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EXCLU ! Interview de Danielle McCormack – Wentworth

Rendez-vous à Londres pour une interview exclusive de Danielle McCormack, connue pour son rôle Bea Smith dans la série australienne Wentworth. L’actrice qui partage sa vie entre son pays de naissance la Nouvelle-Zélande et l’Australie où elle connaît un franc succès avec Wentworth a fait une escale à Londres avant le tournage de la saison 4. L’occasion de parler des deux saisons vues sur Canalplay et voire plus encore…

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Bienvenue à la prison de Wentworth

Le saviez-vous en France, la série Prisoners, dont est inpsirée Wentworth, n’a jamais été diffusée en France donc les français n’ont pas cette référence. Que diriez-vous pour convaincre les français de regarder la série ?

Danielle McCormack : « C’est une série dramatique avec des personnages intéressants à l’intérieur d’une prison qui ont une éthique différente. Quand vous les mettez ensemble cela crée un bon drame. Vous avez des gens qui veulent contrôler les autres, d’autres sont plus vulnérables et elles viennent toutes de milieux sociaux différents. Ainsi, vous avez de nombreux conflits et des idées sur la vie contradictoires. Encore, cela participe à la qualité du drame. Dans la réecriture de l’histoire narrative (suite à Prisoners), les scénaristes ont exploré le pouvoir entre les autorités et les détenues et ils ont aussi explorés les petites nuances des personnages et la vie en prison. Et je pense aussi que quand les gens ont un aperçu d’un monde que tout le monde n’a pas la possibilité d’expérimenter, car tout le monde ne va pas en prison, c’est une sorte de voyeurisme. Les gens aiment voir comment s’est et en plus, vous êtes confronté à des gens qui ont enfreint la loi. Il y a la notion d’illégalité et les gens sont toujours intrigués par les méchants. En plus, ces personnages ne sont pas des gens mauvais, la plupart d’entre elles sont des personnes qui ont fait un mauvais choix. On peut s’identifier à certaines d’entre elles. Certaines sont des mères, certaines sont des épouses ou des concubines, certaines sont confrontées à leurs relations ou leurs émotions, des choses que l’on a tous expérimentés. Vous pouvez alors vous identifiez à elle et je pense que les gens apprécient cela ».

Il paraît que vous avez rencontré les détenues de « Dame Phyllis Frost Center » de Deer Park (une banlieue de Melbourne) : est-ce nécessaire de rencontrer de véritables détenues pour mieux aborder le rôle ?

Danielle McCormack : « Pour mon cas, je ne voulais rencontrer personne au départ parce que je pensais que ce n’était pas important pour Bea car dans la saison 1, c’est sa première fois en prison. Elle est tout aussi naïve que je l’étais. Mais, à la moitié de la saison 1, je suis allée au centre correctionnel de Dame Phyllis et j’ai rencontré des gens. Je voulais discuter avec ces femmes et tout particulièrement des mères car je voulais savoir ce que c’était d’être en prison et ne pas avoir accès à votre famille tout le temps. Ne pas avoir la possibilité d’amener vos enfants. D’autant plus au moment de l’adolescence, là où vous avez besoin le plus besoin de conseils. Vous n’avez plus la liberté de téléphoner aux gens quand vous le souhaitez ni communiquer avec les gens quand vous le souhaitez, c’est une forme d’impuissance au final. J’ai vraiment ressenti cela avec les gens avec lesquels j’ai pu échanger. Puis, c’était également important de voir l’environnement, voir leur routine quotidienne et discuter sur leurs relations entre elles. Dans les films, à la télévision, dans les livres, la prison est souvent représentée avec de grands enjeux tout le temps : quelqu’un doit commander, quelqu’un se fait poignarder dans la douche…En fait, ce n’est pas du tout comme ça. Certaines femmes disaient qu’il y a effectivement un jeu de pouvoirs, que certaines aiment avoir le contrôle. Mais, d’un côté, c’est normal, la vie est comme ça. Selon moi, ces gens agissent comme cela parce que ce sont ceux qui ont plus peur que les autres. Donc, au départ m’entretenir avec des détenues n’était pas si important mais ça l’est devenu au fil des saisons au départ m’entretenir avec des détenues n’était pas si important mais ça l’est devenu au fil des saisons.Les scénaristes sont continuellement en contacts avec des détenues et certaines actrices sont toujours en contact avec des détenues. C’est vraiment important car nous racontons des histoires et il faut que des gens s’identifient à ces histoires. Ils ne sont peut-être pas en prison eux-même mais ils ont peut-être un proche en prison. Même quand vous réalisez un drame et que c’est l’art de prétendre, vous représentez une certaine majorité de la communauté et vous voulez que l’histoire est une part de vérité.

