La saison 5 de Peaky Blinders commence à une date cruciale le 29 octobre 2019 aussi appelé le « mardi noir » comme le titre du premier épisode de cette saison 5 « Black Tuesday ». Alors, si le Krach boursier américain de 1929 met les Peaky Blinders dans la panade financière, cette date fatidique débute une saison bien morbide. Peut-être le début de la mort des Peaky Blinders ? En effet, contrairement aux quatre saisons précédentes, cette saison 5 se détache en proposant une version différente des Peaky Blinders. Peut-être un début d’essoufflement de la série ?

Attention pas d’erreurs sur la marchandise concernant le style de la série. La cinématographie de l’œuvre est toujours présente avec des images splendides. Les décors et costumes sont somptueux et précieux. Les acteurs sont majestueux surtout l’ami Cillian Murphy toujours au sommet de son art ce rôle taillé sur mesure celui de Thomas Shelby. Pour vous dire, même la version politique à petite lunette ronde est irrésistible. Mais, si l’image est belle, le scénario est très laborieux...

Les dialogues ne sont pas aussi ciselés que précédemment. Les personnages font du sur place. Les intrigues fusent sans avoir de but que ce soit de la vente d’opium avec les chinois, le fascisme avec Molsey, la rivalité avec les Billy Boys ou bien les ambitions de Michael Gray sur l’entreprise familiale, on ne sait plus où donner de la tête et cela mène parfois nulle part. Alors, peut-être que le créateur Steven Knight, qui a renouvelée son contrat pour trois saisons incluant la 5, s’est dit « je vais lancer un tas d’intrigues et j’ai trois saisons pour conclure le tout ». Admettons que ce soit la stratégie ! Ce n’est peut-être pas la bonne puisque le téléspectateur garde un goût amer de la saison 5 comme inachevée et non satisfaisante. Cette saison 5 de Peaky Blinders est bien trop confuse avec des personnages qui font une chose un épisode et son contraire l’épisode suivant comme Lizzie, la femme de Tommy, un épisode elle le hait, le second elle le désire plus que tout.

Mais, surtout les épisodes de cette saison 5 deviennent très longs. L’ennui s’installe peu à peu. Déjà, à titre personnel, il m’a fallu beaucoup de temps pour rentrer de nouveau dans l’univers des Peaky Blinders dès l’épisode 1. Là, où cela était plus inné dans les saisons précédentes. Beaucoup de pauses inutiles dans le scénario pour juste faire de l’image. Cependant une belle image, ne fais pas avancer une histoire qui stagne sans trouver son chemin. Il semblerait que les Peaky Blinders ne soient plus comme avant…

Est-ce la faute des femmes de la série à qui on attribue un faux pouvoir dès l’épisode 1 comme pour dire, mais attendez Peaky Blinders est, certes une série masculine, mais on est dans l’air du temps, on fait un écho à notre époque et le mouvement féministe. Bien sûr que non. Mais, ce soudain élan féministe sonne faux chez les Peaky Blinders. C’est mal joué car Polly et Ada n’ont pas besoin de reconnaissance, ce sont des personnages assez puissants pour ne pas avoir à réclamer de l’attention artificiellement dirigée sur elles. Cette phrase m’a fait tiqué comme sortie de nulle part lors d’un rendez-vous business des Shelby quand Polly dit à Mr.Greene : « How far have we got? We’ve established that ladies are decorative »(Où en sommes-nous ? Nous avons établi que les femmes étaient des décorations »).

Peaky Blinders, la saison mortelle ?

Attention spoilers mortels en vue !

Arthur ou Tommy tous les deux ont dû mal à supporter leur propre existence. Que ce soit l’un ou l’autre, il cherche la mort. Arthur souhaite que Linda le tue et Tommy se retrouve plusieurs fois avec un pistolet non loin de sa tempe. Alors, on nous dit que c’est les maux d’antan, ceux de la guerre qui ressurgissent, mais après quatre saisons, ces maux sonnent faux. Ils ne paraissent plus crédibles. Non pas que les traumatismes de la guerre se règlent si facilement mais les deux personnages avaient évolué vers d’autres horizons laissant penser que le sujet était clos. Visiblement, ce n’est pas le cas et Steven Knight a décidé d’insister tout particulièrement sur le sujet cette saison.

Quitte à défier la mort, autant il y allait franco ! Steven Knight s’est fait vraiment plaisir, il nous fait revenir Grace en fantôme qui incite Tommy à se tuer ! Pourquoi ce besoin de faire revenir l’actrice Annabelle Wallis pour jouer les esprits ? Le retour de Grace empêche une relation épanouie et souhaitable avec Lizzie et pour rien ! Mais, s’il avait qu’elle… Linda se fait tirer dessus, même si on voit pas bien, on était quand même assez proche du coeur a priori et pourtant, elle survit ! Alors, s’il y en a bien une dont on souhaite la mort, c’est Linda Shelby. L’épouse d’Arthur est insupportable et son personnage totalement inutile. Mais, non elle reste du côté des vivants.

Mais, ce n’est pas le pire… L’improbable est arrivé, le retour d’Alfie Solomons. Mais pourquoi ??? Quand j’ai vu Tom Hardy tout défiguré, j’étais estomaqué. C’était bon le deuil était fait, il fallait tourner la page. Je suis peut-être mauvaise langue mais j’ai tendance à penser que le retour de Tom Hardy dans le rôle d’Alfie est l’oeuvre du public. Le personnage a tellement été apprécié par le public et l’acteur britannique le joue si bien qu’il fallait le faire revenir. Je pense que l’engouement populaire a eu raison de l’écriture. Répondre à l’attente des fans allant jusqu’à la résurrection d’un personnage, est-ce la bonne stratégie ? Je crains que non. C’est surtout l’aveu de ne pas assumer d’avoir exécuté un personnage…

Pour moi, les Peaky Blinders ont perdu un peu de leur âme dans cette saison 5 de la série. Peut-être que la série débute la saison de l’overdose (peut-être à l’opium) et son créateur ne sait plus quoi vraiment raconter sur ses héros allant jusqu’à se rapprocher encore davantage de la véritable Histoire avec Mosley pour trouver un sens nouveau à sa série. Allez, soyons optimiste, deux saisons pour rattraper le coup avant la fin. Il paraît que la saison 6 nous emmènera en 1934.