Rencontre avec un des nombreux réalisateurs de la série Engrenages : Frédéric Jardin a réalisé les six premiers épisodes de la saison 5. Autour d’une table ronde, j’ai posé quelques questions au réalisateur qui entame sa deuxième collaboration avec Canal Plus pour une série.
Comment débarque-t-on à la réalisation d’Engrenages ?
Frédéric Jardin : « Tout d’abord, on vous appelle. Je connaissais la série de réputation mais j’avais jamais vu les épisodes. Je venais de finir une série avant, c »était Braquo. Et je n’avais pas envie d’attaquer un film à ce moment-là et finalement, j’ai regardé les saisons précédentes. Puis, j’ai vu l’arche narratif de cette saison-là et j’ai été bluffé par le mélange de l’intrigue très prenante et tout ce qui est humain, problèmes personnels. Tout cela était formidablement imbriqué. Moi, ce qui m’amusait, en ayant les épisodes précédents, c’est de proposer ce que je pouvais apporter. Je trouvais parfois les personnages un peu construit en bloc, par exemple, Laure très soldat, on la voit jamais pleurer. L’idée, c’est d’aller chercher ça : un dose de rugosité, d’émotion, de réalisme ».
Comment trouve-t-on sa place quand ce n’est pas vous le réalisateur avant et après ?
Frédéric Jardin : « C’est amusant de commencer une saison car on maîtrise le casting. Pour tous les rôles, il y en a beaucoup environ une centaine. Sur le plateau, on arrive comme une petite souris car c’est une énorme série, ils sont là depuis neuf ans. J’ai été bien accueilli ».
Est-ce que pour l’aspect télévisuel, vous avez arrangé des scènes ?
Frédéric Jardin : « Dans mes épisodes pas du tout. Justement ça fait partie de la mise en scène de complexifier les trucs, de « bordéliser » comme dans la vie. Dans un épisode, ils observent et il y a un couple qui s’embrassent contre la voiture et il y a un mec au-dessus qui fume une cigarette. Que des emmerdes du quotidien, on joue avec ça et c’est ça qui est attractif pour le téléspectateur ».
Quelques indiscrétions :
- « Cette saison tourne autour de Laure car finalement, elle vit l’enquête de l’intérieur et de l’extérieur »
- « Quand on tourne au palais de justice avec l’acteur qui joue Machard, les gens et les touristes le prennent pour un vrai avocat«
- Anne Landois (la showrunner) a laissé carte blanche à Frédéric Jardin. « Elle venait au montage et découvrait avec un certain enthousiasme« .
- Pas de dictat du nombre de minutes de l’épisode : il faut que ça fonctionne.
- Des détenus qui regardent la série en prison.
- Des vrais policiers jouent le rôle de silhouettes
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