Grâce à Wentworth, je suis ambassadrice d’une association caritative Shine for Kids. Je représente des enfants dont les parents sont en prison. L’objectif est de trouver des mentors pour eux pour les emmener voir leurs parents afin qu’ils soient en sécurité. Ce sont des enfants qui deviennent ostraciser, les gens ne veulent pas leur parler, les enfants ne veulent pas jouer avec eux. Ils se font juger par les autres et ils deviennent des victimes eux-mêmes à cause des choix de leurs parents. Je suis allée dans des prisons en dehors de Sydney pour apporter mon soutien en aidant le staff et essayer de récolter de l’argent. Puis, l’association a mis en place des programmes pour éduquer les parents en les rendant plus responsables. Comme je disais, ce ne sont pas des gens mauvais, ils ont juste fait un mauvais choix. Et dans leurs milieux, c’est une sorte de cycle et le tout est de briser ce cycle. Wentworth est un super drame, très divertissant à regarder mais la triste réalité, c’est qu’il a des gens qui vivent là-bas ».

Le titre de la série est Wentworth, c’est aussi le nom du lieu où tout se passe. Un véritable microcosme, petit monde. Est-ce que vous pensez que le titre est en adéquation avec la série ?

Danielle McCormack : « Je trouve que c’est un super titre. Au départ, quand je l’ai entendu, je n’étais pas convaincue. Mais, c’est un véritable monde : vous entrez dans le monde de Wentworth et vous oubliez que c’est une prison. Vous intégrez le monde des personnages même s’il y a des portes, des gardes et des systèmes de sécurité, l’illégalité marche toujours. Il y a même une autre loi mise en place. On oublie que c’est une prison. Toute de suite, vous êtes absorbés par les intrigues, les jeux de pouvoir et c’est un monde si riche avec tous ces personnages. Et encore plus dans la saison 3, où vous avez d’autres personnages qui arrivent et qui représentent d’autres factions et couches de la société. Pendant, la saison 2, des personnages comme Maxine ou Jess ont été introduits et ce n’est plus uniquement centré sur les personnages du principaux. Je pense que c’est un super titre et je suis vraiment contente qu’ils n’aient pas utiliser ‘Prisoners‘ comme ça notre série n’est pas dépendante et peut être autonome de Prisoners. De plus, la façon dont on regarde la télévision, a changé maintenant en devenant quasi immersive. En ce sens, vous immergez complément épisodes après épisodes et après 10 heures, vous éteignez l’écran et vous vous dites où je suis ? J’ai été littéralement en prison pendant 10 heures ! Ainsi, l’expérience est beaucoup plus touchante pour les gens. La réaction des gens envers la série est impressionnante. Les gens adorent la série et ils posent continuellement des questions. Ils remarquent des choses dans ce monde que je n’ai même pas remarqué car ils regardent encore et encore la série. Ils sont vraiment impliqués dans la série. Les fans sont aussi présents dans ce monde que nous le sommes acteurs et scénaristes ».

La série a beaucoup recours au ralenti : un style ?

Danielle McCormack : « Franchement, je pense que c’est trop utilisé dans notre série. Dans certaines scènes, ça rend bien. En fait, ce qui s’est passé c’est que le réalisateur des deux premiers épisodes proposent un style pour la série et les autres réalisateurs sont un peu en quelque sorte obligé de le poursuivre. C’est super fun pour les réalisateurs car c’est quelque chose de nouveau : utiliser le ralenti pour marquer un point, c’est comme utiliser une musique dramatique lors d’un moment émotionnel. Je pense qu’on est arrivé à un point où le téléspectateur est plus sophistiqué et n’a plus besoin de ces petits effets. On peut vraiment regarder la série sans. Si je devais réaliser la série, je limiterai sûrement le ralenti. Parfois, cette technique est utilisée à des moments où elle n’est pas utile alors qu’elle le serait sur d’autres scènes ».

www.foxtel.com.au
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Wentworth v.s Orange is The New Black

Comprenez-vous la comparaison entre Wentworth et Orange is The New Black ? Est-ce que Wentworth est un Orange is The New Black sans l’humour ?

Danielle McCormack : « Orange is The New Black est une excellente série et j’en suis légèrement envieuse. Ils ont fait quelque chose que nous n’avons pas fait. Nous faisons quelque chose qu’ils ne font pas. Nous explorons un côté plus agressif que leur environnement. Ça se voit dans la couleur des séries, le ton de Wentworth est froid et noir et celui d’Orange is The New Black est plus lumineux. J’ai beaucoup réfléchi à ce sujet et je pense que les scénaristes d’Orange is The New Black explorent les détails fins de la vie en prison. Ce ne sont pas des grands idées de jeux de pouvoirs, ça l’est un peu mais c’est davantage de nouvelles réponses sur l’humanité mais avec de l’humour. C’est plus une dramédie. Je crois qu’ils ont crée un nouveau genre car les gens ont été un peu déstabilisé par Orange is The New Black quand la série est sortie. Ils ne savaient pas ce que c’était et la série a créé sa propre niche et je respecte vraiment cela. J’ai bien accroché aux personnages et les acteurs de la série sont vraiment fantastiques. Les gens disent que notre série est ‘sans concession‘. Je suis totalement d’accord avec ce terme. Sans Orange is The New Black, Wentworth n’aurait pas la popularité qu’elle a. Par exemple, aux États-Unis, Wentworth décolle et c’est uniquement parce qu’Orange is The New Black existe. C’est une magnifique relation entre Wentworth et Orange is The New Black. Tout le monde me pose cette question et je ne suis jamais lassé d’y répondre. Ça me fait rigoler quand les gens me disent que Wentworth est meilleur, mais on ne devrait pas commencer à les comparer. Les séries devraient fonctionner en binôme. Quand vous avez de faire un break de Wentworth, allez voir Orange is The New Black et quand vous voulez que ça s’accélère, allez voir Wentworth. C’est le même monde, mais d’un angle différent.

