Et si on rouvrait les urgences Raymond Poincaré pour une saison 3 ? Trois ans après la saison 2 HIPPOCRATE, Thomas Lilti, créateur de la série et ses acteurs Louise Bourgoin, Alice Belaïdi, Karim Leklou et Zacharie Chasseriaud renfilent la blouse de médecin pour nous donner faire un état des lieux du pouls du système hospitalier après la crise du Covid-19. Dans ce troisième opus, c’est l’été. Sur décision des autorités sanitaires, de nombreux services hospitaliers ont été fermés et ceux qui restent ouverts sont surchargés. Une grève de SOS Médecins aggrave la situation, laissant toute une population sans accès aux soins. Les patients affluent, les tensions sont palpables. À l’hôpital Poincaré, les soignants se rendent vite compte que les consignes ne sont pas tenables et certains décident de désobéir. Chloé, Olivier, Arben, Hugo et Alyson sont confrontés à un nouveau dilemme : respecter la loi ou suivre leur morale.
HIPPOCRATE saison 3 : une saison musclée selon Thomas Lilti !
Thomas Lilti, médecin de profession, devenu cinéaste, il a écrit la saison 3 (avec Mary Arnaud épisode 1 & 2) d’Hippocrate et réalise tous les épisodes. Découvrez son ambition pour cette saison 3 où il joue avec la loi et la morale du médecin.
À quoi doivent s’attendre les téléspectateurs pour la saison 3 d’Hippocrate ?
Thomas Lilti : « Ils doivent s’attendre à une saison vraiment musclée. On est presque dans une saison d’action. En tout cas, c’est comme ça que j’ai essayé de la concevoir. Même si on retrouve les fondamentaux d’Hippocrate, on retrouve nos personnages, les scènes de groupe, la vie de l’hôpital, mais il y a une urgence permanente et il y a une angoisse qui pourrait presque faire penser à de la série de genre par moment, c’est-à-dire, qui vient envahir l’état d’esprit de l’hôpital et de nos personnages, parce qu’ils sont face à une impasse totale qui est qu’il y a des malades qui sont là et on ne sait pas quoi en faire. On est en plein été, on ne sait plus où les mettre et il va falloir certainement trouver des solutions alternatives et peut-être désobéir un peu aux règles qu’on nous impose. »
Après premières saisons réussies, comment on aborde l’exercice de la saison 3 ?
Thomas Lilti : « On se repose sur le fait qu’on a des acteurs formidables, qu’on a une équipe fidèle qui connaît très bien la série et on se dit avec tous ces éléments là, il n’y a pas de raison qu’on n’y arrive pas. Ce qui est important, c’est d’avoir une nécessité. En fait, Hippocrate, c’est pas un produit industriel, c’est pas bon de toute façon, on va continuer à raconter l’histoire de nos personnages et puis, les gens sont attachés aux personnages, donc de toute façon, ce sera sympa. Les acteurs et moi, ce qui nous motivent à faire une saison 3 parce qu’il n’y a pas que moi, il faut que les acteurs, notamment, aient envie. Il faut leur proposer une vraie nécessité à la faire et de raconter quelque chose qui leur semble essentiel et important. Avec la saison 3, il s’agissait de dire quelque chose, de raconter cette histoire. Une histoire, je pense, qui parle à tout le monde dans nos vies à tous. On n’a pas besoin d’être médecin ou soignant pour le comprendre. Est-ce qu’à un moment donné, quand les institutions, les lois, le système, les règles qui nous régissent deviennent insupportables à respecter parce qu’elles nous empêchent de bien faire les choses ou tout simplement d’être heureux. Est ce qu’on ne doit pas désobéir ? Est-ce qu’on ne doit pas les contourner ? Mais peut-être que ce n’est pas la solution. Hippocrate saison 3 pose cette question : est-ce que c’est la solution ou pas ? C‘est le dilemme auquel on est confronté dans nos vies et auquel surtout, les personnages d’Hippocrate sont confrontés. »
Vous imaginez combien de saisons pour Hippocrate ?
