Le défi d’un festival en 2024 ? Voir un maximum de séries ! Le Festival de la Fiction de La Rochelle reste une formidable vitrine pour les séries françaises, et cette année encore, mon objectif est de découvrir un maximum de créations françaises. Avec cette offre abondante de fictions, je vous livre mes premières impressions sur des séries que vous aurez l’occasion de découvrir prochainement sur vos écrans. Voici ce que j’ai pu voir en avant-première lors du Festival de la Fiction de La Rochelle 2024 !
NOS VIES EN L’AIR
(France TV Slash – 8×26′)
Pitch : Mina et Océan, étrangers l’un à l’autre, se rencontrent sur un toit la même nuit, prêts à sauter pour se suicider. Cette coïncidence les bouleverse. Liés par leur détresse, ils forment un duo improbable : Mina, intrépide de Belleville, et Océan, héritier meurtri de l’élite. Ils concluent un pacte : donner une dernière chance à la vie jusqu’à l’aube. Si la mort semble encore préférable, ils sauteront ensemble. Cette nuit leur redonnera-t-elle le courage de vivre ?
C’est mon coup de cœur du festival dans la compétition française. Inès Kermas et Anthony Goffi forment un duo remarquable pour raconter une histoire bouleversante, qui capture parfaitement le mal-être des jeunes d’aujourd’hui. L’écriture est empreinte de pudeur, la réalisation est délicate, malgré la complexité du sujet abordé. Cette série est un véritable bijou !
Avis :
LES ENFANTS SONT ROIS
(Disney + – 6×45′)
Pitch : Quand Kimmy Diore est kidnappée en plein jour, l’onde de choc dépasse son cercle familial car il ne s’agit pas d’une petite fille comme les autres : Kimmy est une icône, une star de YouTube dont les vidéos postées quotidiennement sont suivies par des millions de spectateurs. Sara Roussel est en charge de l’enquête et pour la sauver, elle devra plonger dans ce monde dont elle ignore tout, aussi fascinant que terrifiant, où l’image des enfants influenceurs innocents est offerte en pâture à des fans anonymes. Sara entre également dans l’intimité des Diore et elle découvre peu à peu les secrets de cette famille qui résonnent avec son propre passé.
Après avoir lu le livre, l’explotation du filon du thriller pour une série paraît pertinent. Pourtant, il y a tellement à dire sur le personnage de Mélanie Diore qui aurait pu être davantage exploité mais la bande de flics menée par Géraldine Nakache a été préféré. Le personnage de Panayotis Pascot est particulièrement intéressant et original dans une brigade.
Avis :
IRIS
(Canal + Décalé – 6×26′)
Pitch : Comme tout le monde, Iris a une tête. Seulement sa tête… n’est pas exactement comme celle de tout le monde. Et sa bouche non plus, qui dit des choses que les autres bouches ne disent pas. Son petit-ami, sa cousine, un caviste, un gardien de musée… La liste de ceux qu’elle pousse à bout s’allonge chaque jour. Mais finalement, la première à en pâtir, c’est Iris. Et l’amour ? Quand on ne fait rien comme les autres, on le trouve loin des clichés…
Doria Tellier met en scène un personnage particulier et déroutant. On ne sait pas trop si on l’aime bien Iris car parfois elle irrite. Malgré de bonnes punchlines on reste sur un humour assez bobo parisien qu’il faut savoir apprécié.
Avis :
NISMET
(Arte-4×40′)
Pitch : Nismet a 15 ans. Son père a quitté sa mère quelques années auparavant et n’a plus donné de nouvelles depuis. Najoua, la mère de Nismet, l’élève seule, avec la présence épisodique d’un autre homme, Denis. Une nuit, alors que Najoua est absente, Nismet doit se défendre contre les approches de Denis. Mais voulant préserver sa mère, elle ne dit rien. Elle a des rapports de plus en plus dégradés avec Denis et décide de fuguer. En 4 épisodes, elle va accomplir le parcours des premières années de sa vie autonome, depuis les révoltes désordonnées consécutives d’une adolescence malmenée, jusqu’aux débuts de la construction de sa vie d’adulte.
Un récit à la fois poignant et révoltant. Emma Boulanouar incarne une Nismet d’une authenticité saisissante. La présence de la véritable Nismet dans la série ajoute une dimension troublante et renforce la beauté de cette mini-série essentielle.
Avis :
FROTTER, FROTTER
(France 2 -4×52′)
Pitch : Solange la malienne grande gueule, Fanny la bourgeoise déclassée au bout du rouleau, Michèle la militante queer dépassée… Ces femmes n’ont rien en commun et vont pourtant s’unir autour d’un combat : une grève de femmes de chambre, à priori perdue d’avance, qui va chambouler leurs vies, leurs principes, leur vision d’elles-mêmes, les sortir de leur solitude en rendant enfin visibles et audibles leurs sœurs d’infortune.
Une lutte portée avec une émotion qui transforme ces femmes en véritables héroïnes. Ce n’est pas une lutte de classe, mais plutôt une rencontre entre différents milieux à travers trois femmes réunies par une cause commune. Le récit est ponctué d’humour, notamment grâce au personnage de Fanny, qui apporte une touche de légèreté dans cette rude bataille pour un salaire correct.
Avis :
FLASHBACKS
(TF1-6×52′)
Pitch : Elsa Letellier, agent de la Police Scientifique de Lyon, a choisi sa carrière en hommage à son père, Josselin, assassiné mystérieusement il y a 30 ans. Alors que l’affaire va être prescrite, Elsa se retrouve propulsée en 1994 quelques mois avant le meurtre de son père. Elle va profiter de ce « voyage » pour se rapprocher de lui et devenir sa coéquipière pour empêcher sa mort, sans jamais lui révéler sa véritable identité. Sauf que tout les oppose ! Leur collaboration s’annonce explosive…
Un retour dans le passé, à une époque où les mœurs étaient bien différentes ! La série exploite avec finesse le contraste entre une fille qui idéalise son père, alors que celui-ci est loin d’être aussi charmant que dans ses souvenirs d’enfance. Les épisodes sont bien rythmés, portés par le duo dynamique formé par Constance Gay et Michaël Youn, qui pulsent à l’écran.
Avis :
ENJOY !
(France TV Slash – 6×35′)
Pitch : Abel est livreur pour Enjoy ! une application de livraison de repas à domicile – un job provisoire en attendant de décrocher le stage de ses rêves. Yass est stagiaire au sein d’une chaîne d’info en continu, à la ligne éditoriale réactionnaire. Igor est un jeune avocat ambitieux qui rêve de défendre de grandes causes. Leurs destinées vont se percuter dans un monde régi par la vitesse et l’efficacité, bien loin de leur idéal de justice sociale.
La condition des livreurs est au cœur de cette fiction, qui dresse un portrait juste d’un livreur, d’un jeune avocat, et d’une journaliste, tous trois luttant pour survivre face à des forces extrêmes qui menacent leur cause. Bruno Salomone brille en incarnant une caricature redoutable d’un présentateur d’une chaîne d’info en continu. Comme l’a dit l’actrice Camille Moutawakil en conférence de presse, c’est une série nécessaire.
Avis :