Un écossais à Monte-Carlo ! Autour d’un table ronde au festival de télévision de Monte-Carlo, rencontre avec Sam Heughan, célèbre avec la saga Outlander, dans laquelle il joue le valeureux Jamie Fraser.

La série n’a été encore diffusée en France, pourriez-vous nous parler de la série et de votre personnage ?

Sam Heughan : « C’est marrant car on commence à tourner la saison 2 et revenir en arrière là où ça a commencé. L’histoire suit Claire Randall en 1940 et elle revient dans le temps en 1743 et elle rencontre Jamie Fraser, mon personnage qui a ce moment-là, n’a pas de réelles responsabilités. Il fait partie du clan des Mackenzie, il fait du cheval avec eux, il vit avec eux mais il y a beaucoup de politique. Très rapidement, il est forcé de se marier avec Claire même s’ils ne se connaissent pas vraiment, c’est une manière de la sauver des britanniques. Elle devient alors sa femme et à partir de ce moment que la série commence. Ils apprennent à se connaître et des changements surviennent. Puis, il y a des enjeux politiques entre les autres Higlanders ».

Connaissiez-vous le travail de Ronald D. Moore avant Outlander ?

Sam Heughan : « J’étais un super fan du travail de Ronald sur Star Trek et Battlestar Galactica, ce sont des séries que j’ai regardé en grandissant. Quand j’ai su qu’il était sur la série, ça m’a donné envie de passer les auditions et travailler avec lui. Il est juste génial pour raconter des histoires. Il est celui qui doit dire comment la série doit être coupée ou éditée. Parfois, il va changer la manière dont ça a été filmé ou assemblé mais dans le but de raconter une histoire. Il imagine un livre d’images. Il pense toujours comment émouvoir le public et comment le public peut ressentir l’histoire. Quand on réalise des scènes graphiques ou de violence, c’est toujours comment le public va ressentir cette scène. J’ai beaucoup appris avec lui ».

Dans Outlander, on peut dire que l’Écosse est un personnage à part entière. D’ailleurs, le producteur voulait absolument tourné en Écosse et non dans un studio. Êtes-vous d’accord ?

Sam Heughan : « Totalement. L’Écosse est définitivement un personnage dans la série. On filme sur place peut-être tous les 4 semaines ou 2 semaines, on tourne dehors. On part pendant un temps dans les Highlands, aux alentours d’Iverness afin d’obtenir ces images très dramatiques. En plus pour mon personnage, il revient en Écosse et on redécouvre son passé et toutes les relations qu’il a là-bas. Puis, pour moi en tant qu’acteur, je suis né en Écosse et j’ai fait mes cours d’art dramatique là-bas donc revenir est une vraie récompense pour moi. C’est si magnifique ! C’est ce que j’aime avec la série, on peut montrer l’Écosse au reste du monde et les gens peuvent en tomber amoureux ».

Il paraît que vous avez suivi un entraînement intensif et portiez-vous le kilt de façon traditionnelle ?

Sam Heughan : « Avant le début de la préparation au tournage, j’avais un coach personnel qui est venu à Londres et on s’est entraîné pendant six semaines. L’objectif c’était de montrer le côté physique du personnage qui a fait la guerre, se balade à cheval et il est souvent dehors. C’était des hommes qui vivaient dans des conditions difficiles. Il fallait que j’atteigne le niveau physique de Jamie. Mais aussi pour le job car c’est très physique sur une année, on est souvent dehors et à cheval donc je devais être en forme. Puis, les costumes sont une partie importante de la série, Terry Dresbach, en fait la femme de Ronald, est la costumière et elle a fait un travail formidable. Elle a cherché des matières anciennes pour rendre les costumes authentiques. Le kilt que je porte est un kilt Finnemore. Les kilts traditionnels que vous voyez aujourd’hui sont des kilts courts et c’est une invention victorienne. Ce kilt est l’originel qui fait au moins 3 mètres de long. Pour moi, c’était une partie importante du personnage : pourquoi il porte ce kilt ? À quoi sert-il ? C’est une pièce d’équipement qui vous tient chaud et qui vous permet de vous camoufler. On peut l’utiliser de différente manière. Il fait partie du personnage de Jamie ».

Vers la fin de la saison, Jamie passe par des scène éprouvantes : aviez-vous pensé à l’impact sur le public ?

Sam Heughan : « C’est quelque chose dont j’étais au courant car j’ai lu les livres. J’étais assez excité et aussi nerveux car c’est un sujet pas évident et que ça allait être difficile à tourner. Mais, j’étais excité de le faire car même si les fans du livre savaient que ça allait arriver mais quand vous le lisez ce n’est peut-être pas aussi terrifiant que quand vous le voyez. J’ai imaginé que les gens allaient être surpris et choqués. Pour les gens qui n’ont pas lu le livre, la série va dans une autre direction que celle attendue. L’ensemble de la série change à chaque épisode quelque chose change. La série commence en 1940 puis dans un château puis dans les Highlands et nous sommes en France dans la saison 2. Pour les derniers épisodes, ils étaient difficiles à tourner mais j’ai beaucoup apprécié le challenge et on a pris beaucoup de précaution ».

Avec ces moments éprouvants, ne trouvez-vous pas que Jamie est passé de brillant héros à héros terni par l’humiliation ?

Sam Heughan : « Dans la première partie de la saison, Jamie apparaît comme très idéaliste. Il est presque l’homme parfait. Il dit les bonnes choses et fait les bonnes actions. Dans la seconde partie de la saison, on en apprend plus sur lui. On découvre son passé avec sa famille, avec son père et avec Jack Randall. On apprend qu’il est têtu, fier et il n’est peut-être pas aussi parfait qu’il en a l’air. Pour moi, c’est un cadeau de jouer ce rôle. C’est un homme bon et fort et aborder cet arc où il est brisé perdant son humanité, c’était très excitant à jouer et un vrai challenge. On a tourné la scène de la prison sur dix jours et il y avait beaucoup de travail de prothèses : les cicatrices du dos, ses jambes, ses mains. Le matin durant 3/4 heures, on me mettait des prothèses et je devais ensuite filmé pendant 12 heures. Mais, ce process est utile pour trouver le personnage et se mettre dans son esprit. C’était assez horrifiant sur le plateau dans cette cellule de jour comme de nuit. On est vraiment fier de ce travail ».

Il semblerait qu’il y ait une nouvelle façon de montrer le sexe à la télévision : quel est votre avis sur le sujet ?

Sam Heughan : « Nous aimons discuter de ce qui de l’ordre de la violence ou de la nudité, nous faisons attention à ce que l’on montre. On en discute avec les scénaristes, les producteurs, les réalisateurs. Qu’est-ce que nous voulons montrer au public ? Qu’est-ce que nous voulons qu’ils ressentent ? Cela devient une partie intégrante du parcours du personnage et non juste des scènes pour que les gens matent des femmes nues ou autres. C’est vraiment dans le but de faire avancer le personnage. Je ne sais pas si c’est nouveau mais c’est peut-être intime. Ce n’est pas particulièrement graphique comme dans les autres séries. Ce que nous faisons est peut-être plus intime. Puis, ça vient d’un climat de confiance, nous les acteurs faisons confiance en ce sens que ça ne sera pas utilisé de façon détournée ».

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