Le super flic à roulettes Caïn est de retour pour une saison 3 ! Rencontre avec Bruno Debrandt qui incarne le héros en fauteuil roulant. Lors de cet entretien, il est accompagné de Claude Scasso, scénariste de la série ayant intégré la série en saison 3 et remplaçant d’Alexis Le Sec ayant lui quitté l’aventure. Découvrez cet entretien idéal pour bien aborder cette nouvelle saison qui débute à 20h50 le 3 avril sur France 2.
Une scène dans l’épisode 1 de la saison 3 de Caïn ?
Bruno Debrandt : « Ce qui est intéressant pour moi dans cet épisode, c’est qu’il y a un miroir sur les démons du personnage Caïn et du flic Caïn. Il y a ressort assez intéressant sur l’admiration de l’ancien et du super flic Allard qui est incarné par Pascal Légitimus, qui avait un code d’honneur, un flic noté, un peu une légende du SRPJ. Caïn se souvient de ce personnage, il ne le connaissait pas mais il connait ce fameux. On va voir qu’Allard est malade. Quand on voit un guest comme Pascal Légitimus arrivait, on sait que l’histoire va tourner autour de lui. Tout l’enjeu de l’écriture, et on en échange entre nous, comment on va faire pour essayer d’endormir le téléspectateur en disant ‘oui, il est là, c’est important mais c’est peut-être pas lui’ et peut-être que si c’est lui, c’est une manière très intéressante de le faire. Mais, en tout cas, dans cet épisode ce qui est très intéressant, c’est le face à face psychologique et l’effet miroir ».
Claude Scasso : « C’est un épisode que j’ai écrit. Le personnage n’était pas écrit pour Pascal Légitimus. Le personnage était un personnage en soi et Pascal Légitimus l’a épousé, l’a habité. On a changé quelques répliques dont celle où Caïn dit ‘eh oui, qu’est-ce que vous voulez maintenant dans la police, un handicapé, une femme, un arabe et vous avez lancé le mouvement » en faisant un signe sur son visage ».
Pascal Légitimus, un invité de choix pour débuter la saison 3 ?
Bruno Debrandt : « Ce n’est pas nous qui allons chercher les gens comme Pascal et les autres. C’est des grands professionnels qui tout d’un coup entendent parler de Caïn, regardent du Caïn et se disent : ‘j’aimerais bien en être’! »
Claude Scasso : « Pascal avait dit : ‘j’aimerais bien en être’«
Bruno Debrandt : « C’est super flatteur pour nous car on se dit qu’on est entrain de proposer quelque chose qui est à la fois dans le cadre de la série policière divertissante mais qui offre des vraies réflexions, des vrais décalages de regard, un vrai point de vue et de l’humour aussi qui attirent de grands acteurs. Dans la saison 3, il y aura : Pascal Légitimus, Jean-Yves Berteloot, Agathe de la Boulaye, Sonia Rolland, Lionnel Astier et Emmanuel Patron. Là où on s’applique aussi, il y a dans la kyrielle de petits rôles qui ne sont pas forcément des guests mais peuvent le devenir en creux, d’autant qu’on a gagné le feuilletonnant, il y une palanqué d’acteurs qu’on connaît moins mais qui font un super bon boulot et qui font des supers personnages ».
Les personnages secondaires ne sont pas très développés dans Caïn ?
Bruno Debrandt : « D’abord, il y a une difficulté qui est lié au format. En 47 minutes, il faut arriver non seulement à décliner une enquête, en plus créer une empathie avec la petite famille Caïn et créer un guest très fort donc un opposé ou opposant à Caïn et au SRPJ assez fort. C’est une vraie gageure d’écriture de développer tout le monde. D’où l’intérêt du feuilletonnant pour nous, c’est de pouvoir décliner sur toute la longueur tout ce que l’on déclinait sur un épisode. Donc, prendre le temps de développer en profondeur les personnages principaux tout en donnant de la place aux enquêtes à chaque épisode et approfondir les personnages secondaires. Dans la saison 3, toute la famille SRPJ est tellement impliquée, il y a tellement de dommages collatéraux dans le voyage intime de cette famille. Borel et Moretti vont être aux petits ognions c’est- à-dire, on va les découvrir au fur et à mesure de la saison comme étant tout d’abord des acteurs fascinants et des personnages hyper intéressants ».
La saison 3 plus feuilletonnante ?