Personnellement, je pense qu’Orange is The New Black est un peu plus sophistiqué, c’est marrant pas aussi sans concession mais c’est plus sophistiqué en terme de dialogues et la série va plus en profondeur sur des choses que je trouve plus intéressante mais avec Wentworth, vous êtes en alerte et c’est de la bonne télé,  ils ne font pas ça aussi bien que notre série ».

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Retour sur deux scènes cultes de la série

La scène où Bea apprend la mort de Debbie, sa fille. Un véritable déchirement pour cette mère. Comment avez-vous appréhendez la scène ? En tuant Debbie, il semblerait que c’est la raison d’être de Bea Smith qui est tuée ?

Danielle McCormack : « Je pense qu’il fallait avoir une sorte de sacrifice. Quand une série expérimente une grosse perte, cela change le ton de celle-ci et cela crée des enjeux plus importants. Le personnage de Bea devait perdre quelque chose de plus. Quand vous enlevez quelque chose à un personnage, vous regardez à ce que vous pouvez lui enlever en plus, vous l’y confrontez et maintenant, elle en est à un point où elle n’a plus rien à perdre. Elle a perdu sa raison d’être. Tout lui a été enlevé. Elle n’aime pas son mari, la meilleure chose dans sa vie était Debbie. Une fois enlevée, alors vous avez un super drame. Maintenant, que va-t-il se passer à partir de ce moment-là. Pour moi en tant qu’actrice, le plus important c’était de rester présente et de ne pas trop y penser. Je suis une femme qui vient de perdre sa raison de vivre : comment ressentir cela ? C’était assez simple au final, car quand vous donnez dans moment comme ça, ça ne sert à rien de se compliquer. Il faut juste être honnête et c’était simple pour moi car c’est arrivé. Les scénaristes ont été bon sur ce coup-là, c’était un moment simple mais un moment difficile tout de même. Je me souviens avoir vu le film ‘Polisse’, il y avait cette scène avec cette femme quand je l’ai vu, elle est restée en moi. Pour moi, la scène sur la mort de Debbie devait ressembler à cette scène (de Polisse) et que tous les gens qui voient cette scène doivent se dire ‘Oh Mon Dieu’! ».

La scène de bagarre entre Franky et Bea est assez impressionnante ! Pouvez-vous nous en dire plus sur les coulisses ?

Danielle McCormack : « C’était une scène assez intense. On a réaliser des chorégraphies. On avait un cascadeur qui a tout chorégraphié. La chose la plus importante dans ces scènes, c’est la sécurité. Donc, vous devez savoir exactement où vous allez à chaque instant afin que personne ne se blesse surtout quand il y a du verre par terre. Beaucoup de travail de cascades et nous sommes toutes les deux expérimentées dans la discipline. Donc, c’était assez facile de travailler avec Nicole Da Silva. Puis, vous devez répéter la scène plusieurs fois pour avoir des angles différents. Une fois, j’ai repoussé Nicole Da Silva contre le séchoir et la fenêtre de ce dernier a explosé et on a continué, puis ils continuaient de filmer. Ça rend super bien et je pense qu’ils ont utilisé une partie de cette scène dans la scène finale ».

Danielle McCormack a dit :

« Certaines personnes adorent tellement Franky qu’elles veulent aller en prison pour être avec elle »

Retrouvez Wentworth sur Canaplay !

Traduction Please !

Lubiie

Plus de 10 ans d'expertise dans le domaine des séries, blogueuse passionnée, professionnelle de l'audiovisuel, reporter de festival, jury de festival, intervieweuse aux multiples questions en séries ou chroniqueuse radio. Tout mon monde tourne autour de l'actualité des séries.

Cet article a 8 commentaires

  1. fabienne allouche

    j’ai adoré cette série et bien sur j’attends avec impatience la saison 5 !!

    1. Lubiie

      vite la saison 5 !!! 🙂 cette série est juste dingue ^^

  2. aissiou

    Oui claudia il y aura une saison 5 elle a été confirmée

    1. Lubiie

      je confirme aussi la saison 5 après confirmation auprès du distributeur de la série 🙂

  3. claudiacampagna

    bonjour, j’aimerais savoir si il y aura une saison 5. Je vien de regarder l’ep final de la saison 4 et je me demandais si ont aurait une autre saison apres celle la. J’espere de tout mon cœur qu’il y aura plusieurs autres saisons car je n’ai jamais aimé autant une serie et je n’ai jamais été aussi accro a une serie que celle la. MERCI Et bonne journée.

    1. Lubiie

      J’ai pas encore vu le final de la saison 4 mais certain il y a une saison 5 🙂

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