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EDEN : L’Europe bien loin d’être un paradis ?

Eden, une co-production franco-allemande, a été présentée en compétition internationale au festival Séries Mania. C’est d’ailleurs à cette occasion que j’ai pu rencontrer une grande partie de l’équipe de la série d’Arte. Eden, c’est une série sur l’immigration mais traité de façon humaine à travers le portrait de différents protagonistes qui font face à la crise migratoire vers le vieux continent à leur manière. L’Europe, cet Eden tant rêvé par certains migrants ne s’avère pas aussi beau que prévu… L’équipe de la série m’explique son projet ambitieux en détail.

 

Eden, la première coproduction franco-allemande en fiction pour Arte ?

Tout d’abord, Olivier Wolting, directeur unité fictions de la chaîne Arte explique pourquoi cette coproduction franco-allemande en matière de fiction est une véritable première pour la chaîne franco-allemande : « On ne fait pas si souvent des coproductions franco-allemande en fiction et ce n’est pas non plus une évidence sur Arte même si on se dit que c’est une chaîne franco-allemande. C’est une chaîne où chaque pays apportent des programmes dans la grille mais les coproductions en fiction sont rares. Sur une série, un 6 x 52 minutes, je pense que c’est la première fois ». Mais faire une coproduction allemande pour Arte, c’est évité le cliché. Olivier Wolting : « On avait envie de sortir des sentier battus en se disant on va éviter les sujets sur la Deuxième Guerre Mondiale, on va éviter les sujets où c’est des français qui croisent des allemands et chacun se dit ‘tiens comme ces gens sont bizarres’. Les allemands sont très sérieux et les français passent leur temps à se disputer. Il faut trouver un sujet où ne parle pas des allemands et des français mais où on est un regard commun sur un problème de notre société et croiser ces regards ».

Un projet qui a vu le jour à Séries Mania ? Jimmy Desmarais, producteur chez Atlantique Productions, explique la genèse du projet : « Il est né d’une rencontre à Séries Mania avec Felix von Boehm de Lupa Film. On s’était croisé à plusieurs reprises et il avait préparé avec Jan Krüger ce projet sur les réfugiés. Comme l’a dit Olivier (Wolting), c’est très difficile des sujets de coproduction qui soient assez naturels qui ne sont pas forcés et là, on s’était dit, c’est une question globale, vraiment européenne qui se prête très bien à ce type de production ».

Pourquoi le titre EDEN ? Jimmy Desmarais dit : « On voulait un titre qui voyage, un titre simple. Eden semblait porter plusieurs significations et c’est ça qui nous a intéressé ».

Trouver les différents profils pour raconter l’histoire ? Dominik Moll dit : »Dans le choix des intrigues, on voulait montrer la complexité de la question. La problématique allemande était comment accueillir ? parce que Merkel avait ouvert. Donc, la problématique était clairement celle de l’intégration dans la famille, dans l’intimité. En France, c’est pas exactement la même poltique c’est pourquoi on a choisi un personnage comme Sylvie Testud. Il y a beaucoup de débats à une époque sur réfugiés/migrants. Les réfugiés étant mieux que les migrants qui viennent pour de mauvaises raisons. Donc, on voulait juste montrer les histoires, les parcours de vie et c’est comme ça qu’on a composé pour faire un panorama assez complet et complexe ».

Dans Eden, vous avez 5 portraits à suivre :

  • Amare, un jeune nigérian, s’échappe d’un camp de réfugiés en Grèce dans le but de rejoindre l’Angleterre
  • Hélène, femme d’affaire française, elle  gère un camp de réfugiés en Grèce et court dans les méandres de l’union Européenne pour financer et promouvoir son modèle de gestion vertueuse.
  • La famille Hennings qui accueille Bassam dans leur foyer ce qui n’est pas du goût du fils ado rebelle qui montre un accueil bien moins chaleureux que ses parents
  • Maryam et Hamid et leur fille Jinan ont quitté la Syrie pour Paris avec l’aide d’un journaliste français qui désire publier le témoignage d’Hamid pour dénoncer les exactions du régime d’Assad. Ils souhaitent obtenir le statut de réfugiés politiques et tentent de démarrer une nouvelle vie.
  • Yiannis était ravi de retrouver un emploi  comme agent de sécurité après des années de chômage dans un camp de réfugiés en Grèce. Mais une nuit, il assiste à la mort accidentelle d’un migrant qui s’était échappé du camps.

Personnellement, mon portrait favori est celui d’Amare. Peut-être celui qui s’approche le plus de l’image que l’on a d’un parcours de migrant et l’acteur Joshua Edoze est une véritable révélation. Il fait figure de proue de la série même face à une Sylvie Testud qui assure son job mais disons que c’est plus difficile de se sentir proche de son personnage d’Hélène qui fait face à l’enfer administratif de l’Union Européenne.

Lubiie

Experte dans le domaine des séries, blogueuse passionnée depuis 2006, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival et intervieweuse aux multiples questions en séries. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

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