Bruno Debrandt : « Quand on est téléspectateur de fiction, ce qui nous rend totalement addictif c’est le feuilletonnant. C’est pas tellement la présentation d’un épisode, d’une intrigue battue et rebattue. C’est très compliqué de réinventer dans un format comme celui-là de série policière. Nous, on est pas dans le procédural, on s’ennuie, pas d’ éprouvette, d’empreinte etc… On se moque de la procédure, ce n’est pas ce qui intéresse Caïn. Ce qui intéresse Caïn et sa petite famille, c’est la curiosité de l’humanité et les mobiles. Lors de la saison 1, le distributeur nous donnait pas la possibilité du feuilletonnant car ils veulent se donner la possibilité de programmer l’épisode 1 puis le 7 puis le 4 puis le 8 par exemple. C’est plus commode pour eux d’avoir des « one shot » à chaque fois. Or, nous, on sait à l’écriture, la création des personnages ou à la mise en scène, que fabriquer quelque chose qui est inscrit dans la durée, nous permet d’approfondir tous les aspects de la caractérisation, d’approfondir les enquêtes de les dilater, de s’offrir des épisodes inédits avec des climats particuliers ou des huit clos ou des double épisodes comme ça était le cas dans la saison 1 et 3 ou de faire un 7 + 1 pour faire huit épisodes. Si on fait la 4 et normalement, c’est bien parti, on fera 10 épisodes. Tout ce qui nous permet d’approfondir la famille Caïn, c’est du pain béni. et puis, il y a le petit truc en plus c’est l’addiction ».
Claude Scasso : « On a même eu la possibilité un double épisode final de saison et qui est uniquement la réponse du feuilletonnant. C’est une intrigue criminelle qui peut se complétement indépendamment mais qui est vraiment le final du feuilletonnant ».
Caïn : un homme brisé ou une vraie teigne ?
Bruno Debrandt : « Une vraie teigne, ça c’est sûr ! Parce qu’il s’accroche à la vie, il sait ce que c’est. C’est un Don Juan, il en veut à Dieu, il en veut à son médecin, il en veut à la justice, il en veut un peu à tout le monde, c’est évident. C’est une posture qui lui permet d’être toujours dans la figure du doute et qui lui permet de s’interroger et de se dire c’est quoi vivre. Oui, c’est une teigne et c’est un sale gosse aussi. Est-ce que c’est un homme brisé ? Je ne suis pas sûr qu’il soit brisé. Je me souviens que lors de la saison 1, on comparait pas mal Caïn à Docteur House et je trouvais que c’était une mauvaise comparaison. Même s’il est assez évidente, elle n’était pas légitime. Là où il a beaucoup de cynisme d’un homme brisé, Dr House est un super personnage. Caïn, c’est tout l’inverse, il était sûrement brisé avant d’être en situation d’handicap. C’était un type bordeline voire suicidaire, un peu voyou à jouer avec le feu. Et puis, il a cet accident et depuis, ça lui a donné une sorte de pulsion de vie qu’il n’avait sûrement pas avant. Donc, je ne pense pas que ce soit un homme brisé. Au contraire, c’est un homme qui est sûrement en reconstruction permanente pour rester sur le thème de briser mais il recolle aussi vite les morceaux que les morceaux disparaissent. C’est une sorte de jeu de puzzle. Pour moi, j’ai une vision un peu poétique de Caïn comme un puzzle que l’on dresse sur un mur et que l’on re-détruit et que l’on refait. Il a quelque chose d’éclaté en lui et donc très vivant pas du tout brisé. Bien sur, il a une âme sombre, c’est compliqué sa vie. Ça aussi c’est la qualité de cette série : C’est pas un prétexte le handicap, on met le type dans une situation très difficile donc ça rayonne en permanence mais c’est des paraboles souvent ».
Quelques petits spoilers sur la saison 3 !
Bruno Debrandt lâche quelques infos un peu spoilers. Donc à vos risques et périls :
- « Les personnages secondaires vont être au centre du cliffhanger final de la saison »
- « dès le troisième épisode, on a envie de voir le prochain épisode […] après le trois, je me suis mangé l’histoire alors qu’a priori, je connais l’histoire ».
- « Je suis très content de cette saison 3 » !
Petite anecdote
A l’époque d’Engrenages, j’ai fait une recherche sur Bruno Debrandt afin d’en savoir plus sur sa carrière. Je trouve toutes les informations nécessaires excepté un détail qui me turlupine : sa date de naissance. Lors de l’interview, je lui a fait remarqué que sa date de naissance était introuvable. L’acteur était étonné et m’a laissé faire une proposition. Alors, j’ai dit 40 ans ce à quoi il m’a répondu « ça c’est bien 40 ». Bref, je n’ai pas réussi à obtenir la réponse, le mystère demeure !
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petite indiscrétion: bruno a étudié au lycée Pierre Corneille de la celle st cloud (78) de 1985 à 1987
En effet, je me souviens de Bruno Debrandt (Rouillon de son vrai nom) ayant moi-même fréquenté le lycée Corneille.
Je me souviens également d’une Agnès…
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Série, pleine d’ esprit et de dérision BRUNO DEBRANDT, est remarquable, sans parler de son charme, dommage que cette série soit finie à quand la prochaine saison.
il faut que la série continue ! c’ est passionnant et jouée admirablement par Bruno Debrandt ! on est fan fan fan ! en plus Bruno a un charme fou !!!
super cette série jouée par Bruno Debrandt ! je vais m’ acheter toute la série car c’ est exceptionnel ce jeu d’ acteur !