaînes spécialisées (Warner TV, Altice Studio) et le rattrapage du décalage US-France avec la généralisation du US +24, tout ces éléments mis bout à bout fait que la nouveauté est constante et suivre la programmation nécessite un vrai planning. Là, encore pas besoin de se plaindre car il y a un réel effort qui a été fait du côté des diffuseurs français et c’est de plus en plus rare d’attendre un an entre deux saisons d’une série américaine. C’est la loi de l’ US+24 qui a imposé cette cadence et tant mieux car l’attente devenait pénible voire pénalisante pour les audiences d’une série d’une année sur l’autre. Maintenant, il y a même du US+24 en VF même si je prône la VOST, c’est assez dingue de produire une VF aussi rapidement et de qualité correcte. En parlant de version française, nos séries made in France ont le vent en poupe et leur production augmente à une cadence de plus en plus rapide si Engrenages prend encore son temps, Le Bureau des Légendes a imposé son style une saison tous les ans. Bien souvent, la saison 2 est déjà en écriture alors que la saison 1 commence à peine sa diffusion. C’est tout bête mais l’attente paraît moins longue et cela est favorable à l’image de marque des séries françaises. Puis, l’audace est davantage au rendez-vous même si Joséphine, Ange Gardien, est encore loin de la retraite, elle voit une nouvelle concurrence lui faire face avec des personnages plus originaux (Capitaine Marleau), les policiers et les thrillers sont plus sombres (Les Témoins, Zone Blanche), les comédies sont enfin drôles (Dix Pour Cent, Quadras) et de nouveaux territoires sont explorés comme la science-fiction (Missions) ou le format de 26 minutes de plus en plus à la mode.

Bref, tout ça fait des emplois du temps bien chargés et il y a au minimum une série inédite chaque semaine sur toutes les canaux de diffusion possibles en France. Pas totalement vrai, il y a à peine cinq ans. Alors, forcée de réaliser que je n’étais pas Wonder Woman, j’ai décidé que je serai au courant de toutes les séries mais que je ne pourrais pas toutes les voir. Donc, oui il est possible que vous me posiez des questions sur une série que je n’ai pas eu le temps de voir et maintenant, je ne serais plus frustrée. Je vais faire des choix pour ce blog et j’accepte de ne pas pouvoir tout voir. Je prends toutes suggestions de votre part cher lecteur, mais j’admets que je ne peux pas tout suivre. J’essaie d’être au plus proche des tendances, de l’actualité en regardant les meilleures séries pour vous donner un avis tout en essayant de vous faire découvrir quelques pépites. Le nombre constant de séries est merveilleux, le choix presque infini est une chance et tant mieux, mais il n’est pas possible de tout voir, c’est ainsi. Mon seul conseil : regarder des séries et des séries qui vous procurent des émotions, c’est l’essentiel.

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

Laisser un commentaire