C’est de bons présages quand Michael Sheen et David Tennant sont réunis à l’écran dans une mini-série. Good Omens est l’adaptation du livre fantastique du même nom (intitulé « De Bons Présages » en français) paru en 1990 et écrit par Terry Pratchett et Nail Gaiman. Ce dernier qui a un deal avec Amazon Prime Video, produit sa deuxième série pour la plateforme après American Gods également une adaptation d’un de ces livres. Mais avec Good Omens, c’est différent Nail Gaiman a écrit le script et il a le rôle de showrunner alors que pour American Gods, l’adaptation a été confiée à d’autres personnes et il a juste un rôle de consultant. Le co-auteur de Nail Gaiman, Terry Pratchett est décédé, mais avant sa mort, il aurait demandé à Nail Gaiman de mettre le livre à l’écran. Vœu exhaussé avec une mini-série de 6 épisodes disponibles sur Amazon Prime Video. J’ai vu les deux premiers épisodes en avant-première et assisté à une séance de questions/réponses avec le réalisateur Douglas Mackinnon.
Good Omens : parole de réalisateur
Pour que la magie de Good Omens, il faut un bon réalisateur et Douglas Mackinnon est parfait pour l’exercice. Il nous plonge dans une monde fantastique riche et qui en plein la vue. C’est Nail Gaiman qui a écrit le script. Douglas Mackinnon explique : « Nail Gaiman m’a dit qu’il a vu 6 heures dans le livre, pas 8 heures ni 10 mais 6. Puis, il a mis des post-it tous les 50 pages pour un livre de 300 pages. Cela faisait 6 épisodes. Mais, il découvert qu’à l’épisode 3, il n’y avait ni Rampa ni Aziraphale. Alors, il a crée un mini film de 30 minutes que j’ai aussi réalisé et qui montre Rampa et Aziraphale à travers les âges ». Puis, parmi les changements entre le livre et la mini-série, c’est le développement de la hiérarchie des deux côtés bien et mal. Ainsi, le personnage de Jon Hamm, l’ange Gabriel est plus présent que dans le livre et c’est volontairement « un manager très pénible » confie Douglas Mackinnon.
Dans Good Omens, le casting est étoilé ! En plus du duo divin David Tennant et Michael Sheen, il y a Jon Hamm, Frances McDormand dans le rôle de Dieu et du narrateur, Benedict Cumberbacth dans le rôle de Satan et plein d’autres acteurs talentueux. Douglas Mackinnon explique : « Les scripts sont si bons dans Good Omens, que n’importe quelle personne qui les a lus, voulait rejoindre le projet ».
J’ai demandé à Douglas Mackinnon comment il avait aborder la direction d’acteur avec deux immenses acteurs comme Michael Sheen et David Tennant : « J’appelle ça « débarrasser le chemin ». Les gens me demandent souvent qu’est-ce que ça fait de leur dire ce qu’ils doivent faire. Ce n’est pas ce qui se passe. Ils arrivent, ils sont prêts. Votre job, c’est de mettre le monde autour d’eux cohérent ». Je lui ai également posé un question sur comment il a appréhendé certaines scènes du livre qui peuvent être un véritable défi à réaliser compte tenu de l’univers fantastique de l’oeuvre. Douglas Mackinnon a dit s’être uniquement appuyé sur les scripts qu’il a lu au départ avant même le livre. Puis, il dit que « La question n’est pas de savoir comment vous pouvez faire mais comment vous pouvez vraiment bien le faire ».
Même si Terry Pratchett, co-auteur du livre Good Omens, n’est plus présent sur cette terre. Son esprit est bien présent dans la mini-série. Douglas Mackinnon revient sur l’ensemble des clin d’oeil qu’il y a dans Good Omens, la mini-série : « Je n’ai jamais rencontré Terry mais sa présence était là avec le livre. J’avais le livre en face de moi chaque jour quand je tournais comme si il était toujours là. Puis, Nail était conscience de l’impact de Terry avec sa contribution au livre et à ce projet. Nous avons fait de nombreux clins d’oeil. La première, le chapeau de Terry est dans la librairie et il y a une étagère avec ses livres. Terry avant d’être un écrivain à plein temps, il était le porte-parole pour une centrale nucléaire. Il y a une blague dans le livre sur une centrale nucléaire qui se transforme en sorbet au citron. Dans la série, il y a une personne qui est porte-parole d’une centrale nucléaire et on a trouvé un acteur qui pouvait imiter la voix de Terry. Enfin, à la fin de l’épisode 6, il y a écrit « pour Terry ».
Peut-on espérer une suite de Good Omens en série ? Douglas Mackinnon répond : « Non, il n’y aura pas plus de Good Omens pour autant que je sache. La différence avec les autres projets de Nail Gaiman comme American Gods. American Gods en est à la saison 3 mais ils en sont même pas à un tiers du livre. Avec Good Omens, on finit l’histoire comme l’histoire du livre se termine. Donc, nous trouvions cela compliqué de faire plus ».
Good Omens : avis
Depuis American Gods, je me méfie un peu des adaptations en série de Nail Gaiman. Ce sont souvent des métaphores de nos sociétés mais auxquelles je ne comprends rien en série. Dans Good Omens, c’était bien plus clair même si ça reste farfelu, on voit à peu près le but de l’histoire. En fait, Good Omens a deux forces : le duo Michael Sheen et David Tennant et son côté très anglais. Michael Sheen en ange et David Tennant en démon, c’est divin. Les acteurs ont une véritable alchimie et ils sont parfaits dans leur rôle respectif. On a un véritable plaisir à les suivre quitte à ne pas savoir qui préférait le bien ou le mal. Good Omens est définitivement une série très anglaise. L’humour british fait foi et c’est vraiment drôle. Parfois, pas évident à suivre pour quelqu’un qui n’est pas familier avec ce type d’humour. Il y a beaucoup de référence à la culture britannique. Mais rien à dire les dialogues sont très bons. En revanche, le côté très fantastique voire délirant m’a un peu perdu à la longue. Suivre le cour l’histoire est parfois un vrai challenge. Plus que pour l’histoire, il faut voir Good Omens pour le duo Sheen et Tennant.