Thomas Lilti : « Aucune idée. On va toujours avoir le même principe Hippocrate, c’est artisanal. Hippocrate, c’est pas industriel. Il n’y a pas dix réalisateurs en train de travailler. Il n’y a aucune urgence à se dire il faut absolument faire Hippocrate parce que pour X raisons. C’est une histoire de désir. S’il y a une chaîne qui désire Hippocrate, Canal+, et je crois que c’est leur désir. S’il y a des comédiens qui ont envie qu’Hippocrate continue. Si moi j’ai envie qu’Hippocrate continue, que les producteurs ont envie qu’Hippocrate continue et qu’on a quelque chose à raconter en commun parce qu’il faut qu’on ait tous envie de raconter la même chose. Dans ce cas là, Hippocrate continuera et pourquoi pas faire un maximum de saisons possibles. Après, si à un moment donné, les spectateurs désertent et ne s’y intéressent plus du tout, on s’arrêtera parce qu’on a un peu d’humilité, on acceptera l’idée qu’on a fait notre temps. On va voir la saison 3, si les gens l’apprécient, il n’y a pas de raison qu’il n’y ait pas une saison 4. »
Qu’est-ce que vous aimeriez que le public retienne de cette saison 3 ?
Thomas Lilti : « J’aimerais que le public retienne que cette saison, c’est la meilleure des trois. Parce que moi, je le pense. J’aimerais que le public se dise qu’il y a quelque chose de puissant. C‘est vrai que c’est une série politique, mais en même temps qu’ils acceptent l’idée que c’est une série politique. Et moi je suis très attaché à l’idée de divertissement, c’est à dire que c’est un divertissement. On est là pour évidemment, pas pour s’amuser. Hippocrate c’est dur, c’est violent, etc. Mais le divertissement, c’est pas juste s’amuser, c’est passer un moment intense d’émotions. C’est des émotions qui peuvent être variées, diverses, et même des rires ou de sourires parce qu’il y a plein de moments drôles dans Hippocrate, mais il y a des moments émouvants, il y a des moments violents. Pour moi, c’est du divertissement, mais c’est du divertissement qui nous renseigne aussi sur l’état de notre société et l’état de nos soignants en particulier. J‘aimerais qu’on me dise, j’ai adoré Hippocrate parce que ça m’a diverti et puis ça m’a vraiment ouvert les yeux sur sur plein de choses et ça m’a intéressé. »
Le docteur Larouchi ne cesse de dire « pas d’affect » et plus il le dit, plus les émotions sont fortes dans cette saison 3 d’Hippocrate. Comment laisser ce jeune schizophrène en crise rentré chez lui, ou bien cette vieille dame atteinte de démence sénile. L’envie de soigner de Chloé, Alison, Hugo et Arben, on la comprend et on est aussi agacé par le système qui les empêche de faire leur métier comme nos héros aiment à le rappeler. Mais, heureusement, ils sont plein de ressources, nos médecins favoris et cette brillante idée de l’hôpital California est un joli pied de nez aux institutions. Peu importe le temps qui passe, se replonger dans une saison d’Hippocrate c’est toujours un voyage d’émotions intenses. Non seulement, on a plaisir à retrouver nos personnages mais aussi on apprend toujours et encore plus de choses sur notre hôpital et son pouls qui lutte face à des lois hors sol. Cette saison, William Lebghil apporte une touche d’humour et le docteur Brun joué par Bouli Lanners est plus énervé que jamais peut-être un peu trop à mon goût. Deux épisodes en moins qui resserrent l’intrigue même si on serait bien resté hospitalisé deux épisodes supplémentaires même s’il n’y a plus de lit !
Hippocrate saison 3 (6×52′) est à découvrir sur Canal + !