L’esthétique de DIX POUR CENT, on la doit aux réalisateurs de la série. Cette saison 4, ils sont deux à se partager les 6 épisodes : Antoine Garceau et Marc Fitoussi. Antoine Garceau est réalisateur sur Dix Pour Cent depuis la saison 1 et Marc Fitoussi réalise depuis la saison 3. Il faut savoir que Marc Fitoussi est réalisateur et aussi scénariste sur la série. Lors de Canneseries, j’ai pu m’entretenir avec les deux réalisateurs de la saison 4. Idéal pour avoir un point de vue différent sur la série, les coulisses derrière la caméra.

Deux réalisateurs et répartition des rôles

Vous êtes les deux réalisateurs de cette saison 4 de Dix Pour Cent, alors dites-nous qui a fait quel épisode et pourquoi ?

Marc Fitoussi : « Certains résument en disan,t moi, je fais les filles et lui, les garçons. Moi, j’ai Charlotte Gainsbourg, Sandrine Kiberlain et Sigourney Weaver »

Antoine Garceau : « Moi, j’ai Franck Dubosc, José Garcia et Jean Reno. Mais, ce n’est pas un principe que l’on a établi dès le départ. Il se trouve que moi j’avais très envie de faire l’épisode 6, l’épisode final. Parce que comme j’étais là depuis la saison 1, ça me touchait de faire le dernier donc voilà je me suis attribué le 6. Marc avait envie de faire le 4 parce que c’était avec Sandrine qu’il aimait bien »

Marc Fitoussi : « parce que j’ai déjà travaillé avec elle ».

Antoine Garceau : « Mais on sait dit que par soirée, c’est bien qu’il y ait un épisode de chaque réalisateur. Donc, si je faisais le 6, Marc faisait le 5. S’il faisait le 4, je faisais le 3 ».

Comment vous êtes vous organisé entre vous quand l’un travaille sur un épisode, l’autre travaille sur l’épisode suivant ? Pouvez-vous, nous faire part de votre organisation ?

Marc Fitoussi : « Déjà, il y a cette grosse étape d’écriture, qu’il faut bien le dire, prend toujours du retard, c’est-à-dire, on aimerait idéalement avoir des scénarios bouclés et passer en préparation. Mais, ça ne se passe jamais comme ça. Forcément à la fois, il y a de l’écriture, à la fois, il y a de la préparation et parfois, il y a du tournage, de l’écriture et de la préparation en même temps. Donc, on arrive jamais à cette situation où tout est bien écrit et bouclé avant. L’un des inconvénients de cette situation fait que quand on a enfin un scénario que l’on estime abouti, on n’a pas eu ce temps nécessaire pour évaluer cette vraie durée et donc, espérer qu’il fasse vraiment 52 minutes. Très souvent sur Dix Pour Cent, on se retrouve avec des épisodes beaucoup plus longs parce qu’on arrivait enfin à des versions qui nous plaisent mais il est trop pour maintenant essayer d’écrémer, de réduire, d’affiner. Donc, on part en tournage en étant parfaitement confiant qu’on va tourner en 11 jours du soi-disant 52 minutes qui parfois peut se révéler être du 1h10. L’avantage malgré passé ce tournage un peu intense avec heures supplémentaires etc. On arrive à des versions de montage qui sont validées par la chaîne quelque soit la durée. On n’a jamais eu cette contrainte, il faut que vous teniez 52 minutes. France 2 n’est pas opposé à ce que les épisodes dépassent un peu et c’est même devenu une récurrence. On n’a pas eu un épisode de 52 minutes sur cette saison ».

Antoine Garceau : « C’est vrai le plus court, il fait 53. Mais, ils aiment tellement la série qu’à partir du moment où l’épisode est réussi, qu’on s’ennuie pas et qu’on est pris. À un moment, c’est la qualité qui prime ».

Marc, vous êtes réalisateur et scénariste. Est-ce que Marc vous écrivez sur les épisodes tournés par Antoine ?

Marc Fitoussi : « Justement, non. Moi, ça m’embêtait de devoir écrire sur des épisodes d’Antoine. Moi, si j’écris sur mes épisodes, c’est une façon de davantage me les approprier. Je n’ai pas envie de me mêler de ce qu’Antoine aura à faire. Je suis toujours arrivé sur l’écriture de Dix Pour Cent a un moment où il y avait quand même des premières versions écrites par des scénaristes qui sont formidables mais où il fallait de la réécriture. Parfois, une réécriture importante où je ne croyais pas à une intrigue. ça concerne souvent les guests, j’avoue. Par exemple, Sandrine Kiberlain, je l’ai amenée parce que je la connaissais bien, parce qu’on avait déjà travaillé ensemble et parce que je savais que l’intrigue qui avait été écrite pour elle ne lui plairait pas. J’avais cet avantage de dire faites moi confiance, je peux réécrire une intrigue qui va au moins un peu plus la séduire et qui nous garantit au moins de l’avoir sur la série.

Antoine Garceau : « Par ailleurs, on échange beaucoup sur nos épisodes, c’est-à-dire, on parle de nos décors, de nos castings. On n’intervient pas mais on échange et on partage ».

Marc Fitoussi : « Il faut savoir qu’ils nous arrivent de tourner le même jour ».

Antoine Garceau : « Il n’y a pas Marc qui tourne ses trois épisodes et en suite moi qui tourne les trois miens ou le contraire. On est obligé de mélanger et cross-boarder surtout quand il y a des décors qui appartiennent à des épisodes réalisés par l’un ou par l’autre ».

Réaliser le dernier épisode de DIX POUR CENT

Antoine, on imagine une émotion lors du tournage du dernier épisode de la série ?

Antoine Garceau : « ça m’a fait une énorme émotion, une énorme. En plus, on a un peu tâtonner pour trouver le sens de ce dernier épisode, savoir ce que l’on avait envie de raconter sur le parcours de chacun et finalement, on l’a trouvé. Il a été très collectif celui-là parce qu’on a beaucoup échangé avec les comédiens sur ce que l’on voulait raconter. Il y avait forcément quelque chose de touchant. On a posé aux comédiens si ce dernier plan ensemble, ça les avait touchés. En fait, on l’a pas tourné à la toute fin du tournage, donc, il n’y a pas eu cette sensation de « on tourne un dernier plan tous ensemble » et après on se sépare. ça était tourné trois semaines ou un mois avant la fin donc ce n’était pas la même chose. Mais, il y avait quand même cette sensation qu’on arrivait au terme de quelque chose ».

Si vous avez vu mon interview vidéo de Dominique Besnehard, vous savez que Marc Fitoussi sera sur le prochain projet de série du producteur sur les coulisses des danseuses de cabaret.

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