Le saviez-vous, Anthony Lemke parle français ? Pour un anglophone du Canada, ça donne du français proche du québecois et cela a son charme. Dans la saison 3 de Dark Matter, Anthony Lemke a pu montrer ses talents en français dans l’épisode 4. Dans la version française diffusée sur Syfy France, les passages en français seront traduits en espagnol donc permuter sur la version multilingue sur Syfy France car ça vaut le coup d’entendre l’acteur parlait français. Au pire, dans cette interview avec Anthony Lemke, en plus de décrypter son personnage Trois/Three, j’ai réussi à le faire parler en français, une langue dans laquelle il adore jouer quand il le peut !
Qui est le personnage de Trois ?
Comment voyez-vous l’évolution de votre personnage Trois/Three tout au long des trois saisons ?
Anthony Lemke : « C’est un gars qui découvre qui il est et quand il le découvre, c’est un mix complexe de quelqu’un qui a les pieds sur terre, loyal et sincère mais aussi quelqu’un de mauvais, un criminel. Ce qui est fun avec ce personnage, contrairement aux autres, il ne tourne pas le dos à ce qui est mauvais ou négatif. Il embrasse cet aspect comme une partie de lui tout autant qu’il essaie d’embrasser l’autre partie de lui. Donc, le personnage évolue d’un homme mauvais vers quelqu’un de bien plus complexe mais certainement pas un gentil. J’espère qu’ils vont garder cet aspect et ils ne vont jamais vraiment aller vers le bon gars voire le héros. Ce qui est intéressant, c’est que les dix premières années de sa vie, il a vécu une enfance idyllique avec des parents aimants et ce type qu’il pensait être son père tue ses parents et l’élève comme son fils. Cela transforme son histoire en une histoire négative. Il est en accord avec les deux côtés de sa personnalité ».
Malgré son côté bad guy, on adore Trois/Three pour son côté irrévérencieux : comment expliquez-vous l’attachement du public pour ce personnage pas si aimable à première vue ?
Anthony Lemke : « Je pense que ça commence avec Joe Mallozzi, le créateur. C’est un mariage entre ce que je peux apporter au personnage et ce que Joe peut amener au personnage. C’est un personnage que l’on a déjà vu en science-fiction, celui qu’on n’aime pas mais qu’on aime quand même mais c’est aussi un personnage que l’on rencontre dans la vie, la personne qu’on aime voir réussir même si il fait des trucs stupides ou de manière impulsive. Je crois que ce que les gens aiment chez Trois, c’est sa loyauté. Vous avez l’impression que si le vaisseau va mal, il sera là pour vous même s’il va vous redonner le process à suivre. Il est aussi conscient de ses problèmes et ne revendique pas d’être parfait. Il est au courant de ne pas être parfait, il est la personne qu’il est. Il est aussi fun. Si vous rigolez, vous avez plus tendance à apprécier la personne parce que vous rigolez. Il ne prend pas la vie trop au sérieux. Il est capable de trouver de l’humour dans des scénarios que d’autres individus trouveraient angoissants. Je crois que les gens aiment les personnes qui dans une situation angoissante disent allez, peu importe, on y va »!
Androïd et Trois, c’est des taquineries en permanence. Comment voyez-vous la relation de Trois avec l’Androïd ?
Anthony Lemke : « C’est un peu le genre de relation, personne ne peut insulter mon frère à part moi. Je peux dire ce que je veux à mon frère, lui dire que c’est un idiot, mais personne ne peut le faire à part moi car c’est mon frère. Donc, je peux dire ce que je veux à mon robot mais quand vous ne faites pas partie de ce cercle, vous n’avez pas le droit de l’insulter. Ce que j’adore, et c’est la force de la science-fiction, c’est le fait que mon personnage est si anti-robot. C’est un véritable tas de ferraille donc vais-je vraiment développer des sentiments pour un tas de ferraille ? Comme si c’était une tasse de café, est-ce que je m’y attacherais autant. Oh ma chère tasse de café. Est-ce que je risquerais ma vie pour sauver une tasse de café ? La réponse est non. Et c’est comme ça dans son intellect que Trois voit, du moins au départ, l’Androïd. Quelque chose que l’on possède et on n’en prendra un autre quand elle sera cassée. La vérité, c’est que c’est possible car il y en a des millions dans notre galaxie. Mais, on a appris que notre Androïd est différent. Quoiqu’il en soit, c’est la lutte entre le côté émotionnel de Trois et son intellect. Son intellect dit c’est un tas de ferraille fabriqué dans une usine et c’est ridicule de la considérer plus que ce qu’elle est, qu’elle aurait une âme et un esprit. Mais, émotionnellement peut-être qu’il répond plus fortement que les autres à elle. Parfois, il se trouve comme attirer par elle, ce qui est répugnant pour lui. D’une certaine manière, mon personnage représente ce que les gens en général pensent et c’est aussi pourquoi les gens apprécient Trois parce que personne n’est d’accord avec tout type de sexualité sous le soleil, tout type de genre sous le soleil, tout type de culture sous le soleil. Tout le monde dit c’est okay, rien de grave, tu peux aimer un robot. Mon personnage est le reste de l’humanité qui est mal à l’aise à cette idée. C’est ce qui est fun car on nous dit dans nos sociétés d’être compréhensif, ouvert. Tout est okay que ça soit le genre, la race, le sexe. Mais, la vérité ce n’est pas ce que l’on ressent au plus profond de nous et mon personnage représente cette bataille. Et je pense que l’on peut s’identifier parce que c’est la vie ».
En quoi c’est cool de jouer dans une série science-fiction ?
Anthony Lemke : « J’adore jouer dans une série de science-fiction principalement parce que vous pouvez tout faire. Bien sûr, c’est les scénaristes qui emmène votre personnage dans cet univers comme dans ce fameux épisode 4. Si je jouais dans une série policière, vous pouvez oublier ce genre d’intrigue où cela vire à la comédie dès les premières quinze minutes. J’aime le fait que la science-fiction peut s’engager sur des questions sociales qui sont plus dures à aborder une série sur la vie réelle parce que vous ne parlez pas à travers une analogie. Je parle d’un robot donc je peux dire ce que je veux mais si je parlais de race et qu’elle était musulmane en tant qu’homme blanc, alors, cela deviendrait très compliqué et on ne pourrait parler de la théorie derrière. On ne pourrait en parler honnêtement. Alors, vous me verriez plus négativement si l’Androïd avait une race particulière. Pourquoi ne peut-il pas passer à autre chose ? Quel homme de Cro-Magnon ! Mais, la vérité nous sommes tous une grande et heureuse famille et c’est intéressant d’explorer pourquoi, c’est le cas et surmonter ça et passer ce point d’une certaine manière de ne pas avoir mon esprit attaché à un type de situation réelle. C’est ce que j’aime en science-fiction ».
Anthony Lemke parle français !
Dans l’épisode 4 de la saison 3 de Dark Matter, Anthony Lemke parle français et il m’a raconté les coulisses de cet épisode. J’ai raconté tout cela a Betty Mourao dans la Séance Live avec des extraits d’Anthony Lemke et sa douce voix en français.