The OA vous envoûte avec le pilote, puis, le second se lance sur Netflix et en deux jours les 8 épisodes sont vus. Cette série a un pouvoir d’attraction redoutable…

Une expérience de mort imminente

C’est le sujet principal de The OA qui s’intéresse à cet état qu’expérimente certains individus entre la vie et la mort. Ceux qui ont dit avoir vécu une telle expérience et qui reviennent à la vie, ils ont tous essayé de décrire cet état étrange. Une lumière blanche, une lueur au loin ? Personne ne sait vraiment et ne saura. The OA propose une explication. Une explication poétique en un sens avec les passages de Prairie chez la mystique Khatun dans son lieu magique rempli d’étoiles et en même temps terrifiante quand on découvre le sort de Prairie et ses camarades ayant eu le malheur de faire l’expérience de mort imminente et d’avoir croisé le chemin de Hap.

L’obsession de Hap devient notre obsession à nous téléspectateur. Une envie irrésistible de savoir ce qui se passe lors d’une expérience de mort imminente. Pour cela, il faut écouter l’histoire de Prairie Johnson jusqu’au bout, la vivre pendant 8 épisodes. Tout comme les 5 élus (Steve, Jesse, Alfonso, Buck et Betty) qu’elle choisit pour raconter son histoire, ouvrir cette porte mystique qui renferme un terrible destin. Tout comme eux qui reviennent chaque soir en apprendre plus sur l’histoire de Prairie, nous enchaînons les épisodes.

Un destin bouleversant

Prairie, Nina de son nom d’origine, est une jeune fille bien née en Russie et dont le destin a basculé très vite. Même si elle est très dure avec sa famille adoptive les Johnson qu’elle ne comprend pas car ils l’ont gavé de médicaments pensant qu’elle avait un trouble mental. Nancy et Abel apparaissent comme les parents idéaux prêt à assumer une petite fille aveugle qu’ils ont sorti d’une situation sordide chez sa tante russe. Comment ne pas avoir de la compassion pour ce couple et d’autant plus quand Nancy fait cette poignante révélation à son époux Abel :

Nancy : I thought because she was blind, she would need me forever. I needed her to love me. I just did. I needed too much. So, she left.

Nancy : Je pensais que parce qu’elle était aveugle, elle aurait besoin de moi pour toujours. J’avais besoin qu’elle m’aime. J’en avais trop besoin. Alors, elle est partie.

Partir peut-être le plus grande erreur de Prairie ? C’est alors qu’elle rencontre Hap… (Jason Isaacs, excellent dans le rôle du méchant bien mieux que dans ces rôles de gentils comme celui de Dig ou Awake)

Prairie : I didn’t wanna give up, so I devised one last plan. If I couldn’t see my father, maybe he could hear me. I would play my violin in the underground until he stepped off a train, heard my song, and came running. And do you know? My plan worked. But it wasn’t my father who found me. It was another man. The man who would change my life.

Prairie : Je ne voulais pas abandonner, alors, j’ai conçu un dernier plan. Si mon père ne pouvait pas me voir, peut-être peut-il m’écouter. J’ai joué de mon violon dans le métro jusqu’à qu’il sorte du train, entende ma chanson et coure jusqu’à moi. Et vous savez quoi ? Mon plan a marché. Mais, ce n’est pas mon père qui m’a trouvé. C’est un autre homme. Un homme qui changera ma vie.

Un destin qui bascule de la liberté à la captivité ! Quand on rencontre Prairie pour la première fois, on se doute bien qu’elle a été captive. Mais, entre imaginer et voir, il y a un grand pas. La captivité des cinq prisonniers (Homer, Rachel, Scott, Renata et Prairie) est tout simplement sordide, imaginable. Une cruauté humaine comme il en existe sûrement mais de celle que l’on veut pas croire, pas voir.

Prairie et ses camarades vont cesser d’imaginer des plans, souffrir pour le bien des autres, faire souffrir les autres et presque se tuer un peu plus chaque jour… Mais ce qui est fascinant, admirable, c’est l’énergie et l’esprit d’équipe qui émane de ce quintuor. Peu importe, les échecs ou les atrocités vécues, tous vont se souder pour parvenir à leurs fins à tel point que cette osmose dérangera leur bourreau. Assez fort, non ? Le bourreau exclut par ses prisonniers ! La pire des punitions pour celui qui se croit le maître ?

La danse des 5 mouvements

Pour illustrer le mieux, cette cohésion entre les 5, il y a cette danse des 5 mouvements. Un rituel magique qui ouvre un portail dans une dimension inconnue et qui réalise des miracles. Si Prairie, The OA, The Original Angel, l’Ange Originel, en est l’initiatrice, elle ne peut réaliser ce passage dans une autre dimension sans ses alliés.

La première fois que Prairie exécute cette danse, j’étais surprise et je me suis dit que c’était dommage que cette série qui commençait bien soit partie dans une délire totalement loufoque. Même si au préalable, j’avais accepté la dimension mystique parfois kitch des interventions de Khatun, là je me suis dit, The OA va me perdre. Puis, Homer a commencé à imiter les mouvements et là encore, je commençais doucement à me résigner. Quand la danse s’est arrêtée et que j’ai vu les effets sur Scott, alors, je suis soudainement revenue sur ma résignation précipitée et encore plus intriguée que jamais j’ai voulu poursuivre.

Convaincue par la danse des 5 mouvements, le moment où Betty et ses garçons Steve, Jesse, Alfonso et Bucks l’exécutent dans le réfectoire de leur école, ensemble, synchronisés, ce moment était tout simplement magique et la musique parfaite à cet instant.

L’histoire de The OA vaut le coup d’être écouter attentivement. Captivante cette série surréaliste est à découvrir sur Netflix. Elle ne paie pas de mine, la promo n’en est pas tapageuse, les acteurs sont bons. C’est tout simplement un belle histoire même si traumatisante. Prenez votre bougie, ouvrez votre porte et écoutez Prairie…

Degré de Lubie